Oubliées, ignorées, inconnues, et pourtant des artistes talentueuses

Somogy Éditions d'Art
Shirley Jaffe et son tableau, p. 136. (Photo: Catherine Panchout)
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Publié 06/05/2018 par Gabriel Racle

Qui connaît les noms de Parvine Curie, Sheila Hicks, Shirley Jaffe, Véra Molnar, Aurélie Nemours, pour mentionner quelques noms de femmes artistes dont on ne parle guère, pour ne pas dire jamais. Il semble, en effet, que les artistes peintres connus, célèbres, qui de ce fait font l’objet de livres ou d’articles, sont toujours des hommes, des temps anciens à nos jours.

C’est donc une idée à la fois nouvelle et originale que les Éditions d’Art Somogy viennent d’avoir en présentant un ouvrage intitulé Les Pionnières, avec en sous-titre Dans les ateliers de femmes artistes du XXe siècle.

Somogy Éditions d'Art
Les Pionnières, Somogy Éditions d’Art, 2018, relié, 22×27 cm, 250 illustrations, 200 pages.

L’atelier

«Cet ouvrage. nous dit l’éditeur, met en lumière onze femmes artistes, immergées dans leur travail quotidien au cœur de leur lieu de prédilection: l’atelier.»

C’est à la fois l’originalité de la présentation de ces artistes féminines et une insertion dans la réalité de leur quotidien, que de les insérer dans le cadre de leur vie artistique, un atelier de travail dans lequel elles se retrouvent pour réaliser leurs œuvres.

C’est ainsi qu’au fil des pages de ce livre d’art, dont les textes sont réduits à la plus simple expression pour comprendre et s’y retrouver, on découvre le lieu de prédilection de ces artistes, ainsi qu’elles-mêmes.

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Si ce livre compte 200 pages, il compte aussi 250 illustrations, toutes bienvenues, alors que les textes n’occupent guère que 2 ou 3 pages complètes.

Somogy Éditions d'Art
Judit Reigl Déroulement (phase IV – anthropomorphie) – 2008, p. 189.

Onze artistes

Le livre fait donc sortir de l’ombre onze artistes, Etel Adnan, Geneviève Asse, Pierrette Bloch, Geneviève Claisse, Aurélie Nemours, Marta Pan et Judit Reigl, en plus de celles mentionnées plus haut.

Toutes les onze sont de la même époque puisqu’elles sont nées peu avant la Seconde Guerre mondiale, et devenues des artistes confirmées dans les années 1950-1960, pour apparaître plutôt récemment dans des musées ou des galeries d’art.

L’ouvrage consacre à chacune de ces femmes artistes de 15 à 20 pages, qui, outre une photographie de chacune d’elle, les montrent au travail ainsi que l’une ou l’autre de leurs œuvres. On peut découvrir les sujets qui les intéressent, les jeux de couleurs ou de formes qui varient de l’une à l’autre. L’ouvrage de Somogy est un véritable catalogue très illustré d’une consultation facile, agréable et parfois amusante.

«Ce livre, initié il y a une dizaine d’années avant qu’elles ne soient aussi célébrées et présentes dans les plus grands musées et collections privées, se veut le témoignage léger et attrayant de quelques instants volés, bribes de conversations, moments de détente, souvenirs émus, imprégnés d’odeurs, de lumières changeantes, de couleurs, de rires et de silences, dans l’intimité de l’atelier.» (FNAC)

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Somogy Éditions d'Art
Shirley Jaffe p. 147.

Vera Röhm

Elle ne fait pas partie des artistes mentionnées dans l’ouvrage précédent, mais les éditions Somogy consacrent aussi un livre à Vera Röhm. Et comme elle est peu connue dans ce pays, c’est une occasion à saisir.

Somogy Éditions d'Art
Vera Röhm, Somogy Éditions d’Art, 2018, relié, 24×28 cm, 175 illustrations, 238 pages, bilingue.

Le sous-titre de l’ouvrage qui définit en quelque sorte le travail de l’artiste, À la recherche de la beauté rationnelle, est intrigant puisque paradoxal, la beauté étant d’ordre émotionnel.

Née en 1943 en Bavière, Vera Röhm passe son enfance à Genève, en Suisse, et à Darmstadt, en Hesse allemande. Pendant un an, elle étudie ensuite à Paris, à l’Académie Charpentier, une école d’arts appliqués privée. Elle regagne Genève pour effectuer en 1962-63 un stage de scénographie au Grand-Théâtre. Puis elle poursuit ses études à l’École cantonale d’art de Lausanne.

En 196, elle est à New York, au Nouveau-Mexique et en Californie. En 1968, à Paris, elle commence ses premiers travaux plastiques. puis en 1972, les Binômes, sculptures de métal et de pierre, associés à du plexiglas. Elle est désormais lancée et ses réalisations artistiques se succèdent.

Livre d’art

L’éditeur le fait connaître en ces termes: «Première monographie de Vera Röhm, cet ouvrage présente un large aperçu de son œuvre. Le travail de l’artiste se situe à la croisée de l’art concret, de la sculpture minimaliste et de l’art conceptuel.»

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«Depuis le début des années 1970, à travers un langage sobre et rationnel qui puise aussi bien aux sources de l’art, de la science et de la philosophie, Vera Röhm invite le spectateur à une réflexion poétique sur sa perception de l’espace et du temps.»

«Régies par les notions de durée et de variation, ses créations s’organisent autour de cycles dont elle ne cesse, selon le contexte et ses préoccupations, de reformuler les données.»

Grâce à 175 illustrations, presque toutes en pleine page, on découvre ce que les nombreuses années d’étude de Vera Röhm lui ont apporté dans un domaine artistique très singulier et original.

Somogy Éditions d'Art
Vera Röhm à la Fondation Vasarely, Aix-en-Provence, France, p. 74.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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