Un «happening» sur l’enracinement de la francophonie à Toronto

Pour les 50 ans du TfT

Les maîtres d'oeuvre du happening au TfT: Marie-Claire Marcotte et Maxime Robin. (Photo:Manuel Verreydt)
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Publié 16/10/2017 par Laurie Humbert

Sur trois jours seulement (26, 27 et 28 octobre), le happening des 50 ans du Théâtre français de Toronto (TfT), Ici, les arbres s’enracinent dans l’eau, nous présentera des interprétations de textes francophones, lus, récités, joués et chantés, ayant pour point commun la ville de Toronto.

L’Express a rencontré Maxime Robin et Marie-Claire Marcotte, qui ont «orchestré» ce spectacle.

Des textes mis en scène

Maxime Robin, d’origine québécoise, vit à Toronto depuis deux ans, où il est venu s’installer pour sa carrière dans les productions télévisées et de cinéma, et pour «changer d’air».

Pourtant, il ne délaisse pas son «premier amour», le théâtre. C’est pourquoi quand Joël Beddows, le nouveau directeur du TfT, lui a proposé de mettre en scène le spectacle des 50 ans du théâtre, Maxime a tout de suite été emballé par le projet.

Mettre en scène des textes, c’est selon Maxime «les écouter, les mettre dans la bouche d’artistes talentueux, et comprendre comment ces textes parlent de nous».

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C’est Marie-Claire Marcotte qui a eu la difficile tâche de lire et sélectionner les textes pour Ici, les arbres s’enracinent dans l’eau. La jeune dramaturge vit à Toronto depuis 13 ans.

Seront ainsi interprétés en musique ou de façon théâtrale, sur la scène du théâtre Berkeley, des textes de Marguerite Andersen, Didier Leclair, Joël Beddows, Lélia Young, Marc Lemyre, Paul Savoie, Marie-Claire Marcotte, Djennie Laguerre, Véronique Auger-Drolet, Lina Biais, Hedi Bouraoui, Patrice Desbiens, Claude Guilmain, Dino Gonçalves, Pierre Karch, Marianne Lamber, Glen Charles Landry, Pierre Léon, Marcelle McGibbon, Mireille Messier, Anne Nenarokoff Van Burek, Louise Nolan et Paul François Sylvestre.

Poésie, pièces de théâtre, monologues, écrits pour adolescents ou pour enfants, chansons… Les textes qu’elle a choisis sont variés, mais elle les veut rassembleurs.

Rassembleurs des artistes torontois, dont les comédiens et chanteurs présents (Alex Côté, Karine Ricard, Mélanie Paiement, René Lemieux, Djennie Laguerre, Marie-Hélène Fontaine, Nathalie Nadon, Geneviève Cholette), mais aussi du public, une communauté francophone, certes petite à Toronto, mais qui existe et est en «constant développement».

Faire vivre le français

Sur ce point, les deux jeunes artistes s’accordent. Il est important de faire vivre le français à Toronto, une métropole bien plus francophone que Maxime ne l’imaginait avant de s’y installer. Il dénote l’entraide et les efforts de cette communauté d’artistes et de francophones qui «doivent travailler fort pour exister».

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Mais surtout, selon lui, la communauté francophone est riche en ce qu’il n’y a pas une seule langue française, mais une diversité de langues, d’accents, de cultures, qu’il trouve fascinante.

«C’est essentiel cette diversité, cette pluralité de langues, de religions… C’est ce qu’on doit apprendre à nos enfants, qu’il n’existe pas qu’une seule façon de vivre, et qu’il faut être ouvert et écouter les autres. C’est leur donner les clés pour entrer de la meilleure façon dans le monde des adultes que de leur apprendre ça.»

Selon lui, un des problèmes du 21e siècle est une tendance des individus à être centrés sur eux-mêmes.

Pour Marie-Claire Marcotte, cette soirée au Théâtre français est un moyen de faire vivre la francophonie, une réponse à ce défi de tous les jours pour les francophones de Toronto.

Découvertes

«J’espère que cette soirée aura son lot de surprises pour les spectateurs, de découvertes. Il y aura des textes exclusifs. Mais surtout, ces textes parlent de nous, et c’est l’occasion de nous redécouvrir dans des histoires qui se rassemblent autour de la ville de Toronto», explique la jeune femme.

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«Ici, les arbres s’enracinent dans l’eau, c’est pour se sentir écouté et compris. Cette langue qu’on pense constamment et qu’on dit peu ici, elle va être libérée lors de cette soirée», ajoute Maxime.

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