Voici le tout premier Commissaire aux services en français de l’Ontario

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Publié 15/08/2007 par Yann Buxeda

Mercredi dernier, l’Ontario a ouvert une nouvelle page importante de l’histoire de sa francophonie en nommant le tout premier Commissaire aux services en français de l’Ontario. L’ancien conseiller juridique au Commissariat aux langues officielles François Boileau hérite d’un poste hautement convoité, mais dont les attributions demanderont assurément sang-froid, patience et diplomatie.

Commissaire aux services en français de l’Ontario. Un titre qui cristallise nombre d’espoirs de la francophonie ontarienne. Un titre qui évoque également d’innombrables défis pour celui qui le portera dans les années à venir. François Boileau, qui entrera en fonction le 4 septembre prochain, n’est pas un novice en terme de francophonie minoritaire.

Depuis 1993 et son premier poste à responsabilités au sein de la Fédération des communautés francophones et accadiennes du Canada (FCFA) en tant qu’agent de liaison politique et juridique, il s’est régulièrement impliqué à travers les organismes phares de la francophonie canadienne.

En 1995, il devenait le premier directeur général du Programme de contestation judiciaire du Canada à Winnipeg, avant de réintégrer la FCFA en 1997 en tant qu’avocat-conseil. Au cours de ces six années passées, il représentera notamment la fédération devant la Cour d’appel de l’Ontario dans l’affaire de l’hôpital Montfort.

Depuis 2003, il était conseiller juridique au Commissariat aux langues officielles, avant de devenir le premier Commissaire aux services en français de l’Ontario la semaine dernière. C’est donc avec un bagage solide qu’il s’apprête à endosser ce rôle, même s’il reconnaît avoir franchi un échelon supplémentaire: «Cette nomination est aussi importante pour moi que pour la francophonie de l’Ontario. Je suis infiniment honoré de continuer mon travail de soutien de la cause francophone en Ontario à la tête de ce commissariat.»

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Le Commissariat aux services en français de l’Ontario obtiendra progressivement certains pouvoirs, dans une lignée qui n’est pas sans rappeler celle du Commissariat aux langues officielles dirigé par Graham Fraser.

M. Boileau aura immédiatement la possibilité de mener des enquêtes sur l’observation de la Loi sur les services en français de sa propre initiative ou par suite de plaintes, puis d’en présenter les rapports au gouvernement de l’Ontario. Sa fonction consistera également en un travail important de surveillance des progrès accomplis par les organismes gouvernementaux concernant la prestation des services en français.

Il agira enfin en tant que conseiller juridique de la ministre déléguée aux Affaires francophones sur des questions relatives à la législation en vigueur.
Il sera également question à moyen terme de transférer au commissariat les aptitudes juridiques qui étaient jusqu’ici détenues par l‘Office des Affaires francophones.

Mais pour le nouveau commissaire, l’heure n’est pas encore à la gestion des dossiers. Il convient avant tout de matérialiser physiquement une structure qui n’existe pour l’instant qu’en théorie, comme il le souligne: «Le travail de ces prochains mois consistera avant tout en la recherche d’un bureau à Toronto pour installer le commissariat.

Par la suite, il faudra s’occuper de tous les problèmes d’ordre administratifs, et enfin constituer une équipe afin de pouvoir plancher efficacement sur les dossiers à venir.» Le commissariat devrait se composer de quatre personnes la première année, et éventuellement cinq pour la seconde moitié du mandat. À l’issue de cette période, M. Boileau pourra être reconduit à deux reprises, sur des périodes de trois puis cinq ans.

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Sans même avoir besoin de se projeter dans le futur, cette nomination est pour l’instant source de satisfaction du côté de la francophonie ontarienne. La ministre déléguée aux Affaires francophone Madeleine Meilleur s’est ainsi félicitée de pouvoir travailler de concert avec «quelqu’un possédant la formation, l’expérience […] et les exigences de ce poste important et stimulant.»

Même son de cloche du côté de Mariette Carrier-Fraser, présidente de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO): «L’expérience de M. Boileau au sein du Programme de contestation judiciaire, au Commissariat aux langues officielles et à la FCFA fait de lui le candidat idéal pour assumer ce rôle. Je suis confiante que ses recommandations auront un effet d’entraînement positif sur la prestation des services en français par le gouvernement de l’Ontario.»

Mais c’est au final l’analyse de Gaétan Gervais, historien de l’Ontario français et membre fondateur de l’Institut franco-ontarien qui reflète le mieux l’importance de cette nomination: «La communauté franco-ontarienne ne s’est développée que par ses institutions. La création du Commissariat aux services en français et la nomination de M. Boileau symbolisent la progression récente de l’Ontario francais et constituent un jalon marquant dans l’histoire récente de la communauté franco-ontarienne.»

Une progression dont beaucoup attendent maintenant la concrétisation.

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