Véhicules volants, navettes de lévitation et voies en apesanteur

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Mathieu Muir, L’ère de l’Expansion, roman, Ottawa, Éditions David, coll. 14/18, 2018, 250 pages, 14,95 $.
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Publié 08/01/2019 par Paul-François Sylvestre

Peut-on rêver d’une planète où les politiques sociales, économiques et environnementales seraient uniformes, un seul peuple, un seul gouvernement? Mathieu Muir explore cette avenue dans un roman de science-fiction intitulé L’ère de l’Expansion. L’action s’étend de 2208 à 2253, si l’on compte seulement les années de notre ère…

En 2208, à la suite du traité de Tokyo, la Terre est divisée en quatre pôles: l’Étoile d’Amérique, l’Union transeuropéenne, l’Alliance du Sud et le Soleil d’Orient. Les frontières sont fermées, pas de migration possible d’un pôle vers un autre. Partout, on tente de limiter la croissance démographique.

Scientifique de formation

Mathieu Muir est un scientifique de formation, mais son talent littéraire est ouvert à un élément invraisemblable pouvant bouleverser ses paradigmes.

La science-fiction le sert bien et, dès les premières pages du roman, on apprend que la capitale de Mars s’appelle Dubaï II. Il n’y a pas de vie (colonie) sur Mars, mais plutôt un laboratoire de développement scientifique.

La téléportation joue un rôle de premier plan dans L’ère de l’Expansion. Elle se fait par un numériseur-désintégrateur-régénérateur, une sorte de canon capable de déplacer matières et humains en dix minutes, peu importe la distance.

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Le secret de la téléportation

Curieusement, ce roman paraît quelques mois après Téléportation et tours jumelles, de Louise Royer, également aux Éditions David. Autre curiosité, le système métrique cède à un «six pieds quatre pouces». Un morceau de l’Étoile d’Amérique a-t-il plus de poids?

C’est le Soleil d’Orient qui a le secret de la téléportation, donc une longueur d’avance sur les trois autres pôles. Véhicules volants, navettes de lévitation, voies publiques en apesanteur, rien n’est à son épreuve. Tout est axé vers une nouvelle planète; serait-elle exclusivement asiatique?

Le roman de Mathieu Muir est un heureux mélange de physique avancée, de philosophie, d’histoire et de sociologie. L’auteur note que, de tout temps, les humains ont possédé l’instinct de conquête et qu’ils aiment guerroyer.

Clins d’œil à la gastronomie

Il y a plusieurs clins d’œil à la gastronomie dans ce roman. Nombre de décisions cruciales dans l’intrigue se prennent lors de dîners.

L’un de ces repas entre officiers de trois pôles inclut des sushis et d’autres mets à base de poisson cru «pour donner l’impression qu’ils dévoraient leurs ennemis (Soleil d’Orient), en s’empiffrant à volonté». J’aurais cependant trouvé mieux que des cannellonis au vin blanc après avoir quitté le vaisseau spatial.

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Les années 2208-2253 sont numérotées selon le calendrier religieux (après Jésus-Christ). Un personnage note que cela est absurde puisque la religion catholique est «nulle part populaire sur Terre maintenant. Même l’Alliance du Sud a récemment été déclarée athée.»

Dans ces années 2200, la population de la Terre atteint 30 milliards, on peut visiter le Musée des Jeux spatiolympiques et participer à des courses entre la Terre et Mars. Je ne vous parle pas d’une autre planète habitable, car ce serait vendre la peau de l’ours avant que vous ne l’ayez traqué…

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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