Une armée de nonces homosexuels

Sodoma : Jean-Paul II (1978-2005)

Le pape Jean-Paul II. Le livre de Frédéric Martel: Sodoma, enquête au cœur du Vatican, essai, Paris, Éditions Robert Laffont, 2019, 632 pages.
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Publié 13/03/2019 par Paul-François Sylvestre

Comme Paul VI, Jean-Paul II a compté plusieurs homophiles et homosexuels pratiquants parmi sa garde rapprochée d’assistants et officiers. «Il n’a pas été capable de séparer le bon grain de l’ivraie, sans doute parce qu’une telle cure de désintoxication concernait trop de monde.»

Le pape polonais savait sans doute que des offices étaient célébrés pour des groupes gais dans la Maison du Clergé ou Domus Internationalis Paulus VI. Et il n’ignorait pas que l’expression «nonce homosexuel» est une sorte de pléonasme!

Homosexuels homophobes

Ce qui n’empêche pas les nonces (ambassadeurs) nommés par Jean-Paul II de mener des croisades ultraconservatrices et homophobes. L’un d’eux a visité 195 pays et a eu des amants laotiens, malaisiens, philippins, singapouriens et thaïlandais.

Frédéric Martel

Jean-Paul II avait une approche humaniste sur les droits de l’homme, «s’exprimant un peu comme la Suisse et le Canada». Mais sur la question gaie ou le sida, «il parlait comme l’Ouganda et l’Arabie saoudite».

Les 73 ambassades du Saint-Siège sous Paul VI passent à 178 à la fin du pontificat de Jean-Paul II. Chacune sera farouchement utilisée pour dénoncer le mariage gai et les unions civiles entre personnes de même sexe.

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Ironie du sort, c’est une armée de nonces homophiles ou gais qui va partir en guerre contre le mariage de même sexe. Résultat: «une bataille entre homosexuels».

Mariage gai

Comme on le sait, avant la fin du pontificat de Jean-Paul II, l’Espagne très catholique, la France «fille aînée de l’Église» et l’Italie au cœur de la papauté vont toutes basculer vers le mariage gai ou l’union civile.

Durant le long règne du Jean-Paul II, tout comme sous Paul VI et Benoît XVI, «la seule chose qui est vraiment bannie (dans les séminaires), c’est d’être hétérosexuel. La chasteté et le célibat s’entendent principalement vis-à-vis des femmes.»

Des séminaristes interrogés par l’auteur s’accordent pour dire qu’un hétérosexuel ne peut pas se sentir complètement à l’aise dans un séminaire catholique, à cause «des regards, des amitiés particulières, des bromances, des garçonnades, de la tendresse et de l’atmosphère homoérotique généralisée qui s’en dégage».


Précédemment:

Grande majorité et variété d’homosexuels au Vatican

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Les amitiés d’amour ou l’homosexualité sublimée (Paul VI)

À venir:

Le pontificat le plus gai de l’histoire (Benoît XVI)

Qui suis-je pour juger? (le pape François)

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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