Une exposition éphémère pour le quotidien des femmes

expo femmes Oasis AFT
L'artiste métisse Diane Montreuil et quelques-unes de ses oeuvres. (Photos: Nathalie Prézeau)
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Publié 13/03/2018 par Nathalie Prézeau

On ne pouvait trouver mieux comme métaphore pour la Journée internationale de la femme qu’une exposition d’un jour, dans l’esprit des boutiques «pop-up» éphémères, qui surgissent ici et là dans la ville. Ici aujourd’hui, elle n’y sera plus demain.

Comme le remarquait Dada Gasirabo, directrice générale d’Oasis Centre des femmes, qui organisait l’exposition du 8 mars dans la Galerie Pierre Léon de l’Alliance française de Toronto, cette journée spéciale célébrant la femme ne doit pas nous faire oublier que les défis des femmes se vivent au quotidien, tous les jours de l’année.

Mme Gasirabo a souligné les valeurs inclusives dOasis en rappelant l’importance de bâtir ensemble une société idéale. «Sans nous, vous n’êtes pas grand chose, et sans vous, nous ne sommes pas grand chose non plus: nous élevons des hommes féministes».

Les deux artistes en vedette, au parcours très différents, représentaient deux voix de femmes qui s’expriment par l’art.

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À droite: l’artiste Ishrat Abid lors de l’expo éphémère du 8 mars à l’AFT.

Art métis

Diane Montreuil, designer d’intérieur et entrepreneure, est maintenant membre du Conseil du Premier Peuple Métis du Canada, mais elle a vécu toute son enfance sans savoir qu’elle avait un héritage métis. C’est en retrouvant sa grand-mère qu’elle a trouvé sa voix.

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Les oeuvres de Diane puisant dans l’art traditionnel autochtone relèvent d’ailleurs l’importance de l’archétype de la grand-mère. Sa toile intitulée Grand-mère retenant le Monde nous montre une «Gardienne de la Terre, réunissant la guérison nécessaire pour ré-établir l’équilibre. Voir les fruits grandissant dans tout son pouvoir créatif.»

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Une oeuvre de Diane Montreuil.

Du Pakistan au Canada

Ishrat Abid, retraitée banquière (dans une autre vie au Pakistan), a abandonné vie sociale et professionnelle pour venir au Canada. Dans un témoignage touchant, elle nous a montré l’importance des organismes francophones pour les femmes immigrantes.

De fil en aiguille, le Centre francophone l’a menée vers Oasis, qui l’a assistée pour arriver à la Place Saint-Laurent de CAH, où elle a découvert sa propre voix, à travers l’aquarelle.

Les ateliers accueillants d’aquarelle offerts gratuitement le dimanche aux membres du centre pour aînés de CAH lui ont ouvert un univers, qu’elle continue d’explorer en autodidacte chevronnée, grâce aux tutoriels qu’on trouve sur YouTube.

Si une nature sereine est omni-présente dans les oeuvres d’Ishrat, quelques aquarelles abordaient discrètement les sujets difficiles des mariages arrangés et des femmes brisées par l’infidélité des hommes.

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Cette belle initiative d’Oasis nous rappellent que l’art prend la relève lorsque les mots manquent pour s’exprimer.

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