L’Université de l’Ontario français, bien plus qu’un projet éducatif

Une scène multimédia de la trilogie AmericanDream.ca, de La Tangente, jouée au TfT. (Photo: Marianne Duval)
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Publié 29/01/2019 par Théâtre français de Toronto

Force est de constater que les métiers cantonnés par une description de tâches rigide disparaissent au théâtre.

Les metteurs en scène, les dramaturges, les scénographes, les chorégraphes et les comédiens d’autrefois cèdent leur place à des créateurs polyvalents, le plus souvent de mariages entre plusieurs savoir-faire au profit d’une expression artistique.

Que ces artistes travaillent seuls ou en collectif, de nouvelles technologies ne cessent de bonifier les moyens disponibles pour mettre en œuvre des projets jadis inimaginables sur le plan formel.

Si le théâtre en tant qu’art fédérateur continue de s’inspirer, entre autres, de la danse et du cinéma, il s’abreuve aujourd’hui tout autant d’une pléthore de supports numériques plus accessibles que jamais.

Cette même évolution rend la sortie en tournée également plus facile puisque la taille des équipements nécessaires diminue.

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Ceci est particulièrement pertinent en Ontario français où les conditions des salles demeurent malheureusement trop souvent déficientes.

Enfin, à Toronto, on ne peut passer sous silence la richesse démographique cosmopolite et multiethnique d’un public qui est lui aussi en évolution rapide.

Culture numérique

C’est donc dans un contexte de mutation profonde que le Théâtre français de Toronto (TfT) a entamé des discussions avec l’Université de l’Ontario français (UOF) concernant de possibles collaborations à court et à long termes.

Il est évident que le modèle didactique expérientiel prôné par l’UOF correspond à la tradition pédagogique bien établie au théâtre, soit celle de l’apprentissage.

Il est donc ainsi peu étonnant que de multiples ponts soient prévus entre le programme proposé en cultures numériques et les divers champs d’action du TfT, autant l’éducation artistique que la médiation culturelle et la création de nouvelles œuvres scéniques.

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Pour le TfT, la recherche d’un personnel au diapason des tendances actuelles du secteur théâtral demeure un défi. Il faut donc assurer un accès le plus rapidement possible à des programmes de formation garants du succès professionnel des apprenants.

Carrefour francophone

L’annonce d’un appui du montant de 1,9 million $ par Mélanie Joly, ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie du Canada, est significative à plus d’un égard.

Au-delà de permettre à l’UOF de poursuivre son travail dans son ensemble, il s’agit d’une contribution qui permettra à la nouvelle université et ses partenaires de poursuivre le travail de mise sur pied du Carrefour francophone du savoir et de l’innovation.

Le TfT travaille depuis trois ans à la construction d’un centre de création et de diffusion.

Après les succès des nombreux projets d’infrastructures théâtrales ailleurs en Ontario français et leurs retombées positives notamment à Ottawa et à Sudbury, nul ne peut douter de l’urgence d’un tel projet pour la plus ancienne compagnie de théâtre franco-ontarienne et pour le Grand Toronto.

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Une salle permanente

Rappelons que le TfT demeure à ce jour sans salle qui lui est propre.

Les avantages de fédérer ce projet à celui du Carrefour sont multiples: une proximité permettrait au TfT de se rapprocher tout naturellement de ses publics tout en créant un lieu pour accueillir (enfin!) le monde artistique francophone d’ici et d’ailleurs à Toronto dans une salle permanente.

Manifestement, les enjeux entourant la création de l’UOF dépassent largement le secteur éducatif. Il s’agit d’un outil essentiel aux francophones de Toronto qui cherchent à assumer pleinement leur rôle en tant qu’ambassadeurs de cette métropole envers la francophonie canadienne et internationale, autant dans le domaine culturel qu’économique.

N’y a-t-il pas là l’argument le plus fort pour défendre l’ouverture d’une telle école auprès d’un gouvernement qui a mis le succès économique des Ontariens au premier plan de sa plateforme électorale?

Joël Beddows, directeur artistique et co-directeur général

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Ghislain Caron, directeur administratif et co-directeur général

Alexandra Vandelle, présidente du conseil d’administration

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