Montmartre et ses trésors

Guide du Musée de Montmartre, Somogy éditions d'Art, Musée de Montmartre, 2016, 26 x 19 cm, broché avec rabats, 150 illustrations, 168 p. La couverture reproduit l'affiche Lire Le Chat Noir, 1886, de Louis-Jean-Léonce Burret (1866-1915).
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Publié 17/04/2017 par Gabriel Racle

Qui, en visite à Paris, n’a pas un jour décidé d’emprunter non loin de la célèbre place Pigalle, plutôt que le funiculaire, l’escalier de la rue Foyatier, une montée de 222 marches, qui permet d’atteindre le sommet de cette bute qui domine Paris de ses 130,53 mètres de haut et que couronne une énorme basilique vêtue de blanc, dans le but d’avoir une imprenable vue sur Paris.

La «butte Montmartre», puisque c’est ainsi que l’on désigne communément le point le plus haut de Parus, est un des lieux touristiques les plus fréquentés de cette capitale, mais c’est peut-être aussi un des lieux que l’on connaît le moins bien.

«La butte Montmartre», écrit Nicolas Dailly, «est souvent assez mal connue des touristes qui se bornent bien trop souvent à ne visiter que la basilique du sacré cœur et ses environs. La butte Montmartre recèle pourtant, au détour de ses ruelles et de ses escaliers, de nombreuses curiosités que l’on prend plaisir à découvrir. Visiter la butte Montmartre, c’est visiter un quartier très différent du Paris des quartiers chics et de ses grandes avenues.» (Quartier de Montmartre, Web)

Un brin d’histoire

Quelques repères historiques pourront éclairer notre lanterne au sortir du bruit, des lumières, des attraits, des suggestions voire des attrape-nigauds de la place Pigalle. Car Montmartre n’a pas toujours fait partie de Paris.

Montmartre, dont le nom vient peut-être des ruines de temples consacrés à Mars et à Mercure, divinités romaines, a été au moins du XVIIIe au XIXe siècle, un petit village à quelques encablures de Paris. On y trouvait des vergers, des vignes et des moulins, bénéficiant du vent de la colline. Ses habitants étaient pour une bonne part cultivateurs, vignerons ou meuniers.

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Le sous-sol contenait du gypse ou pierre de lune, exploité depuis l’époque gallo-romaine et transformé dans les nombreux fours à chaux locaux pour obtenir un plâtre fin et réputé, le «plâtre de Paris» ou «blanc parisien». Des carriers ou gypsiers exploitaient cette richesse.

De cette époque villageoise, il reste quelques vides provoquant parfois des affaissements, une vigne sur le côté nord de la butte et deux de la douzaine d’anciens moulins, le Radet et le Blute-Fin. La tradition se perpétue avec le Moulin de la Galette ou le récent cabaret Le Moulin-Rouge. En 1790, Montmartre était divisé en deux: le bas Montmartre annexé à Paris et la partie haute (le village) rattachée à la capitale en 1860.

Le Musée

Montmartre connaît alors une transformation radicale avec la création de cafés, bals et cabarets artistiques. Des artistes arrivent de toute part et le village se métamorphose avec des ateliers et des regroupements d’artistes. Montmartre devient le centre de l’avant-garde artistique: peintres, poètes, musiciens, chansonniers, clowns et danseuses s’y retrouvent, la culture populaire fusionne avec celle des intellectuels.

Un établissement permet de se faire une idée de cette diversité artistique, un musée consacré «musée le plus charmant de Paris». Et ce n’est pas pour rien! Situé tout en haut de la Butte, abritant les magnifiques jardins Renoir, à quelques pas de la Place du Tertre , il est peut-être encore trop méconnu de Montmartrois et a fortiori des touristes de passage.

Le musée a donc eu la bonne idée d’éditer une Guide du Musée de Montmartre qui est à la fois un merveilleux livre d’art et d’histoire. Que l’on aille ou non à Paris, on ne peut que se divertirent parcourant les pages (168) brillamment illustrées de ce ;petit ouvrage.

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Un guide

Ce guide invite à découvrir Montmartre, son histoire, ses artistes, ses ateliers, son musée patrimonial historique et ses collections, à travers plus de cent cinquante chefs-d’œuvre, parmi lesquels peintures, dessins, gravures, affiches et photographies, véritable témoignage de la richesse artistique au tournant du XXe siècle.

On trouve dans ce guide une petite histoire de ce musée et une histoire de Montmartre à travers les collections du musée: Histoire de Montmartre, Cafés, bals, cabarets, Le Chat Noir, Autres cabarets, Affiches, Personnalités du spectacle, Moulin Rouge. Cette énumération ne fait pas mention de toutes les illustrations en couleur et souvent en pleine page qui accompagnent les textes de présentation.

Les artistes de Montmartre occupent les quarante dernières pages de l’ouvrage. Chaque artiste est présenté avec une ou plusieurs reproductions de son œuvre, des tableaux que l’on peut admirer au musée tout en s’informant de la vie montmartroise de leur époque. Une description écrite ne saurait en rendre compte.

Mais le musée de Montmartre conserve un fonds de tableaux, d’affiches, d’illustrations, de photographies et de témoignages signés par Modigliani, Kupka, Steinlen, Toulouse-Lautrec, Utrillo et d’autres, présentés dans L’Express pour la plupart.

Visiter le musée de Montmartre, c’est aussi l’occasion unique d’entrer dans l’intimité des peintres en visitant l’atelier-appartement. Cette visite nous ramène près d’un siècle en arrière et nous permet d’imaginer ce que pouvait être le quotidien de ces artistes. Une expérience originale.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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