La « société intelligente 5.0 » au service des aînés

L’internet des objets

Une vie confortable où les produits et les services sont à notre disposition au moment précis où nous en avons besoin...
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Publié 04/06/2018 par Isabelle Burgun

2.0, 3.0, 4.0… Les indicateurs de progrès s’alignent pour nous rappeler que le futur est en marche. Nous serions à présent dans la société 5.0, caractérisée par une vie confortable où les produits et les services sont à notre disposition au moment précis où nous en avons besoin.

Après la société des chasseurs-cueilleurs (1.0), de l’agriculture (2.0), de l’industrie (3.0), de l’informatisation (4.0), voilà donc, la «société intelligente 5.0».

«Nous n’en avons pas conscience, mais nous y sommes déjà: l’information vient vers nous et apporte des solutions aux problèmes rencontrés. Il s’agit d’une intégration de données où tout le monde devient ainsi l’assistant de tous», explique Julien Vandewynckel, le spécialiste recherche et développement de CONFORMiT, une compagnie d’informatisation de la gestion en santé, sécurité et environnement.

L’internet des objets

Cette société 5.0 incorpore robotisation, intelligence artificielle et autres innovations des technologies de l’information au sein de tous les aspects de la société, des industries à la vie sociale.

Ce concept mis de l’avant par le Japon était l’un des éléments abordés lors d’un colloque de l’ACFAS consacré lundi à l’internet des objets et technologies au service de la santé et du maintien à domicile. Ce colloque s’intéressait plus particulièrement au nœud gordien de la gestion de la santé des personnes vieillissantes.

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L’intelligence artificielle va en effet devoir être mise à contribution pour soutenir cette économie «grise».

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Des appareils de surveillance capables de déceler les chutes, les convulsions, la fièvre… (Photo: casero / Flickr)

Qualité de vie

Il en coûte quatre fois moins cher de conserver la personne dans son environnement et c’est ce que désire la majorité des aînés», souligne Tayeb Medjeldi, co-organisateur du colloque et directeur général du Centre collégial de transfert de technologie en télécommunications affilié au Cégep de Trois-Rivières (C2T3).

L’avenir de l’aide aux aînés repose par exemple sur l’internet des objets, la collecte des données et surtout leur valorisation pour tisser un environnement réactif qui surveille, détecte et apporte des solutions en temps réel.

«Il ne s’agit pas d’automatiser ou d’être intrusif, mais plutôt de planifier les besoins des personnes vieillissantes pour améliorer leur qualité de vie», rassure Mr Vandewynckel.

L’expert en intelligence artificielle parle ainsi d’objets domestiques, électroménagers ou placards, capables de pallier les pertes de mémoire d’une personne souffrant d’Alzheimer par des suggestions lumineuses ou sonores afin de l’aider à réaliser ses tâches. Il s’agirait d’une sorte d’assistance à domicile répartie dans différents capteurs intégrés dans l’environnement lui-même.

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Un Canadien sur quatre

C’est d’autant plus important qu’un Canadien sur quatre aura plus de 65 ans en 2040. Déjà, la proportion des aînés dépasse celle des 14 ans et moins, selon Statistique Canada. Les centenaires forment même le groupe qui progresse le plus rapidement — une croissance de 41,3% en 5 ans.

Et des Canadiens dotés d’une plus grande espérance de vie et d’une meilleure santé souhaitent souvent demeurer à la maison. «L’internet des objets va faciliter le maintien à domicile en confiance», relève Tayeb Medjeldi.

Le C2T3 a par exemple mis au point un drap contour capable de détecter l’humidité et signaler quand le drap a besoin d’être changé ou un vêtement intelligent, muni du système HKS (technologie de communication radio), qui fait le suivi du comportement actif de la personne.

Surveillance discrète

L’équipe en collaboration avec le Centre d’innovation en microélectronique du Québec a aussi développé un prototype de surveillance discrète, capable de déceler les chutes et les convulsions à partir de la posture de la personne. Et si elle fait de la fièvre, grâce à son système infrarouge.

Ce qui pose évidemment de multiples questions éthiques sur la préservation de la vie privée. «Nous ne voulons pas développer quelque chose d’invasif, c’est pourquoi nous écartons les micros et les caméras pour privilégier d’autres capteurs. La collecte de donnée sert à résoudre un problème spécifique, pas à surveiller la personne», soutient Julien Vandewynckel.

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Une déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’intelligence artificielle avait été signée lors du Forum sur le développement socialement responsable de l’intelligence artificielle, à l’automne 2017. Les instituts de recherche et valorisation de l’AI (IVADO, MILA) multiplient les ateliers à travers le Québec pour informer le public, les experts et le gouvernement sur la nécessité de placer l’intelligence artificielle au cœur du bien commun.

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Après la société des chasseurs-cueilleurs (1.0), de l’agriculture (2.0), de l’industrie (3.0), de l’informatisation (4.0), voilà la «société intelligente 5.0». (Illustration: Pixabay)

Auteur

  • Isabelle Burgun

    Journaliste à l'Agence Science-Presse, média indépendant, à but non lucratif, basé à Montréal. La seule agence de presse scientifique au Canada et la seule de toute la francophonie qui s'adresse aux grands médias plutôt qu'aux entreprises.

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