11 oct 2012 8h16
KABOUL – « Ecoutez mon histoire! Ecoutez ma douleur et ma souffrance! », implore Sosan Firooz derrière son micro. Première femme à faire du rap en Afghanistan, la musicienne de 23 ans aux cheveux et à la parole libres est en train d’entrer dans l’histoire de son pays, où la société voit d’un mauvais oeil les femmes qui s’exposent publiquement.
Pour le moment, son premier titre, « Nos voisins », ne peut être vu et écouté que sur la plate-forme de partage de vidéos Youtube. La jeune rappeuse y pose habillée dans un style excentrique, portant un jean, des bijoux et un bandana noué autour de la tête à la guerrière.
Sur certaines images, on peut surtout voir ses longs cheveux bruns voler librement au vent: un symbole fort dans ce pays où peu de femmes, y compris les rares chanteuses, osent sortir sans porter au moins un foulard.
Sosan Firooz n’est pas encore très connue en Afghanistan mais elle vient bouleverser les codes traditionnels de la société afghane. Dans le pays, certaines femmes ne sortent pas sans porter une burqa bleue les recouvrant de la tête aux pieds et elles subissent fréquemment des violences, particulièrement dans les zones les plus isolées. Plusieurs rapports ont fait état de la lapidation ou de l’exécution par balle de femmes soupçonnées d’adultère.