Répertoire des villes disparues: réfléchir l’inclusion

Quand des revenants débarquent dans un village fantôme

Répertoire des villes disparues
Dans les paysages hivernaux d'Irénée-Les-Neiges des phénomènes étranges confrontent les habitants du village.
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Publié 15/03/2019 par Maude Fraser

Répertoire des villes disparues, le plus récent long métrage de Denis Côté, un drame fantastique, sera présenté ce vendredi soir en première torontoise au Tiff Bell Lightbox.

Du 15 au 21 mars, le 11e film du réalisateur québécois sera projeté en version originale française sous-titrée en anglais (sous son nom anglophone Ghost Town Anthology).

La mort comme élément déclencheur

Dans le village reclus d’Irénée-Les-Neiges, la mort de Simon Dubé bouleverse la communauté de 216 habitants. Mais le deuil n’est pas le seul à les ébranler. De mystérieux étrangers perturberont aussi le cours normal de leurs vies.

Si le synopsis peut évoquer celui d’un film de genre ou des zombies s’attaquent brutalement aux humains, le film se déploie plutôt comme un drame réaliste plongeant progressivement dans le surnaturel.

Ce deuil que les personnages vivent, c’est non seulement celui du plus jeune homme de la communauté, c’est aussi celui de leur propre village.

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Répertoire des villes disparues
Jocelyne Zucco interprète le rôle de Loulou.

La peur de l’autre

En s’inspirant librement du roman poétique de Laurence Olivier, Denis Côté raconte autant les histoires de ces villages fantomatiques, comme Irénée-Des-Neiges, qu’il réfléchit sur la peur de l’autre.

«C’est la façon détournée que j’ai choisie pour parler de l’immigration et des peurs qu’elle provoque chez les plus inquiets d’entre nous», indique-t-il. 

L’actrice québécoise Jocelyne Zucco, maintenant installée à Toronto depuis plusieurs années, y joue le rôle de Loulou, une baby-boomer qui, comme la dépeint Denis Côté, «laisse voguer sa petite xénophobie ordinaire».

«C’est une femme qui n’accepte pas bien le changement. Elle est bouleversée par les évènements un peu fantastiques qui ont lieu dans le village», décrit l’actrice rejointe par L’Express.

Répertoire des villes disparues.

L’isolement

Pour Mme Zucco la thématique de l’isolement est étroitement liée à la destinée de villages comme celui d’Irénée-Les-Neiges. «C’est dans cette idée de petits villages, où il y a plus de terrains, de terres et de magasins fermés qu’il y a d’habitants», explique-t-elle.

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«Nos villages agonisent sans faire de bruit», souligne Denis Côté.

Ce petit village fictif pourrait se retrouver dans n’importe quelle région du Québec, et même du nord de l’Ontario, précise l’actrice. 

Jocelyne Zucco a d’ailleurs été grandement marquée par les vastes paysages du village de St-Michel en Montérégie, qui prêtait pour l’occasion ses rangs et ses maisons de campagne à l’équipe de tournage. «Nous étions dans des champs tellement grands qu’on ne pouvait pas en voir le bout», raconte-t-elle.

Le tournage du film s’est fait par jour de grand froid dans le village de St-Michel, près de Montréal.

Le froid qui transperce les os et perce l’écran

Le plus difficile pour l’actrice a été de travailler dans le vent glacial qui balayait la région. Denis Côté voulait absolument présenter ce froid dans son film.

Le blizzard et le brouillard y sont capturés en 16 millimètres avec un effet de grain qui amplifie l’effet des particules qui vole dans l’image aux couleurs désaturées.

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Après avoir été bien reçu en Europe où il a été présenté dans le cadre du prestigieux festival international de film de Berlin, Repetoire des villes disparues a été accueilli avec des critiques positives au Québec, où il est sorti il y a quelques semaines.

Jocelyne Zucco sera présente vendredi soir au Tiff Bell Lightbox pour souligner la première torontoise.

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