Un avenir dystopique dans un club de boulingrin

Human Animals veut stimuler la pensée critique

Arlen Aguayo-Stewart
Une scène de Human Animals (Photo: Tania Taziana)
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Publié 18/02/2019 par François Bergeron

Un ancien espace fréquenté par les amateurs de boulingrin (bowling sur gazon), le Clubhouse du nouvel East End Arts Space, dans le parc Riverdale, au sud de la station de métro Broadview, accueille ce mois-ci sa première pièce de théâtre, Human Animals, de la dramaturge écossaise Stef Smith, très pessimiste pour la planète et le genre humain.

La compagnie ARC du Torontois Christopher Stanton, qui s’était fait connaître par une autre histoire d’horreurs urbaines, Pomona, d’Alistair McDowall, présente Human Animals en première nord-américaine ici du 22 février au 16 mars. La pièce a tenu l’affiche du Royal Court Theatre de Londres en 2016.

La nature déréglée

Stef Smith imagine une ville surpeuplée où la nature est hors de contrôle: les souris rongent les murs, les pigeons sont malades et les renards envahissent les rues, provoquant des réactions des autorités qui aggravent la situation.

Stanton ramène ça aux «changements climatiques», selon lui «la crise la plus fondamentale de notre génération… alors que le sentiment d’urgence semble diminuer».

Six comédiens portent ce suspense grinçant, dont Arlen Aguayo-Stewart, comédienne trilingue qui détenait le rôle principal dans Les routes en février de Katherine Jerkovic, tourné en Uruguay, prix du meilleur film canadien au TIFF 2018.

Arlen Aguayo-Stewart
La comédienne Arlen Aguayo-Stewart.

Entretenir la pensée critique

Montréalaise travaillant surtout en anglais à Toronto depuis quatre ans, Arlen Aguayo-Stewart estime que le message de Human Animals porte moins sur le catastrophisme environnemental que sur le déficit de la pensée critique dans nos démocraties.

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Contrairement à ce qui se passe dans la pièce, dit-elle à L’Express, «il faut conserver une ouverture et une indépendance d’esprit face aux déclarations et aux actions des dirigeants».

Selon elle, les spectateurs sont amenés à se demander, face à la détérioration de l’environnement ici, ce qu’ils feraient à la place des personnages. Arlen joue le rôle d’une jeune femme qui rentre de voyage et qui constate dans son milieu des changements de plus en plus effrayants.

Même si la pièce est d’une facture très contemporaine, ce n’est pas du «théâtre expérimental» qui va dérouter le grand public, assure-t-elle.

Arlen Aguayo-Stewart
Une scène de Human Animals (Photo: Tania Taziana)

Édifice historique

Le St. Matthew’s Clubhouse est un rare exemple torontois d’édifice spécialement conçu pour le boulingrin. Il était situé sur la rue Gerrard avant d’être déplacé en 2009 dans le parc Riverdale. La plupart des passants, comme ceux qui s’arrêtent au café Rooster en face, en ignorent l’histoire.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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