Lettre ouverte de Mélanie Joly sur les langues officielles

La ministre du Patrimoine canadien et ministre responsable des Langues officielles s'exprime

Plan d'action langues officielles
Mélanie Joly et Justin Trudeau en mars dernier.
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 28/05/2018 par Mélanie Joly

Le 28 mars dernier, le premier ministre et moi avons présenté, au nom du gouvernement, un nouveau plan d’action sur les langues officielles. Ce plan inclut des investissements historiques de 2,7 milliards sur cinq ans, dont 500 millions de nouveaux fonds destinés en grande partie à soutenir nos communautés linguistiques en situation minoritaire. Alors que nous nous apprêtons à annoncer l’allocation des fonds, il m’apparaît opportun d’expliquer la vision de notre gouvernement en la matière.

Tout d’abord, nous réaffirmons l’importance de la dualité linguistique. Elle est, avec la défense des droits et libertés protégés par la Charte canadienne et la Réconciliation avec les peuples autochtones, l’un des trois piliers du contrat social qui nous unit.

Le concept de dualité linguistique s’est véritablement incarné en 1969 avec le passage de la Loi sur les langues officielles par le gouvernement de Pierre Elliott Trudeau. L’avancée fondamentale, qui s’appliquait à tous les Canadiens mais visait essentiellement les francophones, consistait alors à reconnaître un droit individuel de communiquer avec le gouvernement fédéral et d’en obtenir des services dans la langue officielle de son choix. Étaient aussi mis en place des programmes encourageant le bilinguisme et ouvrant la porte à la revendication de nouveaux espaces de vie dans sa langue. Ces droits ont ensuite été étendus à l’accès à l’éducation dans la langue de la minorité et à la langue de travail.

Ces mesures ont porté fruit, mais il est maintenant temps d’aller encore plus loin. En effet, force est de reconnaître que la dualité linguistique prend une dimension collective, dont la promotion et la protection passe par le soutien à la pérennité des communautés minoritaires, qu’elles soient de Moncton, de Saint-Boniface ou de Whitehorse. Le sentiment de sécurité linguistique à quoi aspirent leurs membres requiert des communautés dynamiques pourvues d’institutions et de moyens. Il s’agit là de la pierre angulaire de notre plan.

Publicité

Cette approche est nécessaire car les données sont préoccupantes. Nous venons de vivre une décennie d’indifférence conservatrice face aux langues officielles, décennie durant laquelle il n’y a eu aucun nouvel investissement, mais plutôt des coupures. Résultat, les recensements successifs révèlent que la population du Canada augmente plus rapidement que le nombre de francophones. De plus, le taux de bilinguisme stagne chez la majorité anglophone hors Québec. Notre plan fixe des objectifs ambitieux : afin de contrer cette tendance, nous visons à restaurer la proportion relative des francophones hors Québec et d’y augmenter le taux de bilinguisme des anglophones.

La majorité des nouveaux investissements est ainsi destinée aux communautés. Notre plan les outille pour qu’elles s’adaptent aux nouvelles réalités que sont notamment le vieillissement de la population et l’intégration des nouveaux arrivants. Il soutient la promotion de l’immigration francophone et facilite l’accueil et l’intégration des nouveaux arrivants. Il appuie les garderies en français pour intégrer les enfants dans cette langue dès leur plus jeune âge. Il soutient le recrutement d’enseignants de français pour en contrer la pénurie et investit dans les infrastructures scolaires et communautaires. Nous outillons également les communautés anglophones du Québec de l’extérieur de Montréal afin de leur permettre de rencontrer les défis qui leur sont propres. Notre plan est un vote de confiance envers les organismes communautaires et une reconnaissance que leur vitalité ne peut être assurée que si de nouveaux services sont offerts « par et pour » les communautés.

La Loi sur les langues officielles soufflera 50 bougies l’an prochain. Depuis son entrée en vigueur, le soutien offert par le gouvernement fédéral s’est adapté et progressivement étendu. Ce faisant, il a permis l’émergence de générations de Canadiens à la fois attachés à leur langue première et fiers de la dualité linguistique qui distingue notre pays. Ce sont eux qui aujourd’hui portent le flambeau. Un gouvernement Trudeau sera une fois de plus à leurs côtés.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur