Rush d’adrénaline chez iFly: défier la gravité

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Publié 26/08/2014 par Aurélie Resch

Les lunettes collées au visage sous la pression de l’air, je tente d’apercevoir les instructions de mon guide à quelques mètres de moi. Malgré les bouchons d’oreilles, le vent est assourdissant. Propulsée en hauteur par une soufflante d’air à quelques 160km/h, j’expérimente les gestes à faire pour varier ma position et «voler» dans la cage en verre.

Le centre IFLY Toronto, ouvert depuis le mois de mai, propose pour les amateurs de sensations fortes de vivre l’expérience de la chute libre en intérieur. Une aventure assez unique et exceptionnelle pour qui a toujours rêvé de voler.

Projeté dans les airs par un puissant courant d’air à l’intérieur d’un tube en verre d’un diamètre de 4 mètres et d’une hauteur de 14 mètres, on goûte aux sensations qu’éprouvent les parachutistes pendant leur temps de chute libre.

L’aventure commence dans une petite salle où nous est montrée une vidéo expliquant le fonctionnement du tube IFLY, les règles de sécurité et les mouvements à faire – et à ne pas faire! –  pour rester à une altitude raisonnable et pour essayer des mouvements sinon intéressants, au moins utiles à l’expérience (avancer, reculer, tourner, accélérer, ralentir…).

L’instructeur nous fait ensuite pratiquer chacun sur une poutre les positions qu’il convient d’adopter pendant notre temps de «vol». À savoir: dos cambré, jambes légèrement écartées et repliées, bras ouverts en arrière, mains au niveau des yeux, tête relevée. Suivant que l’on plie ou détend les jambes et les bras, on offre plus ou moins de résistance au vent.

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On avance alors ou recule, on monte ou l’on redescend, on contrôle ou perd sa vitesse. Un apprentissage de code est également expliqué pour que la communication se fasse dans ce cylindre de verre, où tout se passe par gestes. Le reste est une question de jeu avec la gravité.

Vient ensuite l’habillage. On vide ses poches, attache ses cheveux si on les porte longs et on revêt une combinaison, des chaussures souples à lacets, des lunettes et un casque. «Êtes-vous prêts pour l’aventure?». Est-ce l’entrain forcé, la répétition de la question, la vidéo, l’approche imminente de l’expérience ou l’adrénaline qui commence à se diffuser dans le corps? Personne ne répond…

On s’équipe de bouchons d’oreilles et on entre enfin dans le sas conduisant au tube où, un par un, nous défierons les lois de l’apesanteur. Mes compagnons échangent un coup d’œil.Prêts? Pour de vrai? Plus moyen de faire marche arrière.

Je me présente à la porte, le regard vers le ciel, les bras croisés sur la poitrine avant de basculer en avant et de me déplier comme indiqué. La force de l’air venant de la grille en bas me projette violemment vers le haut, assèche immédiatement ma salive et m’oblige à respirer autrement. Je tourbillonne et me cogne un peu à la paroi de verre avant de stabiliser et de commencer à voler. Je souris de plaisir et l’air me fige ainsi.

Trois tours plus loin, je suis étourdie, mais toujours aussi euphorique, contente de monter et descendre et d’essayer les mouvements sur les indications de l’instructeur pour davantage maîtriser la vitesse et l’apesanteur. Flottant entre «ciel et terre», enivrée par le souffle, j’imagine ce que cela donnerait en extérieur au saut d’un avion. Un vrai régal.

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Dégrafant mon casque en fin de séance, je suis surprise de voir de jeunes enfants se préparer pour la session suivante. IFLY Toronto accueille des participants à partir de l’âge de quatre ans jusqu’à… Et bien, la veille, un nonagénaire s’est présenté et a volé.

Tout est possible pourvu qu’on ne soit pas enceinte, qu’on n’ait pas une épaule disloquée et qu’on ne pèse pas plus de 104 kg. La souplesse et une bonne condition physique sont évidemment un atout et permettent d’adopter rapidement la position requise pour voler et s’amuser sans trop souffrir après.

Il faut aussi savoir qu’un instructeur nous aide à entrer et à sortir dans le tube (difficile d’y arriver seul) et reste avec nous le temps de vol pour contrôler et ajuster au besoin notre position, nos mouvements et notre vitesse. La force de l’air projeté dans le tube est adaptée à la masse corporelle et au niveau de chacun et l’équipement revêtu nous protège en tout temps.

Une expérience dans tous les cas extraordinaire dont on ne sort pas indemne. Longtemps après avoir quitté le centre IFLY et après avoir récupéré mon souffle, je sens encore mon corps lutter contre la puissance du vent pour voler sans décoller ni s’écraser ou tournoyer. À faire et à refaire.

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

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