Québec, c’est à ton tour de te laisser parler d’amour!

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 02/07/2008 par Paul-François Sylvestre

Samuel de Champlain fonde Québec le 3 juillet 1608. C’est donc jeudi qu’on célèbre le 400e anniversaire de la Vieille Capitale. Pour souligner cet événement, j’ai choisi de vous parler de L’âme de Québec, «de la nature dans la ville, de l’architecture et du fleuve Saint-Laurent, le tout vu à travers le prisme de la représentation personnelle» du photographe Claudel Huot.

L’âme de Québec est un album qui présente quelque 120 photographies qui, chaque fois, captent l’éphémère (la lumière), pour la transposer en images intemporelles. Elles sont tirées des archives du photographe qui habite au pied du cap Diamant depuis vingt ans, dans la rue du Petit-Champlain.

Les photos choisies sont des formats grand angle, souvent des prises de vue panoramiques, présentées parfois en diptyques ou triptyques. Claudel Huot a utilisé des boîtiers 35 mm et 24 mm; aucune image numérique ne figure dans cet ouvrage.

Plusieurs des clichés de Claudel Huot ont été soumis à une démarche artistique personnelle, à une coloration manuelle de la photographie noir et blanc traditionnelle sur support argentique. Le procédé consiste à donner des rehauts de couleur à l’écoline.

Cette coloration est souvent très minime: deux canots sur quinze pour un gros plan de la rivière Saint-Charles… quelques lampadaires en haut de l’escalier Casse-cou dominant la rue du Petit-Champlain… le bout de quelques pétales de roses du Jardin Jeanne-d’Arc dans la Haute-Ville.

Publicité

Les textes de Pierre Caron et de Michel Lessard accompagnent les prises de vues de Claudel Huot. Ils sont courts, tantôt descriptifs, tantôt poétiques.

Le panorama de l’escalier du Bureau de poste, au pied du monument de Mgr de Laval, est rehaussé en ces termes: «Pour adoucir les flancs bruts et abrupts du cap, un escalier coule sans heurt de la terrasse Dufferin à la côte de la Montagne, entre un muret de pierres et une rampe aux pieds de fer en arabesques.» Une seule phrase peut changer le regard que nous portons sur cinq bouquets de glaïeuls en vente au marché: «Vases sommaires ennoblis par des fleurs en bouquets réunies dans le même bonheur.»

Il suffit d’une seule légende pour chasser une idée guerrière. À preuve, ce bas de vignette sous la photo d’un monument illustrant un Indien tendant son arc: «Il ne faut pas croire que l’arc tendu vise autre chose que l’affirmation de la fierté des Amérindiens regardant vers l’avenir.»

«Et il ne faut pas croire non plus que, sans eux, les premiers colons auraient su s’adapter aux hivers de ce pays et tirer leur subsistance de sa faune et de sa flore.»

Jour après jour, inlassablement, Claudel Huot se lève avant l’aurore et sort pour capturer la lumière et la façon dont elle joue sur les différentes matières qui constituent la Vieille Capitale.

Publicité

À la barre du jour, la cité lui appartient. «En automne, la palette du site est tout simplement éblouissante. Mais c’est en hiver que l’émotion atteint son paroxysme. Il y a des jours, après une tempête de neige, où je veux être partout à la fois pour voir comment chaque recoin s’est transformé.»

Les photographies de Claudel Huot, finement encadrées par les textes de Pierre Caron et de Michel Lessard, constituent une vision inédite de Québec, vision qui nous plonge au coeur même de l’âme de cette ville quatre fois centenaire. Ma chère Québec, c’est à ton tour de te laisser parler d’amour!

L’âme de Québec, photographies de Claudel Huot, textes de Pierre Caron et Michel Lessard, Éditions de l’Homme, Montréal, 2007, 208 pages, 49,95 $.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur