Sous le ciel peu étoilé de l’Atlantico

Modeste mais agréable tout-inclus cubain

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Publié 29/01/2018 par Benoit Legault

Presque tous les articles de voyage – et toutes les publicités de voyage – portent sur des centres de vacances qui sont luxueux ou qui présentent un vernis avantageux et désirable, sur des photos en tout cas.

On sait tous, ou du moins on devine, qu’un tout-inclus pour lequel on peut payer aussi peu que 750$ (taxes incluses) pour une semaine, incluant avion, hôtel, nourriture et boissons, doit présenter quelques aléas, même à Cuba. Mais une espèce de censure non-écrite masque ces réalités (sauf des les médias sociaux où on les critique alors trop violemment).

Une expérience vécue…

Voici mon expérience toute crue et vécue dans l’hôtel Atlantico, un trois étoiles cubain sur la belle plage de Santa Maria, à 20 km de La Havane. Et voici l’expérience de gens rencontrés là-bas…

L’eau de la piscine était froide, la nourriture parfois difficilement qualifiable et le mot moisi avait quelques applications ici, mais j’ai au final bien aimé mon séjour. Et il en est ainsi des Ontariens que j’ai rencontrés.

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Un étonnant couple vivant dans un condo de millionnaires au Harbourfront de Toronto est venu ici par le biais d’un deal de dernière minute. «1500$ tout compris pour deux personnes, et c’était recommandé par mon agent de voyages», me dit le Len, un courtier immobilier qui voyage beaucoup avec sa conjointe. «La chambre nous importe peu, car on sort beaucoup.»

De nombreuses navettes vont à La Havane en 30 minutes. C’est le grand avantage de ces plages à l’est de la capitale, les Playas del Este. Si le temps est maussade, on oublie la plage et on visite une des plus intéressantes villes d’Amérique latine.

L’attrait féminin

George, de Windsor, avait d’autres motivations. Ce jeune retraité a marié une jeune Cubaine. Il ont divorcé (comme la grande majorité des couples canado-cubains) et George vient maintenant à l’Atlantico pour voir son fils et pour tenter de rencontrer… une autre jeune Cubaine. «L’Atlantico ne représente pas le meilleur rapport qualité-prix à Cuba, mais il est bien situé et on peut s’y fier», note-t-il.

Malgré la vétusté des lieux (l’hôtel fête ses 60 ans), tout fonctionnait bien et le service était attentif pour Cuba. L’âge de l’hôtel est aussi proche de celui de plusieurs clients masculins à la recherche de jeunes compagnes.

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Phil, un fermier du Manitoba, était déçu. «Depuis la mort de Fidel Castro, les contrôles sur la prostitution ont été resserrés et il y a moins de libertés qu’avant à Guanabo», une petite ville situé à quelques kilomètres de l’hôtel, réputé depuis plusieurs années pour l’attrait de bars où les Cubaines attrapent des Canadiens dans leurs filets.

Phil était toutefois bien heureux de manger du porc cubain: «Ça paraît que leur élevage est traditionnel. Au Canada, le porc industriel a souvent un drôle de goût et une odeur suspecte.» Le poulet cubain a aussi meilleur goût que notre poulet «pas biologique et pas élevé en liberté». Et le poisson frais servi au Atlantico est digne de son nom.

Le sésame des pourboires

Les boissons du bar sont certes peu excitantes, mais si vous donnez des pourboires aux serveurs le café sera plus serrée et le mojito plus enrhumé.

Les cours de danse étaient bien courts. Et la boutique de sports terrestres était presque toujours fermée, mais bon, on ne peut pas tout avoir.

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Les hôteliers Cubains sont des maîtres de l’art de faire des choses frustrantes et inexplicables… comme de ne pas avoir d’horaires des autobus locaux, ne pas donner de renseignements touristiques de base et ne pas nettoyer la poêle où ils font les plats de pâtes entre chaque client. Il faut être patient, indulgent.

L’ouragan Irma

La plage devant l’Atlantico est moins large à cause de l’ouragan Irma (on voit encore des palmiers déracinés), mais elle demeure bien agréable.

Une marche de 500 mètres vers l’Ouest, le long du littoral, permet d’atteindre un bout de bout de plage d’une grande beauté, utilisée par les clients des appartements privés et de l’hôtel Tropicoco à proximité. Vous pouvez aussi y manger de la langouste et prendre à verre dans une ambiance de vacances.

L’aile originale de l’Atlantico (un hôtel de 92 chambres) vient d’être rénovée. Les chambres fraîches comme une rose y sont très chouettes, en tout cas très correctes (selon vos goûts). Si vous y allez, essayez de réserver les chambres 110 ou 120 (avec vue sur la mer et grand lit). Les chambres de l’aile rénovée coûtent plus cher, mais elles valent ce coût.

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Chris, 38 ans, qui travaille en cuisine à Elora, avait réservé un séjour de 10 jours à l’Atlantico, bien consciente qu’elle n’y ferait pas de grandes découvertes culinaires. «Le prix était bas – 1300 $ pour 10 jours – et j’aimais la possibilité d’aller à la plage ou à La Havane, selon le temps et l’humeur du moment», explique-t-elle.

«C’est la première fois depuis longtemps que je voyage seule et je ne le regrette pas, j’ai rapidement fait le plein d’amis canadiens ici avec qui je peux faire des excursions.»

Vous irez?

L’Atlantico est proposé depuis Toronto à la fois par les voyagistes Caribe Sol, Sunwing et Transat. C’est un peu moins cher par Sunwing, mais il faut prendre une navette de deux heures depuis Varadero, alors que Caribe Sol et Transat utilisent l’aéroport de La Havane, à environ 30 minutes de l’hôtel.

Auteur

  • Benoit Legault

    Journaliste touristique basé à Montréal. Collaborateur régulier au Devoir et à l-express.ca. Responsable de la rédaction de guides Ulysse. Benoit Legault a remporté plusieurs prix de rédaction touristique. Il adore l'Ontario et ses Grands Lacs.

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