Rencontre avec Cindy Doire

Un nouvel album plus «synthé»

Cindy Doire (Photo: Jen Squires)
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Publié 09/10/2017 par Laurie Humbert

Le 30 septembre, Cindy Doire dévoilait à Toronto son troisième album solo, Panorama, dix ans après La vie en bleu, qui a lancé sa carrière musicale. La jeune femme, originaire de Timmins, a posé ses valises à Toronto pour quelques mois. Rencontre.

Tu es originaire de Timmins, dans le Nord de l’Ontario, tu nous en parles un peu?

Je suis restée à Timmins jusqu’à l’âge de 17 ans. C’était la campagne, la belle vie, une super belle vie de jeunesse. Tous les étés on allait au chalet, au lac… sur le lac… dans le lac! (rires).

Je suis partie vers l’Ouest, pour des raisons académiques  la région de Timmins n’offrait pas beaucoup de choix d’universités.

Tu te qualifies de globetrotteuse, t’as beaucoup voyagé après ton départ de Timmins?

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Oui ! Je suis allée un peu partout. J’ai vécu au Mexique, où je suis allée plusieurs fois. Je suis allée à Cuba, en Espagne, en Italie, dernièrement en Inde, et au Sri Lanka.

J’ai aussi beaucoup voyagé au Canada. J’ai vécu à Vancouver, Montréal, je suis allée plus à la campagne, maintenant je suis à Toronto.

Cette fois, tu restes?

Non, je suis ici pour quelques mois. Après, je veux retourner dans le Nord. Mais Toronto est ma ville préférée au Canada, j’aime la flamme culturelle, musicale qu’il y a ici. J’y trouve tellement d’inspiration.

En fait, quand je suis à la campagne, la culture me manque, et quand je suis en ville, c’est de la campagne dont j’ai envie. Je n’arrive pas à trouver le bon équilibre!

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Tu as cité l’Inde parmi les pays que tu avais visités. J’ai entendu parler d’un projet que tu y menais, avec des écoles?

Lorsque j’étais au Mexique, j’ai rencontré Elizabeth Berry, une chanteuse, mais aussi enseignante, qui a don extraordinaire avec les enfants. On est allées en Inde ensemble, pour une aventure en moto.

Un jour, on est tombées sur une petite école, perdue dans la jungle, il n’y avait ni eau, ni électricité. Ça nous a beaucoup intriguées, et on a proposé à la directrice de l’école de mener un petit atelier avec les élèves. En trois minutes, il y avait 60 élèves autour de nous et l’atelier avait commencé.

On improvisait, on faisait de la chanson, accompagnée de mouvements, de danse. Les élèves ne parlaient pas anglais.

Ensuite, on a voulu recommencer l’expérience, dans d’autres écoles qu’on cherchait sur internet. Mais ça demandait beaucoup de temps, de logistique. Alors on a continué l’aventure à motos, à la recherche de petites écoles sur lesquelles on tomberait.

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Aujourd’hui, on voudrait continuer ce projet, le faire dans d’autres pays. C’est un projet non financé, donc ça évolue quand on a le temps.

Tu prends part à un autre projet: le groupe Ladies in Waiting?

Oui! Alors, c’est un super collectif de femmes, qu’on a lancé il y a huit ou neuf ans. On est une famille d’artistes, il y a des chanteuses, mais aussi une photographe, une graphiste. On fait des partenariats avec des associations pour la recherche sur la santé mentale notamment, à qui on reverse l’argent qu’on gagne avec le collectif.

C’est à travers Ladies in Waiting qu’on a créé notre duo Scarlett Jane avec Andrea Ramolo.

Pourquoi ce nom Ladies in Waiting?

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Les femmes qui attendent…(rires). C’est parce que c’est tout le contraire! Quand on a monté le collectif, aucune de nous n’était mariée, on est des femmes d’action. En français, on s’appelait «les catherinettes».

T’es féministe?

Absolument. C’est plus fort que moi. Il faut qu’hommes et femmes travaillent ensemble. Amener les énergies masculines et féminines à coopérer, c’est une grande beauté.

En 2007, tu sortais ton premier album La vie en bleu, dix ans après, tu sors Panorama, quelle est l’évolution entre ces deux opus?

Alors… En 2007, j’étais totalement innocente, je n’avais aucune idée des étapes de création d’un album, je ne connaissais rien du monde de l’industrie de la musique, du rythme.

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Quand je réécoute La vie en bleu: j’avais une petite voix, j’étais pleine d’insécurité, je cherchais mes mots. Aujourd’hui, j’ai plus d’expérience, après chaque album, on est prêt pour le prochain.

L’évolution est constante, je suis toujours en évolution. Selon moi, il faut sortir de sa zone de confort, mais en 2007, j’en étais très loin de cette zone.

Comment tu décrierais Panorama?

C’est surtout beaucoup d’images, d’espace. C’est un album très cinématographique.

Je dirai que c’est un mélange de dream pop électro folk. C’est différent de tout ce que j’ai pu faire avant.
Là aussi je suis sortie de ma zone de confort: j’ai réalisé mes compositions non pas avec ma guitare à la main, mais derrière un synthé.

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Je n’avais aucune habitude dans cette façon de travailler. Heureusement, j’étais entourée de génies de la musique, que j’admire énormément, dont le guitariste James Robertson et le réalisateur Mark Howard. On a fait un travail organique.

Avec Andrea Ramolo, pour votre duo Scarlett Jane, tu chantes en anglais. Pourquoi cet album solo en français?

Alors, on est passionnées de langues avec Andrea. Elle est Italienne, elle parle aussi espagnol. Dans un seul show, on parle plusieurs langues, même si la plus importante est l’anglais. On partage toutes les deux cette culture, cette passion pour les langues.

J’ai vu que ta carrière dans la musique, c’était finalement un peu un hasard. Tu te destinais à quoi avant ça?

J’étudiais les langues modernes à l’université. J’avais aussi beaucoup d’attrait pour la création. En sortant de l’université, j’étais… troublée. Le fait d’avoir étudié les langues modernes me donnait beaucoup d’options de métier. Je pensais un peu au journalisme international. Mais j’étais passionnée par l’école, je pense que j’aurais continué mes études.

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Aujourd’hui, c’est toujours l’aspect créatif qui me motive dans la musique. En fait, qu’importe ce que je crée: des écrits, un château de sable au bord de la mer, le travail du cuir… Quand je crée, le temps n’existe plus.

Et ce que j’aime dans mon métier, c‘est cette espèce de «routine éparpillée», qu’on a en tournée.

Le week end dernier, tu faisais la première partie de Robert Charlebois…

C’est un honneur de partager un show avec une bête de scène comme lui. Il a 50 ans de carrière! 50 ans… c’est pas facile, il faut toujours se réinventer. Lui, il était vraiment présent sur scène, là pour tester de nouvelles choses.

D’autres artistes que tu admires?

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Je suis surtout inspirée par les artistes dont je partage la scène, la route. Aussi ceux qui ont de grosses carrières derrière eux, ça m’impressionne. Et puis, les grosses vedettes aux USA bien sûr.


L’album Panorama est en vente sur toutes les plateformes numériques via l’étiquette Arté Boreal. Retrouvez Cindy Doire à Mississauga les 19, 20, 21 et 22 octobre prochain et en novembre pour une tournée de lancement de l’album, notamment à Sudbury et Montréal.

Affiche de promotion de l'album Panorama de Cindy Doire.
Affiche de promotion de l’album Panorama de Cindy Doire.

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