Rare défilé de mode en Afghanistan

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Publié 10/02/2013 par Amir Shah et Kim Gamel (The Associated Press)

à 18h59 HNE, le 8 février 2013.

KABOUL – De jeunes afghanes ont défilé sur une passerelle improvisée dans un restaurant de Kaboul, vendredi, dans le cadre d’un rare défilé de mode en Afghanistan auquel assistaient des hommes et des femmes.

Le défilé avait été organisé par une organisation afghane qui vise à renforcer les capacités des femmes et à leur donner du pouvoir dans une société profondément conservatrice.

«La situation est de plus en plus difficile de jour en jour, mais nous ne devons pas nous décourager. Nous sommes ici pour avancer et aller de l’avant, et je pense que si les femmes se lèvent et s’imposent dans ce domaine, elles feront un bon travail», a déclaré Shahar Banoo Zeerak, la designer dont les créations étaient présentées lors du défilé.

L’idée de femmes qui défilent devant un public mixte reste taboue en Afghanistan, plus d’une décennie après le renversement du régime oppressif des talibans. Encore aujourd’hui, de nombreuses femmes n’osent pas sortir dans la rue sans porter une burqa, qui les recouvre de la tête aux pieds. Les violences contre les femmes sont toujours répandues, et certaines se sont immolées par le feu pour échapper à la violence conjugale.

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Le défilé de mode de vendredi a été organisé par Young Women for Change, une organisation afghane indépendante et sans but lucratif qui vise à améliorer les conditions de vie des femmes.

La plupart des 10 mannequins étaient de jeunes femmes afghanes qui s’impliquent bénévolement dans l’organisation. Trois jeunes hommes ont aussi défilé sur la passerelle. Les mannequins ont présenté 33 créations comprenant des robes colorées à manches courtes, des jeans, des tuniques et des tenues plus traditionnelles.

L’une des mannequins, Farkhonda Taheri, âgée de 17 ans, n’avait jamais vu un défilé de mode auparavant. Elle a déclaré que son père et sa famille l’appuyaient dans sa décision de participer au défilé, mais que sa grand-mère s’y était opposée.

«Le plus grand défi pour nous, c’est qu’on ne peut pas faire ce genre de chose en Afghanistan parce que les gens n’aiment pas ça», a-t-elle expliqué après le défilé. «J’étais excitée parce que j’avais l’impression que j’allais apporter un changement.»

Elle a estimé qu’il était important que les jeunes Afghans prennent des risques pour faire avancer leur pays.

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«Qui nous apportera la paix? Nous-mêmes, les Afghans. La nouvelle génération.»

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