Un petit coin de France à notre porte

Saint-Pierre et Miquelon

L'entrée du port de Saint-Pierre. (Photo: Odile Collet)
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Publié 09/08/2017 par Gabriel Racle

Est-il nécessaire de franchir près de 7 000 km pour s’immerger dans l’environnement social, souvent savoureux gastronomiquement, de la France? Que nenni. Un petit coin de France typique et parfois désuet, que l’on ne retrouve pas toujours de l’autre côté de l’Atlantique, est à notre porte, au large de Terre-Neuve. Et il est bien facile d’y accéder.

L’archipel de Saint-Pierre et Miquelon compte surtout deux grandes îles, l’île Saint-Pierre, la plus petite et la plus peuplée des deux, et l’île Miquelon.

Deux îles en fait reliées par un tombolo, un cordon de sédiments appelé l’Isthme de Miquelon-Langlade (Miquelon au Nord et Langlade au Sud), apparu au XVIIIe siècle et renforcé par de nombreux échouages de navires au cours des derniers siècles.

saint-pierre-et-miquelon

Jacques Cartier

L’île Saint-Pierre doit son nom à Jacques Cartier, qui l’a ainsi nommée lors de son passage en juin 1536 dans cet archipel, lors du retour de son deuxième voyage au Canada, pour remplacer celui du navigateur portugais João Álvares Fagundes qui avait baptisé l’archipel des onze mille vierges, d’après la légende de sainte Ursule.

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Cette île est petite et ne compte que 26 km2. La ville de Saint-Pierre se trouve dans une plaine que dominent quelques collines d’une hauteur de 204 m au maximum. Un belvédère s’y trouve, d’accès facile, qui offre au visiteur un superbe panorama.

L’île possède un port naturel assez bien protégé, utilisé dès le XVIe siècle par les Terres-Neuvas, ces pêcheurs de morue venus principalement de France.

Langlade et ses falaises. (Photo: Odile Collet)
Langlade et ses falaises. (Photo: Odile Collet)

Michel?

L’île Miquelon, composée en fait de deux îles reliées par un cordon dunaire ou tombolo, est séparée de l’île Saint-Pierre par «la Baie», un chenal d’environ 5,5 kilomètres de largeur. D’une superficie de 205 km2, elle ne comporte que la municipalité de Miquelon.

L’origine du mot Miquelon est incertaine, mais proviendrait du basque et signifierait Michel. On trouve le nom Micquelle dans un manuel de navigation basque publié en 1579.

Quant au non Langlade, il proviendrait de l’ancienne désignation du lieu, «cap d’Angleterre» (1674),ou «Cap de Langlais».

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Cette partie de l’île Miquelon n’est pas habitée, sauf en été autour de «l’Anse du Gouverneur» où se trouvent des résidences secondaires. C’est à Langlade qu’il y a le plus de zones boisées.

L'édifice du Conseil territorial. (Photo: Odile Collet)
L’édifice du Conseil territorial. (Photo: Odile Collet)

Conseil territorial

L’archipel de Saint-Pierre et Miquelon a connu, du fait de sa situation géographique, une histoire complexe. L’archipel a été successivement aux mains des Anglais et des Français. Le 22 juin 1816, l’Angleterre a rétrocédé définitivement Saint-Pierre et Miquelon à la France.

Sous le régime français, le statut de l’archipel a varié. Il forme maintenant une collectivité d’outre-mer, régie par un conseil territorial ayant à sa tête un président élu et un conseil exécutif.

La ville de Saint-Pierre est la capitale de l’archipel. S’y trouve aussi un préfet qui représente l’État français et veille à la bonne administration du territoire.

Les deux municipalités les plus connues de l’archipel sont celles de Saint-Pierre, ville d’environ 6 000 habitants, et de Miquelon, près de 650 habitants.

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La Grand Place de Saint-Pierre. (Photo: Odile Collet)
La Grand Place de Saint-Pierre. (Photo: Odile Collet)

Restaurants fermés le midi!

Visiter cet archipel est l’occasion intéressante de se plonger dans la culture française traditionnelle, en profitant des paysages variés qu’offrent ces lieux.

L’accueil des visiteurs est des plus aimables, mais les magasins ferment de 12 h à 14 h et le lundi, selon une ancienne habitude française, y compris la plupart des restaurants.

Pour goûter à la cuisine française arrosée de vins français, il faut alors chercher l’exception.

La montée vers le belvédère. (Photo: Odile Collet)
La montée vers le belvédère. (Photo: Odile Collet)

Bâtiments historiques

En remontant la rue qui conduit au belvédère de l’Anse à Pierre (à ne pas manquer), ou en en redescendant, on peut s’arrêter dans un salon de thé-pâtisserie qui vous verra y revenir.

Une navette vous attend au port pour vous conduire à l’île aux Marins, à quelques encablures. En 2012, 8 des 12 bâtiments de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon classés au titre des monuments historiques, étaient situés sur l’île aux Marins.

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Mais on peut aussi se rendre à Miquelon par bateau ou par avion. Partout, on verra des maisons anciennes originales, différentes de celle que nous avons l’habitude de voir dans notre environnement.

L'île aux Marins en face de Saint-Pierre. (Photo: Odile Collet)
L’île aux Marins en face de Saint-Pierre. (Photo: Odile Collet)

Accès direct ou via Terre-Neuve

On peut se rendre à Saint-Pierre de différentes façons.

Si l’on veut visiter Terre-Neuve à cette occasion: gagner en voiture North Sydney (Nouvelle-Écosse) pour rejoindre Port-aux-Basque en 6 heures par un traversier. Ensuite, suivre la Transcanadienne par un itinéraire pittoresque jusqu’à Fortune, péninsule de Burin. Laisser la voiture dans un stationnement prévu pour prendre le traversier de Saint-Pierre. En été, on peut prendre un traversier à Argentia, péninsule d’Avallon, pour regagner North Sydney.

On peut gagner St. John’s par avion, visiter cette ville originale, et par un vol Air Saint-Pierre atterrir à l’aéroport de Saint-Pierre.

Ou alors, on prend à Montréal un vol Air Saint-Pierre pour gagner directement Saint-Pierre.

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«Si l’histoire vous passionne, si vous avez un intérêt pour la nature, la mer, la langue française, la culture européenne, la gastronomie, les destinations insolites et hors des sentiers battus, venez donc à Saint-Pierre et Miquelon!» (Tourisme)

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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