Limiter le plastique à usage unique

Nettoyer les océans, c'est bien. Limiter la quantité de plastique en amont, c'est mieux.
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Publié 02/06/2018 par Agence Science-Presse

On connaît le problème: des déchets de plastique partout sur la planète, jusque sur une île déserte ou au plus profond des océans. Mais quelles sont les pistes de solution? Un article du New Scientist en fait une synthèse… tout en reconnaissant que ce ne sera pas facile.

La plus évidente des solutions est de réduire notre consommation de tout ce qui est «plastique à usage unique»: bouteilles d’eau, pailles, assiettes et ustensiles jetables, etc.

Emballage

Suivant la même logique, réduire la quantité d’emballages qu’on achète est relativement facile, surtout si on se rend au supermarché pour une famille plutôt qu’une seule personne. Acheter de plus gros contenants plutôt que des pots à usage unique (comme le yogourt), éviter les produits doublement emballés et encourager les compagnies qui ont fait de réels efforts vers un emballage plus «vert» sont des contributions.

Mais par-dessus tout, sensibiliser. Parce qu’au bout du compte, écrit la journaliste Aisling Irwin, toutes ces pistes ne valent pas grand-chose tant que la majorité de la population continue de peu s’en soucier. Surtout dans les pays riches, comme en témoigne la gigantesque quantité de bouteilles de plastique qui n’aboutissent même pas dans les bacs de recyclage, mais vont directement à la poubelle.

Les fleuves avant les océans

Cinq pays d’Asie — la Chine, l’Indonésie, les Philippines, la Thaïlande et le Vietnam — contribuent à eux seuls à 55 ou 60% des déchets de plastique qui finissent leur vie dans les océans, selon une estimation publiée en 2015 par l’organisme environnemental Ocean Conservancy.

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Et 90% des déchets qui sont arrivés dans les océans par l’intermédiaire d’un cours d’eau proviennent de seulement 10 cours d’eau dans le monde. C’est d’ailleurs la principale raison pour laquelle l’idée de «nettoyer les océans» de leurs déchets de plastique est critiquée par autant d’experts comme un gaspillage de ressources, qui ne réglera pas le problème à la source.

Aux États-Unis, sur 33,3 millions de tonnes de déchets de plastique produits en 2016, les trois quarts se seraient retrouvés dans les sites d’enfouissement plutôt que de recyclage. Meilleure performance dans l’Union européenne, où «seulement» 27% des 27 millions de tonnes de plastique auraient fini leur vie à la décharge.

Trop utile

Le problème central derrière ce gaspillage est que le plastique est un matériau incroyablement utile, parce que polyvalent. Il devient tantôt un jouet pour enfants, tantôt une bouteille à usage unique, tantôt un sac compostable. Selon les composés chimiques qu’on lui ajoute, sa densité et sa durée de vie peuvent varier considérablement… pour le meilleur et pour le pire.

C’est bien là la raison pour laquelle il est si difficile de convaincre le consommateur moyen de s’en passer, conclut le New Scientist. «Le gros défi avec les plastiques n’est pas la technologie. C’est le comportement humain.»

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