Un grand pas en avant contre les violences sexuelles

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 17/05/2011 par Lucie Joie

Faire de l’Ontario un lieu sécuritaire pour les femmes et leur famille est un objectif ambitieux mais réalisable grâce au nouveau plan d’action du gouvernement ontarien, Changer les attitudes, changer les vies. L’organisme féministe Oasis a fêté ce nouveau plan vendredi soir en compagnie de celles qui ont fait bouger les choses.

Le 2 mars dernier, Laurel Broten, ministre déléguée à la condition féminine au gouvernement ontarien, a annoncé un plan d’action pour faire reculer la violence sexuelle faite aux femmes et aider les victimes.

«La violence à caractère sexuel est l’un des crimes les plus omniprésents qui soient et entraîne des effets dévastateurs dans la vie des victimes et de leur famille, ainsi que sur le bien-être de l’ensemble de la société», a expliqué Laurel Broten.

Des faits alarmants

Les violences sexuelles ne sont pas rares puisque une femme sur trois en sera victime durant sa vie. Et dans 82% des cas, l’agresseur est un ami, une connaissance ou un membre de la famille.

Cependant, beaucoup de femmes qui ont connu cette violence n’osent pas en parler, se sentent honteuses voire coupables. Ainsi, moins de 10% des victimes d’agressions sexuelles signalent le crime à la police.

Publicité

Voilà pourquoi le gouvernement, aidé par un grand nombre d’associations telles que Oasis, a estimé qu’il était urgent d’agir contre ces violences sexuelles trop fréquentes.

Des solutions concrètes

La stratégie de ce nouveau plan d’action se déroulera sur quatre ans avec 15 millions $ d’investissement. Il agira sur différents points. Tout d’abord, il est important de sensibiliser les jeunes et le gouvernement va mettre en œuvre des campagnes de sensibilisation du public pour prévenir cette violence.

Ce plan vise aussi à améliorer les services offerts aux survivantes d’agressions sexuelles. L’Ontario compte 41 centres d’aide et de lutte contre les agressions sexuelles, dont 11 sont francophones, et 35 centres de soins situés dans les hôpitaux. 3 millions $ seront versés en vue d’améliorer ces services et de publiciser l’existence de ces centres.

Jeanne-Françoise Mouè, présidente d’Action ontarienne contre la violence faite aux femmes, a expliqué vendredi soir «qu’il est important de pouvoir s’exprimer dans sa langue émotive lorsqu’il s’agit d’un sujet si grave». Le plan prévoit une amélioration de l’accès à l’interprétation pour pouvoir communiquer et se faire comprendre dans sa propre langue.

Un autre volet du plan touche au renforcement et à la sensibilisation des agents de la justice criminelle pour un soutien optimal aux victimes. Cela passera, notamment, par des formations améliorées offertes au personnel du secteur de la justice.

Publicité

Et dans ce plan d’action, les violences à caractère sexuel liées aux nouvelles technologies comme internet ne sont pas oubliées.

Une histoire de femmes

La présidente d’Oasis, Dada, a salué le courage des femmes survivantes d’agressions sexuelles qui ont pu faire part de leur expérience et ainsi expliquer les améliorations à apporter : «Elles peuvent être fières car ce plan c’est grâce à elles.»

Toutes les femmes présentes vendredi soir ont pu remercier la ministre Laurel Broten par le biais de sa représentante. «On peut dire merci au Canada. C’est un pays extraordinaire pour les femmes qui nous apprend à devenir des survivantes et pas des coupables», a confié Nadia, porte parole des victimes.

Et n’oublions pas que le mois de mai est le mois de lutte contre les violences sexuelles, «une lutte contre une pandémie qui n’as pas de couleurs, qui est silencieuse et qui n’a encore pas d’antibiotique», a conclu Loubna, gestionnaire d’Oasis.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur