Sida: des groupes à risque subsistent

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Publié 01/12/2015 par Constance Longobardi

«Il y a encore trop de stigmatisation et d’isolement.» Éric Cader, directeur général d’Action positive à Toronto, continue son combat contre le sida.

Au Canada, le premier cas de la maladie a été détecté il y a plus de 30 ans. Depuis, malgré les évolutions et les traitements, des préjugés subsistent. «Des familles rejettent les personnes qui ont le VIH. Certains perdent encore leur emploi. C’est comme un crime pour beaucoup de gens…», soupire Éric Cader.

Afin de lutter contre ces effets néfastes, Action positive s’est spécialisé dans l’accompagnement et l’information. «Nous référons la personne vers d’autres services selon son état de santé et ses besoins. Nous suivons aussi son parcours», indique Éric Cader.

Journée mondiale

La journée mondiale du sida, le 1er décembre, est l’occasion pour l’organisme de continuer à informer et sensibiliser la communauté francophone.

Samedi 28 novembre, une commémoration était déjà organisée à l’Hôtel Ramada Plaza, rue Jarvis. Mardi, Action positive sera présente sur Radio Canada et Choq-Fm. La sensibilisation se poursuivra jeudi 10 décembre à l’occasion d’une levée de fonds et d’une soirée «Marmelade Cocktail» au bar Church on Church.

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Mais pour Éric Cader, la maladie devrait être évoquée tout au long de l’année. «Celle-ci se stabilise, mais il subsiste des groupes à risque: homosexuels, bisexuels, personnes venant des Caraïbes et de l’Afrique subsaharienne, gens qui échangent des seringues.»

Autre groupe à risque: les adolescents. «Ils pensent qu’ils sont invulnérables face à la maladie et ne prennent pas de précautions. Les écoles et conseils scolaires doivent faire de la prévention. Certains ne sont pas très ouverts sur l’éducation sexuelle. Dans toutes les écoles, il faut démystifier la sexualité et les tendances sexuelles», déclare Éric Cader.

Car la protection est encore loin d’être un automatisme pour tous. «À la fin des années 1990, la maladie a ralenti. Les gens ont perdu le réflexe de se protéger. Il y a eu une croissance d’infection chez les hommes gais», rappelle le directeur d’Action positive.

Un oubli ou une conduite à risque doivent amener toute personne à se faire dépister. «C’est notre cheval de bataille», s’exclame Éric Cader.

Le Centre francophone de Toronto offre le test gratuitement. Action positive admet qu’il est difficile de faire les démarches dans la communauté francophone «où tout le monde se connaît. Mais tout est anonyme et confidentiel.»

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L’organisme travaille également à la mise en ligne d’un nouveau portail interactif pour que les internautes naviguent facilement afin de trouver de l’information et des ressources.

Une approche inclusive

«26 000 personnes sont atteintes par la maladie en Ontario. 270 personnes francophones sont passées par nos services en 2014-2015. Nous aimerions trouver un financement pour faire une étude sur la pandémie chez les francophones», précise Éric Cader.

En attendant des progrès scientifiques, Action positive donne la place dans son organisme à des personnes porteuses du VIH. Une attitude qu’Éric Cader souhaite se voir démocratiser. «J’encourage les entreprises à intégrer ceux qui ont le VIH et à les embaucher du moment qu’ils sont compétents et ont la santé. Aujourd’hui, on vieillit avec la maladie.»

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Ligne d’écoute: 647-393-6656

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