Mali: «L’étranger est roi»

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Publié 23/06/2009 par Sandra Picard

Une promenade dans le désert à dos de dromadaire. Une excursion au pied d’imposantes falaises jadis peuplées de curieux petits hommes. Une tranquille balade en pirogue sur le fleuve Niger au coucher du soleil… Oubliez les girafes et les lions, le Mali n’est pas une destination safari. Mais pour quiconque rêve de vibrer au rythme de l’Afrique profonde, hors des sentiers battus, ce pays peu banal s’impose.

Bamako est l’inévitable porte d’entrée au Mali. À l’arrivée, ce sont surtout les échoppes de bois et de tôle rapiécés aux abords des routes qui frappent l’œil. Elles vendent autant de tissus et d’amulettes que de pièces automobiles usagées et de sacs de riz, le tout dans un grand bric-à-brac désorganisé, fréquenté par une horde d’acheteurs.

Sur les boulevards, c’est la cohue. S’entrecroisent des milliers de motos ralenties par des charrettes tirées par des ânes et des minibus verts bringuebalants, tandis qu’une symphonie de klaxons se fait entendre. Bordélique, mais chaleureuse, il faut prendre le temps d’explorer cette capitale pour en apprivoiser les contrastes.

Mais c’est dans ses régions que le Mali déploie ses plus intéressants attraits. Escalade à Hombori, festival sur le Niger à Ségou, plus grand édifice en terre crue adobe au monde à Djenné… les choix abondent. En voici trois particulièrement dépaysants.

La falaise de Bandiagara, nichée au coeur du pays Dogon, fascine les ethnologues depuis des siècles. D’improbables villages se dressent dans cette parois rocheuse. On raconte que les Tellems, une race de petits humains, y habitaient autrefois. Aujourd’hui, les croyances animistes sont encore bien présentes. Après une randonnées pédestre à la découverte du territoire, on peut se reposer en étant témoin d’une cérémonie de danses des masques. Des campements bon marchés parsèment la région, ce qui facilite la vie des voyageurs.

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À Mopti, ne cherchez pas le marché sur la carte. C’est toute la ville qui est envahie par les vendeurs. Les odeurs, les couleurs et les saveurs abondent. Plus conviviale que Bamako, Mopti est située au confluent de deux fleuves, d’où son surnom de Venise malienne. C’est un excellent endroit pour se procurer de l’artisanat, mais aussi pour faire une balade en pirogue au coucher du soleil ou pour déguster une Castel, bière locale, sur une agréable terrasse.

Tombouctou est à la hauteur de sa réputation de bout du monde. La cité mythique, au cœur du Sahara, accueille chaque année des caravanes d’hommes du désert et de dromadaires qui y transitent lors de ce qu’on appelle «la route du sel». Il est d’ailleurs facile d’y dénicher un guide pour une randonnée à dos de dromadaire dans le désert, suivi d’une nuit à la belle étoile dans un campement touareg. Ne pas oublier de prévoir une journée ou deux pour découvrir les vestiges de ce qui fut jadis le plus grand carrefour des civilisations en Afrique.

Se déplacer

Au Mali, se déplacer est un voyage en soi. Il faut s’attendre à d’intéressantes rencontres et à beaucoup d’imprévus.

L’autocar est assez rapide… en théorie! S’arrêter pour une crevaison, pour la prière ou pour un repas interminable à une heure incongrue n’est pas rare. L’acclimatation au rythme africain fait partie de l’aventure.

En pinasse, on tâte le pouls de l’Afrique profonde et l’on accède à des endroits très reculés. La lenteur est de mise et l’on profite du paysage sahélien qui défile tranquillement sous nos yeux. Les éleveurs peuls côtoient les pêcheurs bozos et les agriculteurs bambaras. Entre les huttes de banco, les villageois vaquent à leur quotidien et sont ravis d’avoir des visiteurs.

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Les plus pressés pourront se rabattre sur l’avion. Deux compagnies aériennes privées sillonnent le ciel malien. Et pour ceux qui seraient un peu tristes de ne pas utiliser un mode de transport traditionnel, ils pourront se consoler puisqu’en Bambara, la langue la plus parlée au Mali, avion se dit «pankurun», ce qui signifie littéralement «pirogue volante».

Accueil africain

Au-delà de la richesse du paysage, ce sont les maliens qui font du Mali l’une des destinations les plus accueillantes sur la planète.

Ouverts et sympathiques, ils mettent sans cesse en pratique le dicton qui veut que dans leur pays, l’étranger est roi.

Il ne faut donc pas hésiter à s’aventurer hors des sentiers touristiques. Peur de se perdre en empruntant un minibus public? Tous les passagers à bord se démèneront pour vous indiquer où descendre.

Vous ne savez pas vraiment quoi commander dans un petit boui-boui? Des clients attablés vous feront volontiers goûter les plats qu’ils se partagent. Intrigué par la façon dont les gens vivent? Proposez à quelqu’un d’aller partager le thé chez lui, il y verra un grand honneur.

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Le Mali étonne, dépayse, marque à jamais ses visiteurs. Pas étonnant qu’on y croise bon nombre d’occidentaux, amoureux du pays, qui y sont revenus jusqu’à s’y établir…

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