CARACAS (AP) – Rendues à la liberté, Clara Rojas et Consuelo Gonzalez ont longuement raconté vendredi leur vie d’otages aux mains des FARC, la première fournissant des précisions sur les mois passés avec son fils Emmanuel, la deuxième parlant du calvaire particulier vécu par les soldats et policiers avec qui elle a partagé sa captivité.
Toutes deux, tentant de décrire près de six ans de vie avec les guérilleros, ont évoqué leurs moments de désespoir ou d’espoir, la dureté de la vie quotidienne, et aussi les longues marches dans la forêt, en silence de peur d’être repérés, les raids aériens…
Cette dernière a appris pendant sa captivité la mort de son mari, puis la naissance de sa petite-fille Maria Juliana, via les messages envoyés sur Radio Caracol.
Ces messages qui sont pour les otages le seul lien à la vie, pour le meilleur et pour le pire: «Quand j’ai appris la mort du ‘Negro’, j’ai senti que tout s’écroulait». Et de raconter le message de sa fille aînée: «’Maman, je n’ai pas de bonnes nouvelles, mon papa est mort hier soir, d’un infarctus fulgurant, mais rassure-toi, il n’a pas souffert, il s’est reposé’… Ca vous donne envie de hurler».
Consuelo Gonzalez a rendu hommage à ses compagnons de détention, policiers et militaires, emprisonnés depuis «bien plus longtemps et qui, de par leur formation, ont une manière très réaliste de voir la vie. Ils m’ont enseigné que le principal est d’agir jour après jour, ce qui n’est pas facile».