Surprise: un Parti plus Progressiste que Conservateur

Un déficit modeste et une taxe carbone...

Patrick Brown, chef du Parti progressiste-conservateur de l'Ontario
Patrick Brown
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Publié 29/11/2017 par François Bergeron

Le chef du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario, Patrick Brown, a dévoilé sa plateforme électorale samedi dernier devant 1500 partisans rassemblés à Toronto. Ses 5 «garanties aux gens» et une quarantaine de promesses – certaines dispendieuses – sont énumérées dans un nouveau site web bilingue et étofferont le discours de ses 124 candidats aux élections du 7 juin prochain.

Depuis quelques mois déjà, des groupes de pression financés par des centrales syndicales agitent l’épouvantail d’un «Trump ontarien» et diffusent des annonces rappelant des votes de Patrick Brown contre des droits des femmes ou des LGBT quand il était député fédéral (de Barrie) sous Stephen Harper.

Non, il n’est absolument pas question de rouvrir le débat sur l’avortement, réplique le chef PC, qui participe maintenant lui aussi aux défilés de la Fierté LGBT.

Il ne trouverait rien à redire non plus à l’éducation sexuelle à la petite école, une controverse récurrente dans le parti.

Il promet même une taxe carbone qui rapporterait plus de 2 milliards $ par année (en remplacement du programme libéral de plafonnement et d’échange d’émissions de gaz à effet de serre), au grand dam de dissidents de son parti actifs dans les médias sociaux, souvent les mêmes qui sont frustrés de la tournure qu’ont prise certaines assemblées de nomination de candidats ces derniers mois.

Enfin, comme Justin Trudeau en 2015 sur la scène fédérale, il ne reculerait pas devant un «modeste» déficit (2 à 3 milliards $) l’an prochain, mais reviendrait rapidement à l’équilibre et même à des surplus (moins d’un milliard $) avant la fin de son mandat.

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Gila Martow
Gila Martow

«C’est le vrai Patrick Brown que nous voyons ici», assure la critique PC aux Affaires francophones, Gila Martow. La députée de Thornhill estime que le congrès de samedi dernier et le programme qui y a été dévoilé vont dissiper tout malentendu sur les orientations de son parti et convaincre les Ontariens qu’il est aussi «inclusif» que les autres.

Les 5 «garanties», sous lesquelles le chef a apposé solennellement sa signature, sont: une réduction de 22,5% de l’impôt sur le revenu de la classe moyenne; un remboursement de 75% des dépenses pour la garde d’enfants; une réduction de 12% de la facture d’électricité (en sus de celle qu’ont promis les Libéraux); «le plus important engagement envers la santé mentale de l’histoire»; et une Loi sur «la confiance, l’intégrité et la reddition de comptes».

En entrevue à L’Express cette semaine, en marge de son intervention à l’Assemblée législative en faveur d’une meilleure planification de l’embauche d’enseignants pour l’immersion française, Mme Martow souligne que le Parti progressiste-conservateur est favorable au projet d’université franco-ontarienne et à une expansion de la Loi sur les services en français – à laquelle elle associe d’ailleurs sa préoccupation pour l’immersion: «il nous faut plus de francophones».

Les Libéraux gouvernent l’Ontario sans partage depuis 2003 (sous Dalton McGuinty, puis Kathleen Wynne), mais les Progressistes-Conservateurs dominent dans les sondages depuis deux ans… comme cela arrive souvent avant une élection qu’ils finissent par perdre. Le Nouveau Parti démocratique d’Andrea Horwath se maintient en 3e place.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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