Racines d’ici et d’ailleurs

Au musée de l'Aga Khan

Moe Clark
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Publié 11/09/2017 par François Bergeron

Il n’y a qu’au Canada qu’on puisse concevoir une «conversation musicale» entre des artistes métis, inuits, québécois, perses, afghans et arabes. C’est ce qu’offre cette saison le musée torontois de l’Aga Khan, en commençant le 16 septembre à 20h par l’envoûtante Moe Clark, une Métisse de l’Ouest qui vit maintenant à Montréal et qui chante en cri, anglais et français.

Elle partagera la scène avec sa complice d’origine libanaise Katia Makdisi-Warren (oud) et la chanteuse de gorge inuite Nina Segalowitz, accompagnées de cinq musiciens: trois Québécois (piano, contrebasse, percussion), un joueur de quanun d’origine turque et un autre maître de l’oud, réfugié syrien récent.

Le spectacle s’intitule Incantations et vise à plonger le public dans une «transe» favorisant la joie, la paix et le rapprochement des individus et des peuples, explique Moe Clark en entrevue à L’Express.

Elle vient de lancer son deuxième album, Within, «qui représente la culmination de sept ans de conte, de poésie, de performances musicales et d’expériences de vie»…

«Ma musique vient de mes racines et est un aspect de mon âme», dit-elle. «Comme peut le faire une odeur, la musique sert à activer la mémoire.»

Moe Clark a grandi à Calgary en anglais. Elle a pris conscience de ses origines métisses à l’adolescence. «Je ne parle pas couramment le cri et l’ojibwé, mais je continue de me réapproprier mes langues ancestrales, notamment dans mes chansons… et j’ai appris le français parce que j’ai déménagé à Montréal!»

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«Mais la musique est une langue universelle», constate-t-elle.

Apportant notamment l’espoir, la musique participe aussi, selon elle, à la fameuse réconciliation entre les Premières Nations et les autres Canadiens (une question soulevée par L’Express à laquelle elle répond avec une grande prudence). «C’est difficile, cette réconciliation, parce qu’on n’a pas fini de découvrir la vérité. Cette quête de la vérité doit d’abord exister à l’intérieur de chacun.»

«Cette saison, des talents locaux et internationaux collaborent en transcendant les genres, les cultures, les nationalités et les médias», indique le responsable des arts de la scène à l’Aga Khan, Amirali Alibhai, qui a découvert Moe Clark en concert à Montréal.

Sa série comprend aussi: une soirée hommage à la ville kurde de Kobané, en Syrie (29 septembre); le trio malien Da Kali (14 octobre); Gordon Grdina et son groupe de Vancouver qui mêlent la musique arabe traditionnelle au jazz et à l’électronique (18 novembre). Le musée de l’art islamique participe également à la Nuit blanche du 30 septembre, et il accueille du 20 au 22 octobre un festival de flamenco!

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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