Syrie: importants combats en périphérie de Damas

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Publié 18/06/2013 par The Associated Press et La Presse Canadienne

à 14h42 HAE, le 22 juin 2013.

BEYROUTH – Les forces gouvernementales de la Syrie ont renforcé samedi leur attaque contre les bastions des rebelles au nord de la capitale, Damas, tandis que les combattants de l’opposition affirment avoir lancé leur propre offensive à Alep.

Les deux camps intensifient leurs opérations à l’heure où un groupe de 11 pays, les «Amis du peuple syrien», tiennent une rencontre au Qatar pour déterminer la façon dont l’aide sera apportée aux rebelles combattant le régime de Bachar el-Assad.

Le groupe s’est entendu, samedi, sur la nécessité d’accroître l’aide offerte aux rebelles, a soutenu le secrétaire d’État américain, John Kerry. Il n’a pas précisé la nature de l’aide militaire et humanitaire mais a souligné qu’elle serait suffisante pour contribuer à renverser le rapport de force sur le terrain.

M. Kerry a également critiqué le président Assad pouvoir avoir invité les combattants du Hezbollah libanais et les Iraniens à se battre aux côtés de ses hommes, affirmant que le controversé leader risquait de plonger la région dans une guerre intercommunautaire.

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L’Observatoire syrien des droits de l’homme, basé à Londres, a déclaré que les bombardements sur le district de Qaboun avaient tué, depuis vendredi, trois enfants.

Des activistes ont rapporté d’importants bombardements sur plusieurs fronts dans les secteurs nord de Damas, ce qui pourrait être une tentative des forces loyalistes de couper les contacts entre différents districts aux mains des rebelles ayant servi de rampes de lancement aux opérations menées contre la capitale.

Par ailleurs, Washington a récemment autorisé l’armement des rebelles, un revirement majeur de sa politique dans ce dossier. La Maison-Blanche affirme avoir la preuve que le régime Assad a fait usage d’armes chimiques contre sa population.

Les rebelles ont fait savoir qu’ils avaient déjà reçu de nouvelles armes de pays alliés, mais les États-Unis n’auraient encore rien envoyé. Des experts et des activistes affirment que des missiles anti-tank figuraient parmi ces armes, de même qu’une petite quantité de missiles sol-air.

Messages contradictoires

Par ailleurs, le ministre russe des Affaires étrangères a soutenu vendredi que les messages contradictoires envoyés par la Maison-Blanche à propos de la Syrie risquaient de faire dérailler une rencontre internationale visant à mettre fin à la guerre civile syrienne.

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Sergueï Lavrov a également prévenu Washington qu’évoquer une possible zone d’exclusion aérienne ne faisait qu’encourager les rebelles à poursuivre les combats.

La Russie est l’un des principaux alliés du régime de Bachar el-Assad depuis le début du conflit en mars 2011, qui a fait jusqu’à présent plus de 93 000 morts.

En plus de le mettre à l’abri des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU, elle lui fournit aussi des armes, comme en témoigne un récent contrat conclu entre les deux pays pour des missiles sol-air S-300.

L’aviation en action

Mardi, l’armée de l’air syrienne avait bombardé les positions rebelles près d’une base aérienne contestée dans le nord du pays, pendant que les troupes du régime de Bachar el-Assad continuaient leur offensive à Alep, la plus grande ville du pays.

L’Observatoire syrien des droits de la personne, à Londres, a indiqué que des avions syriens ont frappé près de la base aérienne de Kweiras, près de la frontière avec la Turquie, en début de journée mardi.

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L’insurrection tente depuis plusieurs mois de s’emparer de la base de Kweiras et de deux autres bases militaires à proximité.

L’Observatoire fait aussi état de combats féroces à Alep, la seconde ville du pays, mais on ne déplore aucune victime pour l’instant.

G8

Pendant ce temps, au sommet d’Enniskillen, en Irlande du Nord, les leaders du G8 n’ont pas exigé le départ du président syrien Bachar al-Assad, mais ils ont unanimement lancé un appel à la fin de la guerre civile et à la tenue de pourparlers de paix afin d’éviter que le pays ne sombre encore un peu plus dans le chaos.

Malgré l’absence de consensus au sein du G8 pour ce qui est du sort de Bachar al-Assad et de la question du recours aux armes chimiques par ses troupes, le premier ministre Stephen Harper a affirmé que l’issue de cette rencontre multilatérale lui avait semblé plus satisfaisante que prévu.

À la veille de l’ouverture du Sommet du G8, M. Harper avait prévenu que sept des huit leaders — tous sauf le président russe Vladimir Poutine — seraient sur la même longueur d’ondes dans le dossier syrien. Il avait en outre qualifié le groupe de leaders comme un «G7 plus un», isolant ainsi la Russie, qui soutient sans réserves le régime al-Assad.

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Le premier ministre canadien a toutefois adopté un ton plus conciliant lors de son allocution de clôture, mardi, après deux jours de discussions au Sommet du G8, qui se déroulait cette année en Irlande du Nord.

«Nous avons eu droit à une issue bien différente ici, et à une bien meilleure issue que celle que j’avais envisagée», a affirmé M. Harper. «Nous n’avons pas, comme je l’ai dit, un G7 plus un. Nous avons la véritable déclaration d’un G8.»

Armes chimiques

Cette déclaration tombe à point nommé. Car sur le terrain, on a assisté à une escalade des tensions depuis que les États-Unis ont annoncé qu’ils fourniraient des armes et des munitions aux rebelles après avoir découvert que les troupes loyales à Bachar al-Assad avaient eu recours à des armes chimiques — incluant le gaz sarin — pour attaquer les insurgés.

Le texte commun montre cependant que certaines divergences d’opinions subsistent. Les leaders y condamnent tout recours aux armes chimiques en Syrie, sans toutefois reconnaître que des attaques y ont effectivement été perpétrées.

Moscou refuse catégoriquement de reconnaître que l’armée syrienne a mené des attaques à l’aide d’armes chimiques, tandis que Washington soutient détenir des preuves du contraire.

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À l’ouverture du sommet, lundi, le président américain Barack Obama et son homologue russe avaient ouvertement reconnu que leur pays ne voyaient pas les choses du même oeil en ce qui a trait au bourbier syrien.

«Évidemment, nos opinions ne convergent pas», affirmait M. Poutine, lundi, par l’entremise d’un traducteur. «Mais nous avons tous l’intention de mettre fin à la violence en Syrie et de mettre fin à l’escalade du nombre de victimes, notamment en encourageant les parties à se présenter à la table de négociations à Genève.

Solution négociée

«Nous nous sommes entendus pour travailler à convaincre les parties de s’asseoir à la table de négociations», a ajouté le leader russe, affirmation à laquelle Barack Obama a adhéré.

Réitérant leur souhait de voir une solution politique intervenir dans ce conflit, les leaders ont par ailleurs exhorté le régime à accorder à des inspecteurs mandatés par les Nations unies la permission de mener une enquête indépendante sur le terrain pour déterminer si des armes chimiques ont été utilisées.

Au moins 93 000 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre en Syrie, en mars 2011, selon un récent bilan de l’ONU. Des millions de civils ont été déplacés.

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