Tu l’aimes plus que moi!

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Publié 07/06/2016 par Aurélie Resch

Combien de parents ont entendu le refrain? Le besoin d’amour égalitaire ou exclusif explose dans toutes les familles. Comment rassurer un enfant sur la place unique qu’il occupe dans la fratrie et dans notre coeur? Comment se jouer du reproche quand il s’agit de chantage affectif?

Réelle détresse

Certains enfants sont véritablement malheureux lorsque vous prodiguez de l’attention au frère ou à la soeur. Ce que vous dites à un enfant, le câlin que vous lui donnez, c’est autant d’affection dont vous privez l’autre.

On n’est pas encore dotés d’une multitude d’yeux et de bras et on ne peut évidemment pas dispenser à tous tendresse et attention en même.

On peut en revanche être vigilant à offrir des signes d’intérêt et d’affection avec équité.

Ne pas toujours complimenter le même enfant sur une activité, mais montrer aux autres qu’ils sont également doués dans telle ou telle discipline.

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Passer un temps à peu près comparable le soir au moment des câlins avant de s’endormir.

Et si deux enfants occupent une même chambre tandis que le troisième est seul dans la sienne, il peut être important pour lui de lui rappeler que si vous avez passé plus de temps dans la première chambre c’est qu’il y avait deux enfants à coucher.

Le temps passé avec un enfant, les gestes posés sur lui sont passés au crible par leurs aînés et cadets. Inutile de se justifier, mais penser à en donner à chacun sa dose quotidiennement.

Il en va ainsi avec les encouragements, les félicitations. Si l’une a rapporté une excellente note de l’école qui mérite qu’on s’y attarde, l’autre qui est arrivée à faire ses lacets toute seule vaut aussi qu’on s’y arrête.

Si les sorties en famille sont importantes, car elles créent un esprit communautaire, une dynamique de groupe, des moments seuls à seuls avec chacun des enfants, à tour de rôle, sont bienvenus tant ils renforcent chez l’enfant le sentiment d’importance, d’unicité et de confiance en soi.

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Le reproche «Tu l’aimes plus que moi» peut traduire une réelle détresse chez l’enfant qu’il important de calmer et de désamorcer. Lui montrer concrètement par nos gestes, nos mots et notre temps qu’il est unique et qu’il a tout notre amour, notre attention prévient la jalousie au sein de la fratrie et des blessures qui n’iront qu’en grandissant.

Presque un jeu

Il y a pourtant manifestement des fois où le reproche est davantage de l’intox qu’autre chose.

Avez-vous remarqué que cette phrase «De toute façon, lui tu ne lui dis jamais rien, c’est ton chouchou!» suit souvent de près une réprimande? Votre enfant n’accepte pas de se faire réprimander ou d’aider à faire quelque chose, immanquablement la comparaison avec ses frères et soeurs revient sur le tapis
.
Les professionnels de la communication (et probablement de la psychologie) opteraient sans doute pour un dialogue calme et posé ou l’on montrerait à l’enfant récalcitrant que la réprimande est justifiée, que son comportement est inacceptable et que votre réaction est la même avec les autres enfants de la maison lorsqu’ils se comportent ou s’expriment mal.

Mais vous pouvez tout aussi bien ignoré sa remarque (elle n’a pas lieu d’être) ou entrer dans son jeu (si vous êtes d’humeur et que vous avez le temps): «Oui tout à fait, elle est ma préférée quand tu agis comme ça, de même que tu es mon favori quand tu te comportes autrement».

Si votre enfant cherche à gagner du temps ou joue simplement avec vos nerfs, car il sait qu’il peut et qu’il triomphe souvent, n’allez surtout pas cette fois-ce lui faire plaisir.

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Ne pas renter dans le débat quand la seule chose à faire du côté de l’enfant est de s’excuser et de s’exécuter est un gain de temps et d’énergie formidable profitable à tous et une façon très claire de poser les limites en terme de jeux affectifs. Chantage ou peine profonde, à vous parents de décoder, de vous tromper, de vous former et de triompher.

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

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