Mort du père de la Révolution tranquille

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Publié 20/02/2006 par Paul-François Sylvestre

Figure emblématique du Québec contemporain, Jean Lesage est généralement reconnu comme le père de la Révolution tranquille. Sans être lui-même un révolutionnaire, il sait laisser la place aux idées nouvelles. Aussi provoque-t-il par sa personnalité un changement radical de l’image du Québec et de son premier ministre au Canada anglais, en adoptant une attitude plus positive et encline à la collaboration.

Aîné d’une famille de sept enfants, Jean Lesage naît à Montréal le 10 juin 1912, mais grandit à Québec. À 22 ans, il est admis au Barreau du Québec. À 32 ans il est élu député libéral aux élections fédérales. En 1953, le premier ministre Louis Saint-Laurent lui confie le ministère des Affaires du Nord et des Ressources nationales. À l’époque, c’est un ministère moins prestigieux que d’autres, mais cela lui permet de se familiariser avec des dossiers modernes comme l’hydro-électricité. Lorsque les libéraux sont battus en 1958, les bancs de l’opposition n’attirent pas beaucoup Jean Lesage. Il répond donc à l’appel de certains libéraux du Québec et se présente à la direction du Parti libéral du Québec, remportant une victoire écrasante.

Jean Lesage devient premier ministre le 5 juillet 1960 et occupe ce poste jusqu’au 16 juin 1966. Il occupe aussi la fonction de ministre des Finances et de ministre des Affaires fédérales-provinciales. Lesage s’entoure rapidement de ministres provenant de l’aile réformiste du parti. On parle d’une «équipe du tonnerre». Coup sur coup naissent les ministères des Affaires culturelles (Georges-Émile Lapalme), de l’Éducation (Paul Gérin-Lajoie) et des Ressources naturelles sous René Lévesque. Lorsque ce dernier réclame la nationalisation de l’électricité, Jean Lesage hésite mais accepte de consulter l’électorat en 1962. Il triomphe et la voie est pavée pour la création d’Hydro-Québec. Côté éducation, le système est restructuré et les cégeps naissent. La révolution est en marche.

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Lors des élections provinciales de 1966, les Québécois hésitent à donner un autre mandat à un premier ministre que certains jugent trop entreprenant. Lesage se retrouve donc chef de l’opposition. Épuisé par des années de surmenage, il est victime d’une crise cardiaque à la suite de laquelle son médecin lui recommande de quitter la politique. Il fait part de sa décision d’abandonner le poste de chef du Parti libéral le 28 août 1969, mais demeure en fonction jusqu’au congrès du leadership en janvier 1970.

Jean Lesage meurt le 12 décembre 1980, à l’âge de 68 ans. L’aéroport de Québec et un boulevard de la Vieille Capitale portent son nom.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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