Pourquoi avoir transporté illégalement une bactérie facile à trouver?

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Publié 04/04/2013 par Terry Pedwell (La Presse Canadienne)

à 16h16 HAE, le 4 avril 2013.

OTTAWA – Des scientifiques familiers avec les maladies infectieuses ont du mal à comprendre les mobiles d’un ancien chercheur du gouvernement fédéral qui a été arrêté alors qu’il aurait tenté de faire entrer illégalement une bactérie en Chine.

Klaus Nielsen, ancien chercheur principal à l’Agence canadienne d’inspection des aliments, est accusé d’avoir fomenté, selon la police, une manoeuvre frauduleuse pour faire le commerce illégal d’une trousse d’analyse servant à détecter la présence de la bactérie Brucella.

M. Nielsen, originaire de Richmond, en Ontario, a été accusé d’abus de confiance, de même que sa collègue chercheuse Wei Ling Yu, a indiqué la Gendarmerie royale du Canada.

L’homme de 67 ans avait été arrêté en octobre dernier alors qu’il se rendait à l’aéroport d’Ottawa. Un mandat d’arrêt pancanadien a été émis pour Mme Yu, mais il semblerait que la scientifique, âgée de 48 ans, se trouve actuellement en Chine.

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Le porte-parole de la GRC Richard Rollings a mentionné, jeudi, que d’après les enquêteurs, les pathogènes retrouvés servaient à développer des trousses de test pour détecter la brucellose.

Mais le professeur de l’Université de Montréal Christian Baron a déclaré que lui et ses collègues se questionnent sur les motifs de M. Nielsen, qui a pris un risque en transportant en avion une bactérie qui est déjà disponible.

M. Baron, directeur de la faculté de biochimie de l’université, a souligné que la brucellose représentait un problème beaucoup plus important pour l’agriculture chinoise que pour celle du Canada. Et les Chinois auraient très bien pu, sans trop de difficultés, trouver leur propre bactérie parmi le bétail contaminé par le pathogène sur leur territoire, a-t-il poursuivi.

La technologie pour détecter la bactérie est relativement peu coûteuse et facilement accessible, a renchéri le professeur Baron, ajoutant qu’il ne comprenait pas pourquoi M. Nielsen avait agi de la sorte.

M. Nielsen était à la tête de l’équipe de l’Agence canadienne d’inspection des aliments qui avait été primée, en 2003, pour avoir mis au point une méthode permettant de vérifier, en 15 minutes, la présence de la bactérie sur du bétail. Par la suite, l’agence s’était associée avec l’entreprise américaine Diachemix pour mettre au point l’instrument permettant de procéder aux tests.

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À l’époque, l’agence reconnaissait que les défis avaient été nombreux pour parvenir à mettre au point un outil de vérification moins coûteux. On indiquait par ailleurs, dans un communiqué publié à cette occasion, que le prochain défi serait de continuer à réduire le coût des instruments de vérification.

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