Quoi de neuf pour les streetcars?

Transport en commun à Toronto

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Publié 21/07/2009 par Guillaume Garcia

Fin juin, la ville de Toronto annonçait qu’elle doublait sa participation dans le financement de nouveaux streetcars poussant son investissement à hauteur de 834 millions $. Mais qu’en sera t-il de l’aménagement des routes pour favoriser des transports en commun plus efficaces? Adam Giambrone, conseiller municipal et responsable de la Commission des transports (TTC), a bien voulu répondre aux questions de L’Express.

L’Express: Le Conseil municipal de la ville de Toronto a doublé la somme qu’il comptait allouer à la mise en place des nouveaux streetcars. Quelles ont été les principales motivations de ce vote?
Adam Giambrone: Toronto est une ville où les transports en commun tiennent une place importante et le Conseil municipal, même s’il n’a peut-être pas apprécié, a réalisé qu’il n’y avait pas d’autre option que d’augmenter la participation de la ville et de financer le remplacement de la flotte de streetcars vieillissante.

Q: Y a-t-il eu des réticences de la part de conseillers municipaux? Quels étaient leurs arguments?
A.G: Certains conseillers ont exprimé leur doutes et leur réticences à propos de la capacité financière de la ville à financer le remplacement des streetcars mais à la fin, les six conseillers ont réalisé qu’ils ne pouvaient pas échapper à un vote en faveur de la décision.

Q: À quelle date est prévue la mise en circulation des nouveaux streetcars?
A.G: Les premiers devraient arriver pour les tests en 2011 et en 2012 commencerait les principales livraisons avec un échelonnement jusque 2018.

Q: Est-ce qu’il y a une volonté politique de favoriser l’utilisation des transports en commun, comme le streetcar, en créant des voies spéciales comme il existe sur la rue Spadina et dans la plupart des villes qui possèdent un tramway? Comptez-vous étendre de tels aménagements?
A.G: Le projet Transit City qui compte 7 lignes et 130 km de liaison sera entièrement aménagé pour des voies express et représente l’avenir des transports en commun à Toronto. Nous continuons de regarder à la possibilité d’options pour convertir les lignes existantes en lignes dédiées aux streetcars mais il subsiste des difficultés de mise en place dans les vieux quartiers de Toronto, comme le centre-ville.

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Q: L’investissement financier que fait la ville de Toronto pour la mise en place de nouveaux streetcars est–il justifiable si le streetcar peut rester coincé derrière les voitures quand il y a des embouteillages?
A.G: C’est frustrant de voir des véhicules à 5 millions $ et transportant 200 personnes resté coincé derrière une auto avec un seul conducteur. Cela nous rappelle qu’il faut travailler fort pour donner la priorité aux utilisateurs des transports en commun.

Q: La TTC et la ville de Toronto réfléchissent-elles à la possibilité d’interdire aux voitures l’utilisation des voies de streetcars avec, en contrepartie, la fermeture de quelques lignes. Par exemple, interdire aux voitures de rouler sur les voies de streetcars sur la rue Queen mais fermer la ligne sur King pour laisser la rue aux voitures?
A.G: Les lignes de streetcar représente la majeure partie des lignes de transports en commun à Toronto, il est donc irréaliste de vouloir en fermer certaines. Par contre nous devons prendre des décisions pour restreindre la possibilité de se garer sur les voies et aussi limiter les redirections à gauche dans le but de fluidifier le trafic et à accélérer la progression des streetcars.

Q: La ville de Montréal, comme d’autres villes avant elle, vient de passer au un billet unique électronique pour les utilisateurs des transports en commun. La ville de Toronto fait pâle figure avec ses «transfers » en papier, ses tokens et aucune possibilité d’acheter son titre de transport par carte bancaire. Une ville comme Toronto peut-elle se permettre de prendre autant de retard technologique au niveau des transports en commun?
A.G: Améliorer le service est en fait plus important que la mise en place d’un système de paiement électronique. À quoi sert une «smart card» si le bus ne vient que toutes les 20 min? Il serait préférable d’utiliser l’argent (250 millions $ environ pour la mise en place d’un tel système à Toronto + 25 millions $ par an en plus de ce qu’on paye aujourd’hui pour collecter les titres de transport) pour proposer des bus toutes les 10 minutes. Maintenant, nous regardons tout de même vers l’avant et attendons un tel système avant 2020.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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