Une psychiatre avait reçu de mauvais renseignements sur Ashley Smith

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Publié 15/05/2013 par Colin Perkel (La Presse Canadienne)

à 22h54 HAE, le 14 mai 2013.

TORONTO – Une psychiatre travaillant avec certains des prisonniers les plus dangereux du pays a fondu en larmes, mardi, alors qu’elle témoignait au sujet d’une vidéo montrant le personnel d’une prison administrer des médicaments à Ashley Smith contre son gré.

Dans le cadre de la commission d’enquête sur la mort de la jeune Smith, la Dre Michelle Roy a déclaré qu’elle avait été abasourdie de découvrir récemment l’énorme différence entre ce qu’une infirmière lui avait raconté au téléphone à propos de l’état de l’adolescente et la réalité.

Selon Mme Roy, l’employée de la prison de Joliette lui avait rapporté que la détenue était extrêmement agitée et que sa vie était en danger.

En fait, la commission a pu constater grâce à la vidéo visionnée pour la première fois par Michelle Roy il y a trois semaines qu’Ashley Smith n’était pas hors de contrôle lorsque la psychiatre lui a prescrit par téléphone un puissant tranquillisant.

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La médecin a soutenu mardi que le personnel du pénitencier ne lui avait pas donné les bons renseignements.

Elle a assuré que prescrire des médicaments par téléphone était une pratique parfaitement normale qui s’appuyait en grande partie sur la capacité de l’infirmière de la prison à fournir des informations exactes.

La psychiatre a admis avoir prescrit cinq séries d’injections à la jeune fille sur une période de 10 heures en juillet 2007 après avoir reçu plusieurs appels de différentes infirmières disant que la prisonnière était très agitée. Elle croyait alors que la patiente était d’accord pour recevoir le médicament.

Or, dans la vidéo présentée devant la commission d’enquête, on peut voir le personnel de la prison réveiller l’adolescente, qui est attachée à son lit, et l’informer qu’elle n’a pas le choix d’accepter les injections alors qu’elle est de toute évidence calme et docile.

Mme Roy n’a jamais rencontré ni évalué Ashley Smith, qui n’est demeurée qu’un mois à Joliette en juillet 2007. Tout ce qu’elle a reçu était un petit dossier médical contenant très peu de renseignements.

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Michelle Roy a recommandé d’améliorer les communications entre les psychiatres et le personnel des prisons, en plus de proposer des rencontres régulières pour les professionnels en santé mentale travaillant en milieu carcéral afin qu’ils puissent partager leurs expériences et leurs meilleures pratiques.

Originaire de Moncton, Ashley Smith est morte à l’âge de 19 ans après s’être étranglée dans une cellule d’isolement d’un centre de détention de Kitchener, en Ontario, en octobre 2007.

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