Une société en vase clos: les Amish de l’Ohio

Dans une famille amish, seuls les petits enfants se promènent tête nue.
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Publié 04/09/2017 par Paul-François Sylvestre

C’est dans l’Ohio qu’on trouve le plus grand nombre de congrégations ou communautés amish au monde. Une visite de trois jours permet de découvrir comment ces gens vivent à l’écart de la société moderne, selon la règle «Tu ne te conformeras point à ce monde qui t’entoure».

Les Amish forment une communauté anabaptiste qui fut fondée en 1693 en Alsace par Jacob Amman (d’où le non Amish provient). Jésus-Christ est leur chef spirituel et le baptême a lieu vers 18 ans, soit à l’âge adulte.

Les Amish vivent des produits de l’agriculture et de l’élevage. Règle générale, une ferme comprend deux maisons, l’une pour les parents et leurs enfants, l’autre pour les grands-parents.

Depuis Toronto, ShortTrips.ca offre un tour intitulé Amish Country Adventure in Ohio. Pendant trois jours un guide amish nous fait visiter une maison typique, une ferme, une école, une boulangerie et une fromagerie. Il n’y a pas d’église; les gens se réunissent dans une maison pour chanter et écouter un long sermon chaque dimanche matin.

Les enfants fréquentent l’école pendant huit ans seulement. Ils sont tous dans la même classe, rarement plus de 35-40 élèves avec deux enseignants. On estime qu’il ne faut pas plus d’instruction formelle pour vivre dignement et selon les valeurs amish.

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Établis en Ohio depuis 1808, les Amish totalisent environ 60 000 personnes réparties dans quelque 400 «paroisses». Selon notre guide, les Amish traditionnels dépassent de loin les Amish modernes. Ces derniers utilisent les tracteurs, mais aucune maison n’a l’électricité. «Cela empêche la télévision et Internet d’entrer.»

Un guide local, Lester Beachy, a publié le livre Our Amish Values où il écrit: «There is too much trash and immorality on television. We value our children, we try to protect them from harm.»

Le guide nous a annoncé un repas dans une famille amish, mais c’était une grande salle pour 50 personnes, avec aucune interaction. Des femmes servaient le poulet, le jambon, les pommes de terre pilées, les pâtes, la sauce et un choix de tartes. Pas de vin.

Parlant de vin, en Ohio on peut acheter de la boisson dans les dépanneurs, mais pas le dimanche.

Bien que l’enseignement amish soit basé sur la Bible, il n’y a pas de prêtres ou d’évêques. On ne reconnaît pas l’autorité du pape. Il y a Dieu, l’homme et la femme, dans cet ordre. La femme obéit à l’homme, bien que notre guide ait tenu à préciser que «la femme est égale à l’homme dans sa contribution à la société amish».

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Femmes et adolescentes ne montrent pas leurs cheveux. Presque tous les hommes portent la barbe. Une famille n’a pas d’automobile (sauf pour le commerce). On se promène en boghei tiré par un cheval.

La fête de Noël est respectée, mais il y a ni décorations ni échange de cadeaux. Les chants religieux sont écrits dans un dialecte allemand et on parle un dialecte néerlandais. Les sermons sont prononcés en Pennsylvanian Deitsh.

Le port de bijoux est interdit. Ni bague de fiançailles ni alliance. Comment savoir si une femme est mariée? Elle s’assoit avec son mari lors des prières du dimanche.

J’ai demandé à notre guide comment des parents amish réagiraient en apprenant que leurs fils est gai ou leur fille  lesbienne. «Je n’en connais pas. Je crois qu’ils leur demanderaient de quitter la communauté amish.» Le mariage de même sexe est évidemment une abomination.

La communauté amish interagit avec le monde extérieur (c0mmerce, médecine, services publics), mais elle vit essentiellement en vase en clos, où simplicité, générosité et honnêteté sont rois et maîtres.

Une ferme amish comprend toujours deux maisons, l’un pour la famille, l’autre pour les grands-parents.
Une ferme amish comprend toujours deux maisons, l’une pour la famille, l’autre pour les grands-parents.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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