Vive le hockey! Vive le Rocket!

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Publié 13/02/2007 par Paul-François Sylvestre

Tout ce que vous vouliez savoir au sujet du hockey, mais que vous n’avez jamais osé demander, voilà ce que vous offre Hockey: la fierté d’un peuple. Cet ouvrage de Michael McKinley, publié aux Éditions Fides, retrace les origines, les luttes, les échecs et les triomphes de notre sport national depuis les 130 dernières années. Le lecteur a droit à une découverte après l’autre.

On sait que Windsor (N.-É.), Halifax et Kingston se vantent toutes d’être la ville où le hockey est né. C’est cependant à Montréal qu’il a pris sa forme moderne, le 3 mars 1875, avec une joute opposant deux équipes de 9 membres chacune.

Le hockey arrive à Toronto en 1887 et le tout premier match de hockey féminin, que l’on connaisse, a lieu à la Patinoire Rideau, d’Ottawa, le 10 février 1891. Quant à la Coupe Stanley, elle est d’abord connue sous le nom de Coupe du Défi du Dominion, en 1892. Et la première patinoire de glace artificielle est inaugurée à Baltimore en 1894.

L’équipe des Canadiens de Montréal est née en 1909 d’un «désaccord entre millionnaires canadiens-anglais». Parmi les premiers joueurs, on retrouve les Franco-Ontariens Jean-Baptiste Laviolette, Didier Pitre et Édouard Lalonde, surnommés «Les Flying Frenchmen». De 1917 à 1919, les Canadiens portent un chandail bleu. Après avoir remporté leur première Coupe Stanley en 1917, ils endossent le fameux logo CH (Club de Hockey).

Le livre nous apprend que la Ligue nationale de hockey (LNH) voit le jour en novembre 1917, que le Franco-Ontarien Aurèle Joliat joint les rangs des Canadiens en 1922 et que le Forum de Montréal ouvre ses portes le 29 novembre 1924. Il est précisé que la construction du Maple Leaf Gardens, à Toronto, commence le 1er juin 1931 et que la première joute a lieu cinq mois et demi plus tard; les Maple Leafs perdent aux mains des Blackhawks de Chicago, mais remportent leur première Coupe Stanley cette même saison.

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En décembre 1942, l’écrivain Morley Callaghan se rend au Maple Leaf Gardens et remarque que des jeunes anglo-saxons, italiens et scandinaves jouent au hockey dans la rue sans la moindre différence. Il écrira: «juste des Canadiens de toutes origines en train de s’amuser (…), unis par la seule chose qui importe: la partie à jouer. Pensons-y: le hockey peut davantage pour l’harmonie ethnique de ce pays que tous les discours des politiciens qui se sont pointés à Ottawa le menton relevé… Le hockey se moque bien des prétentions à une quelconque supériorité raciale.»

McKinley note que le ténor Roger Doucet chante le Ô Canada au Forum de Montréal, dans les deux langues officielles de 1971 à 1981. Lors du référendum de 1980, Doucet demande au Premier ministre s’il peut remplacer, dans le texte anglais, «We stand on guard for Thee» par «Protégera nos droits et libertés». Trudeau lui dit: «Vas-y!» La version de Doucet figure encore dans certaines interprétations de notre hymne national.

Les yeux de Maurice Richard

Les Éditions Fides publient aussi un ouvrage extrêmement bien documenté sur le célèbre numéro 9 des Canadiens de Montréal. Intitulé Les yeux de Maurice Richard: une histoire culturelle, cet ouvrage de Benoît Melançon aborde le mythe du Rocket à partir des représentations de ce hockeyeur dans des domaines aussi variés que la littérature, l’art, le cinéma et la télévision, voire les objets promotionnels à l’effigie du Numéro 9.

L’auteur analyse le mythe et essaie d’en comprendre l’évolution. Il réfléchit au contexte qui l’a créé, tant au Québec que dans le reste du Canada.

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Le plus intéressant dans cet ouvrage demeure, à mon avis, la bibliographie fort exhaustive. Bien qu’elle ne contienne pas tout ce qui a été écrit, chanté ou filmé sur Maurice Richard, ni même tout ce que Benoît Melançon a consulté, cette bibliographie inclut tous les textes et enregistrements cités par l’auteur. On y retrouve 116 livres ou chapitres de livres, 91 articles de journaux ou de revues, 20 films ou émissions de télévision et 12 enregistrements sonores, plus 7 sites Internet.

Le livre présente 18 illustrations en couleurs et 24 en noir et blanc. L’une d’elles est une reproduction «spécimen» d’un billet de 5 $ par la Banque du Canada. On y voit un dessin montrant des jeunes qui jouent au hockey sur une patinoire extérieure; l’un d’eux porte le chandail numéro 9.

Une photo montre la reproduction du 500e but de Maurice Richard (Canadiens vs Blackhawks) que le Musée de cire Ville Marie de Montréal offre à ses visiteurs. Parmi les couvertures de magazine, il y a celle du Maclean’s (1er février 1949), où Richard affronte un adversaire des Maple Leafs, et celle du Sports Illustrated (21 mars 1960), où Richard fait la une sous le titre Hockey Hero. Il y a aussi une photo de Céline Dion (1998) et de Shania Twain (2003) qui rendent hommage au numéro 9 des Canadiens.

Il fallait une histoire culturelle – détaillée et approfondie – de celui qu’on a surnommé le Rocket. Benoît Melançon nous l’offre avec brio.

Michael McKinley, Hockey: la fierté d’un peuple, album historique traduit de l’anglais par Richard Dubois, Montréal, Éditions Fides, 2006, 352 pages, 59,95 $.

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Benoît Melançon, Les yeux de Maurice Richard: une histoire culturelle, Montréal, Éditions Fides, 2006, 288 pages, 29,95 $.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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