M. Ford, pas de demi-mesures!

Étudiez nos lois, faites vos devoirs! Le français doit conserver sa pleine légitimité!

Assemblée de la francophonie de l’Ontario
L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario organise la RÉSISTANCE contre la fermeture de l’Université de l’Ontario français et l’élimination du Commissariat aux services en francais: https://bit.ly/2qRLA94 (Illustration: Marc Keelan-Bishop)
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Publié 25/11/2018 par Annik Chalifour

Face au tollé de protestations, à la mobilisation croissante des francophones en Ontario et partout au pays, sans compter le spectre de se retrouver devant les tribunaux, le premier ministre Doug Ford a consenti de revenir, en partie, sur ses décisions injustifiées et injustifiables.

Il a rétabli le poste de Commissaire aux services en français (subordonné à l’ombudsman) et annoncé le retour du ministère des Affaires francophones (Caroline Mulroney).

C’est nettement insuffisant!

Un Commissaire indépendant?

M. Ford, le rôle du Commissaire aux services en français en Ontario ne sert pas exclusivement à traiter les plaintes des francophones ayant le droit d’obtenir les services en français selon la Loi sur les services en français de l’Ontario (LSF) 

Il réalise aussi des enquêtes indépendantes, prépare des rapports et conseille le gouvernement, les organismes gouvernementaux, les parlementaires, afin de favoriser le respect de ladite Loi. Il se rapporte directement à l’Assemblée législative.

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Mentionnons – pour n’en citer que quelques-uns –  trois rapports déterminants du Commissaire visant à favoriser l’accès aux services en français selon la LSF:

2016 : Rapport annuel du Commissaire proposant la refonte complète de la LSF vieille de plus de 30 ans (1986);

2012 : L’état de l’éducation postsecondaire en langue française dans le Centre-Sud-Ouest de l’Ontario : Pas d’avenir sans accès ;

2009 : Rapport spécial sur la planification des services de santé en français ayant mené à la mise en œuvre des entités de planification des services de santé en français pour tenir compte des besoins spécifiques et caractéristiques des francophones.

Le travail du Commissaire et de toute son équipe s’avère indispensable pour assurer la surveillance et l’application de la LSF en faveur du droit aux services en français pour les francophones vivant en Ontario en situation minoritaire: une question d’équité linguistique!

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Par ailleurs, M. Ford, en subordonnant le poste du Commissaire à l’ombudsman, ne freinez-vous pas son indépendance?

Aucune alternative à l’UOF 

Mme Mulroney, vous ne proposez aucune alternative précise concernant la mise en œuvre du projet de l’Université de l’Ontario français (UOF).

Vous attendez «avec impatience le jour où l’état des finances publiques permettra d’aller de l’avant avec des projets comme celui de l’Université de langue française.»

C’est nettement inacceptable!

Rappelez-vous que la politique d’aménagement linguistique (PAL) du ministère de l’Éducation de l’Ontario (2004) a été conçue dans le but de garantir l’équité en matière d’éducation pour les francophones en situation minoritaire.

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Depuis 2011, la PAL s’étend au palier postsecondaire; elle préconise le droit d’étudier en français et d’obtenir des programmes d’études en français de qualité au postsecondaire.

Mme Mulroney, le projet de l’UOF vise non seulement à répondre aux besoins des étudiants francophones de l’Ontario et d’ailleurs, mais aussi à contribuer à l’essor des affaires de l’Ontario au sein d’un marché canadien qui se proclame officiellement bilingue, progressif, ouvert sur le Monde.  Réalité ou fiction…

Coupez dans le gras anglo

L’Ontario devrait s’afficher comme un leader fier de notre bilinguisme, le promouvoir ardemment et non le restreindre!

Il est aberrant en 2018 de rappeler au gouvernement de l’Ontario qu’il  ne peut pas se soustraire à son obligation légale d’offrir l’éducation universitaire de langue française en Ontario. D’autant plus sous le prétexte de pouvoir économiser sur le dos des francophones bilingues pouvant étudier en anglais. Encore une fois, une question d’égalité et d’équité!

M. Ford, Mme Mulroney, un petit rappel: la Constitution canadienne établit l’égalité des deux langues officielles, la Charte canadienne des droits et libertés traite du droit à l’éducation en français de la population en milieu minoritaire. La Loi sur les services en français de l’Ontario accorde les services en français aux francophones de l’Ontario incluant l’éducation à tous les paliers.

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M. Ford, Mme Mulroney, étudiez nos lois, faites vos devoirs, révisez vos budgets, coupez dans le gras anglophone!

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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