Université franco: les gouverneurs sont nommés

Échéancier serré pour Dyane Adam et les 11 représentants de la francophonie du Centre-Sud

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Dyane Adam (à la tribune) et le Conseil des gouverneurs de l'Université de l'Ontario français en 2018: Normand Côté, Jacques Naud, Jean Michel Beck, Rodrigue Gilbert, Koubra Haggar, Glenn O'Farrell, Florence Ngenzebuhoro, Marième Lo, Frédéric Dimanche et Fété Kimpiobi. (Absente: Marie-Andrée Vermette)
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Publié 09/04/2018 par François Bergeron

Le premier Conseil des gouverneurs de l’Université de l’Ontario français (UOF) a été nommé ce lundi 9 avril – une autre «journée historique» – en même temps que la promulgation de la Loi créant à Toronto cette institution réputée «par et pour» les Franco-Ontariens, qui ambitionne d’accueillir sa première cohorte de quelques centaines d’étudiants dès 2020, dans un campus temporaire s’il le faut.

L’atmosphère était à la fête dans la salle du caucus libéral à Queen’s Park, alors que la première ministre Kathleen Wynne, la ministre de l’Enseignement supérieur Mitzie Hunter et la ministre des Affaires francophones Marie-France Lalonde ont félicité Dyane Adam et les onze autres gouverneurs qu’elle a présentés aux représentants d’organismes et aux médias, ainsi que le nouveau site web https://uontario.ca/.

Les députées progressiste-conservatrice Gila Martow et néo-démocrate France Gélinas, qui n’avaient pas été invitées, ont tout de même tenu à participer à l’événement. Les deux partis d’opposition affirment appuyer le projet d’université franco-ontarienne, mais ils ont voté contre le projet de Loi parce qu’il faisait partie d’un projet omnibus contenant d’autres mesures libérales qui ne faisaient pas leur affaire.

«Si je n’étais pas allée me chercher un thé et entendu parler français dans le corridor ce matin, je ne l’aurais pas su», a déploré Mme Gélinas, qui trouve par ailleurs que les gouverneurs de l’UOF auraient pu être nommés plus tôt, et qui continue de revendiquer une université franco-ontarienne d’envergure provinciale. Au bureau de la ministre Lalonde, on justifie que c’était une annonce du gouvernement, mais que les députées de l’opposition étaient les bienvenues.

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La première ministre Kathleen Wynne et les ministres Mitzie Hunter et Marie-France Lalonde, avec Dyane Adam et le nouveau Conseil des gouverneurs de l’Université de l’Ontario français.

Bravo les femmes

Mme Adam a salué «le pouvoir des femmes» en remerciant les ministres passées et actuelles qui ont travaillé au projet d’université franco-ontarienne, qu’elle-même pilote depuis deux ans, d’abord en tant que présidente du conseil de planification, puis du comité de mise en oeuvre.

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Son Conseil des gouverneurs est paritaire: six femmes, dont une avocate, une étudiante et la directrice du Centre francophone de Toronto, et six hommes, dont un banquier, le chef de TFO et le directeur de l’école d’hôtellerie de Ryerson.

Il s’agit donc de:

Dyane Adam, qui a été Commissaire aux langues officielles du Canada et, avant ça, principale du campus Glendon de l’Université York;

John M. Beck, qui siège au CA de Partenariats Public-Privé Canada.

Normand Côté, vice-président de Optimum Talent, qui a été actif à l’Association des banquiers canadiens;

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Frédéric Dimanche, prof de marketing et Directeur de la Ted Rogers School of Hospitality and Tourism Management à l’Université Ryerson;

Rodrigue Gilbert, expert des transports et de la logistique chez Pricewaterhouse Coopers Canada, également actif au Club canadien de Toronto;

Koubra Haggar, élève de la 12e année à l’école secondaire Georges-P.-Vanier à Hamilton et vice-présidente de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne;

Fété Ngira-Batware Kimpiobi, directrice générale de Solidarité des femmes et familles immigrantes francophones du Niagara;

Marième Lo, directrice du programme d’études africaines et prof en études sur les femmes et le genre à l’Université de Toronto;

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Jacques Naud, vice-président à la Première Financière du Savoir;

Florence Ngenzebuhoro, depuis l’automne directrice générale du Centre francophone de Toronto, qui a également travaillé à Hamilton, Welland, Port Colborne, London, Windsor et Sarnia;

Glenn O’Farrell, le PDG du Groupe Média TFO, un des principaux partenaires de l’UOF;

Marie-Andrée Vermette, avocate et associée du cabinet WeirFoulds LLP à Toronto.

«Notre gouvernement fait tout pour faciliter l’accès de tous aux services publics», en éducation comme en santé et ailleurs, a souligné la ministre Hunter. «L’accès à des études supérieures en français en Ontario est réclamé littéralement depuis des générations».

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Au centre: Dyane Adam. Au micro: Marie-France Lalonde.

Université futuriste

«L’UOF entend se positionner comme l’université de référence du 21e siècle», a dit Dyane Adam, qui décrit ce premier Conseil des gouverneurs comme étant «riche en compétences, en expériences et porteur des valeurs de l’inclusion et de la diversité de notre société».

L’UOF veut se tourner vers «les emplois de l’avenir» avec notamment des programmes axés sur «la pluralité humaine, l’économie mondialisée, les environnements urbains et les cultures numériques».

Florence Ngenzebuhoro indique à L’Express qu’elle a hâte de se mettre au travail au sein du Conseil des gouverneurs, principalement pour veiller aux intérêts de la communauté et «mobiliser toutes les ressources» pour la mise en oeuvre de l’Université. Fété Kimpiobi, de son côté, se dit confiante que l’UOF attirera des jeunes francophones de tout le Centre-Sud de la province, «parce que Toronto est beaucoup plus proche pour nous que Sudbury ou Ottawa».

Dyane Adam admet que l’échéancier 2020 est serré, mais «des comités techniques sur les infrastructures et sur les programmes académiques sont déjà au travail». À vrai dire, pour que l’UOF accueille ses premiers étudiants en 2020, «il faut que l’offre de cours et d’autres aspects soient décidés en 2019»!

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Dyane Adam (à la tribune) et le nouveau Conseil des gouverneurs de l’Université de l’Ontario français: Normand Côté, Jacques Naud, Jean Michel Beck, Rodrigue Gilbert, Koubra Haggar, Glenn O’Farrell, Florence Ngenzebuhoro, Marième Lo, Frédéric Dimanche et Fété Kimpiobi. (Absente: Marie-Andrée Vermette)

Carrefour

Dans sa vision, l’UOF partagera son campus avec l’antenne torontoise du Collège Boréal et avec d’autres organismes culturels et communautaires, pour créer un «carrefour» franco, idéalement situé dans le secteur riverain Est de la métropole. Rappelons que le Collège Boréal doit quitter son 3e étage du 1 rue Yonge d’ici 2020.

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Si son campus-carrefour n’est pas prêt à temps, l’UOF emménagera dans des locaux temporaires en 2020, indique Dyane Adam. Cependant, selon ce qu’un porte-parole du Collège Boréal a expliqué à Francopresse, «étant donné les réalités du collège et du marché immobilier à Toronto, ce n’est pas possible d’occuper un site pendant trois ans seulement». L’arrangement «temporaire» pourrait donc couvrir une période plus longue.

Militants de la première heure pour une université «par et pour» les Franco-Ontariens dans toute la province, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, le Regroupement étudiant franco-ontarien et la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne se sont dits heureux, ce 9 avril, que l’UOF de Toronto «franchisse une étape importante de son histoire».

Les trois partenaires veulent rencontrer bientôt le nouveau Conseil des gouverneurs en vue de lui partager leurs recommandations «afin de maximiser le potentiel de l’institution».

«Nous souhaitons le meilleur au Conseil des gouverneurs, qui a un mandat crucial dans le succès de l’Université», a dit le président de l’AFO, Carol Jolin. Pour Pablo Mhanna-Sandoval, président de la FESFO, «il était important que la jeunesse soit représentée au sein du Conseil des Gouverneurs. Koubra Haggar connaît bien le dossier en tant que militante et future étudiante au postsecondaire».

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Les ministres Mitzie Hunter (Universités) et Marie-France Lalonde (Affaires francophones).

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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