Les premiers Amérindiens ont migré rapidement du Nord au Sud

La caverne Spirit, Nevada, où ont été trouvés jadis des os de 10 000 ans. (Photo: All About Nevada / CC)
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Publié 16/11/2018 par Agence Science-Presse

L’ADN d’un squelette du Nevada vieux de 10 000 ans et l’ADN d’un squelette du Brésil vieux de 10 000 ans montrent des similitudes étonnantes.

Assez pour que, conjointement avec d’autres nouveaux génomes préhistoriques, ils offrent le portrait d’une migration extrêmement rapide, dès que les ancêtres des Amérindiens ont mis pied sur le continent.

Génétiquement, ces deux individus sont également assez proches d’un enfant mort au Montana il y a 12 000 ans, selon une étude parue jeudi dernier dans Science. Les chercheurs ont séquencé les gènes de 15 squelettes dispersés entre l’Alaska et la Patagonie, dont six âgés de 10 000 ans.

Avec le recul des glaces

Une deuxième équipe a suivi indépendamment la même piste et est arrivée à la même conclusion: une expansion territoriale rapide, aussitôt que les glaces se sont retirées du nord-ouest de l’Amérique et ont ouvert le passage aux humains.

Cette deuxième recherche, parue jeudi dernier dans la revue Cell, porte sur 49 squelettes d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, vieux d’environ 11 000 ans.

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Grand remplacement

Ces deux études ne se contentent toutefois pas de dresser l’image d’une migration simple et unique, du Nord au Sud (et d’une seconde vague qui, elle, a peuplé ce qui est aujourd’hui le Nord du continent).

Tout cet ADN montre des traces d’au moins une autre vague de migration, il y a 8000 à 9000 ans qui, venue d’Amérique du Nord, a partiellement remplacé les populations initiales d’Amérique du Sud. Une des deux équipes croit même que les nouveaux arrivants ont complètement remplacé les premiers.

Des Papous en Amazonie?

Plus intrigant, le squelette brésilien montre des traces d’ADN d’une population inconnue, mais dont les plus proches cousins sont aujourd’hui en Australie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Les mêmes chercheurs avaient suggéré la même connexion en 2015, mais cette fois dans une analyse des gènes de quatre groupes autochtones actuels d’Amazonie.

Quelles que soient les interrogations que soulèvent ces deux études, les observateurs n’auront vraisemblablement pas à attendre longtemps pour avoir d’autres informations à se mettre sous la dent.

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L’exploration des génomes préhistoriques est un domaine qui connaît une véritable explosion, grâce à deux facteurs: le perfectionnement des techniques de séquençage de l’ADN ancien, mais surtout de meilleures relations avec les nations autochtones, qui sont consultées avant que de telles recherches ne soient lancées et qui sont impliquées par la suite dans le processus.

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