Petits et grands personnages au Salon du livre de Toronto

À la Bibliothèque centrale de mercredi à samedi

Valéry Vlad, le président du Salon du livre de Toronto.
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Publié 29/11/2016 par François Bergeron

Le romancier québécois Yves Beauchemin est l’une des «vedettes» du Salon du livre de Toronto, qui se déroule de mercredi à samedi à la Bibliothèque de référence.

Célèbre pour Le Matou, Juliette Pomerleau, Charles le téméraire et La serveuse du Café Cherrier, il participera surtout à l’activité de vendredi à 18h, où il discutera de son dernier ouvrage, Les Empocheurs, sur la corruption politique et financière – toujours d’actualité.

Yves Beauchemin
Yves Beauchemin

Sa visite chez les francophones de Toronto lui permettra peut-être aussi de revisiter la vieille controverse des «cadavres encore chauds» qui le hante dès qu’il sort du Québec. C’est ainsi, en effet, qu’il avait décrit les Canadiens-Français hors Québec lors d’audiences de la Commission Bélanger-Campeau sur l’avenir constitutionnel du Québec en 1990.

En 2005, il expliquait au journal Voir que cette image lui était venue spontanément: «Je pense que j’aurai toujours à me justifier pour ce que j’ai dit parce que ça a fait mal à des gens. Le Canada vit sur l’illusion d’être un pays bilingue, mais on traverse la rivière à Ottawa et on sait bien que ce n’est pas tout à fait ça. Et partout ailleurs, on s’en va en déclinant… En même temps, c’est héroïque, ce combat, malgré tout, des Franco-Ontariens, des Franco-Manitobains…»

Au Salon du livre, il sera interviewé par Éric Robitaille, de l’émission radio-canadienne Grands Lacs Café, dont l’édition du samedi 3 décembre, de 9h à 11h, sera d’ailleurs diffusée du Salon du livre de Toronto. Ce sera aussi le cas de L’heure de pointe de Line Boily, le jeudi 1er décembre de 16h à 18h.

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Cette 24e édition du Salon de Toronto accueillera, comme chaque année, des milliers de jeunes de nos écoles françaises et d’immersion dans le jour – une riche programmation d’ateliers ludiques et éducatifs les attend – et le grand public le soir et le samedi.

Poutine

La «grande soirée littéraire» du jeudi à 18h – des lectures de textes d’auteurs de l’Ontario, du Manitoba et de l’Acadie – sera suivie par un événement «poutine et poésie» avec, notamment, le chanteur et musicien Éric Dubeau. On y dégustera bien sûr de la poutine, préparée par le traiteur de la Bibliothèque de référence.

Éric Dubeau, originaire de Perkinsfield, à la Baie Georgienne, vient de lancer Une lettre de mon père, une chanson et un vidéoclip intime, abordant la réalité des villages qui se vident et des paysages d’enfance qui disparaissent.

Plusieurs auteurs participeront à cette soirée, dont le/la lauréat/e du prix littéraire Christine-Dumitriu-Van-Saanen qui aura été décerné la veille lors de la soirée d’ouverture officielle. Cette année, les finalistes sont les romanciers Didier Leclair (Pour l’amour de Dimitri), Michèle Laframboise (L’écologie d’Odi) et Marie Gingras (La poulette grise).

La rencontre du vendredi avec Yves Beauchemin sera précédée à 16h45 d’une table ronde «Est-Ouest» sur l’empreinte du milieu et de la communauté sur la création littéraire.

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Dominique Fabre
Dominique Fabre

À 19h, Yves Beauchemin fera place à Dominique Fabre, un romancier français qui s’intéresse particulièrement aux «petites gens» et aux «anonymes», à qui il donne la parole.

À 20h, on découvrira la poète et romancière Martha Baillie, née à Toronto et éduquée à la Toronto French School. Sa Disparition d’Heinrich Schögel met en scène un archiviste fasciné par un fait divers.

Dominique Fabre reviendra samedi midi discuter de «personnages grands et petits» avec Jean Fahmy qui, lui, prévilégie les personnalités qui marquent leur époque.

Numérique

Samedi à 13h, quelques «vieux» auteurs se livrent à une introspection existentielle en cette époque de «relativisme de l’orthographe et de la lecture sur téléphone portable».

Les organisateurs du Salon du livre ayant de la suite dans les idées, les jérémiades des «vieux» seront suivies d’un débat sur le numérique: «contribue-t-il à améliorer l’accès à la culture francophone?» Le DG du Centre de la francophonie des Amériques et le PDG de TFO y participeront, avec deux auteurs.

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«La dimension numérique qui est encore plus présente», confirme le président du Salon, Valéry Vlad. «Des activités au stand du Centre de la francophonie des Amériques, un concours de twitterature pour les jeunes, la table ronde sur le numérique et l’accès a la culture francophone…»

Le festival littéraire prendra fin par une célébration, en avance de quelques mois, du 50e anniversaire du Théâtre français de Toronto. Notre chroniqueur Paul-François Sylvestre lancera à cette occasion son essai Cinquante ans de «p’tits bonheurs» au Théâtre français de Toronto, en compagnie des anciens directeurs artistiques du TfT John Van Burek, Diana Leblanc et Guy Mignault, ainsi que de celui qui est à la barre depuis cet été: Joël Beddows.

Le Salon du livre de Toronto est évidemment aussi/surtout une foire commerciale, où une trentaine d’exposants – pour la plupart des maisons d’édition, mais aussi des organismes communautaires – y vendent ou distribuent leurs livres et produits.

Tout se passe dans la grande salle Bram et Bluma Appel (à l’étage) de la Bibliothèque de référence, rue Yonge au nord de Bloor.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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