Un conservatisme anglo régressif, mésadapté, ignorant

L'Ontario français vient de reculer de 20 ans

Assemblée de la francophonie de l’Ontario
L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario organise la RÉSISTANCE contre la fermeture de l’Université de l’Ontario français et l’élimination du Commissariat aux services en francais: https://bit.ly/2qRLA94 (Illustration: Marc Keelan-Bishop)
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Publié 16/11/2018 par Annik Chalifour

L’Ontario français vient de reculer de 20 ans suite aux décisions du gouvernement conservateur de Doug Ford de supprimer la mise en oeuvre du projet de l’Université franco-ontarienne dans la région de Toronto et le mandat du Commissariat aux services en français.

Les étudiants franco-torontois – la plupart sont bilingues – n’auront pas le choix que de poursuivre leurs études universitaires en anglais, selon les programmes qui les intéressent non offerts en français dans la seule institution bilingue de Toronto (le Collège Glendon de l’Université York), ou de s’éloigner vers Ottawa (Université d’Ottawa) ou Sudbury (Université Laurentienne) ou le Québec.

Un recul évident de l’égalité des droits à l’éducation pour tous dans la langue de leur choix en Ontario, et pour l’avancement de l’éducation supérieure de langue française essentielle au développement durable de la communauté franco-ontarienne.

Sans compter l’apport de nombreux étudiants issus de la nouvelle immigration francophone dans le Centre-Sud-Ouest de la province.

Déni de nos droits

Un déni pur et simple de nos droits!

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Quant aux plaintes gérées par le Commissariat aux services en français en vertu de la Loi sur les services en français de l’Ontario, elles seront dorénavant traitées par l’Ombudsman de l’Ontario.

Un affront aux efforts du commissaire François Boileau qui, depuis plus de 10 ans, réalise des enquêtes, prépare des rapports et conseille le gouvernement, les organismes gouvernementaux et les parlementaires pour favoriser le respect de la Loi en faveur des droits des francophones vivant en Ontario.

Un mépris envers l’ensemble des francophones en Ontario. Les anglos conservateurs ne veulent pas tenir compte de leurs besoins et caractéristiques puisqu’il s’agit d’une minorité (622 000 selon les stats 2016). Mais une minorité bilingue qui contribue à la prospérité de la province dans ses rapports socio-économiques indispensables avec le Québec, le reste du pays et le monde.

Aucun sens critique

Les décisions du gouvernement Ford, supposément basées sur des contraintes financières suite à la piètre gérance du gouvernement libéral (McGuinty et Wynne) précédent, ne sont que foutaise.

En fait, Ford n’a aucune vision politique ni compréhension de l’importance de reconnaître et valoriser la francophonie en Ontario. Un manque total de sens critique, aucune habileté stratégique à pouvoir saisir tous les aspects dans une situation donnée, telle que la situation exceptionnelle de l’Ontario.

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L’Ontario comprend une pluralité de la population canadienne et une pluralité de la population francophone hors Québec. Les Ontariens ont l’opportunité unique de démontrer un leadership visionnaire en établissant le bilinguisme comme une priorité.

Le bilinguisme: un atout

Par exemple, si Toronto, métropole du Canada, devenait officiellement bilingue, on lancerait un message clair au pays et dans le monde que nous sommes une nation où l’anglais et le français sont réellement des langues égales.

Par ailleurs, Toronto est la 2e destination des immigrants après Vancouver: pourquoi pas ne pas décupler les efforts pour stimuler l’immigration francophone en Ontario? Un atout incontournable pour une économie progressive à long terme.

L’attitude du gouvernement Ford ne fait que renforcer le fait que le Canada n’est pas vraiment un pays bilingue, mais plutôt anglophone qui tolère le français. Notre francophonie canadienne est à risque! Réveillez-vous M. Trudeau, Mme Joly, M. le commissaire aux langues officielles!

Extrême mobilisation

Notre bilinguisme existe dans nos textes de loi, sans plus! Il dessert notre gouvernement fédéral pour rehausser son image auprès du G7. En réalité le français est pauvrement reconnu au Canada, sauf évidemment au Québec. Il est également en perte de vitesse au Nouveau-Brunswick, seule province officiellement bilingue…

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Il faudra beaucoup plus que des textes d’opinion pour brasser nos gouvernements…

Une extrême mobilisation politique des minorités francophones à travers le pays… Une négociation sans précédent entre le fédéral et l’Ontario… Une ferme solidarité Ontario-Québec… pour préserver et faire progresser notre socio-économie francophone: une force positive chez nous, dans les Amériques et le Monde.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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