Les Plaines d’Abraham en long et en large

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 10/07/2007 par Estelle Halbach

Proposer à un lecteur francophone au Canada un livre traitant des «Plaines d’Abraham», c’est lui faire craindre au départ un énième rappel classique de cette bataille emblématique qui sonne le glas de la Nouvelle France.

Il n’en est rien car l’auteur, historien et militaire français, après cinq ans de recherche, pose un nouveau regard sur cette page d’histoire, non seulement en analysant la bataille des Plaines, point d’orgue de l’ouvrage, mais également sur l’histoire du Canada français, sa fondation, sa défense, sa perte et ses Braves…

Une quinzaine de cartes-croquis et une trentaine de photos en couleurs permettent au lecteur d’être dans l’ambiance en parcourant cet ouvrage qui se lit comme un roman.

Gérard Saint-Martin, après cinq ans de recherche, s’appuie sur des auteurs et des ouvrages de référence, mais les commentaires personnels dont il accompagne les faits rapportés et la façon dont il met en scène ses personnages haut en couleurs constituent une contribution précieuse à leur compréhension et éclairent d’un jour nouveau cette histoire du Canada français.

Jacques Cartier et Samuel de Champlain sont au rendez-vous. Montcalm et Wolfe aussi. Mais également des personnages moins connus et tout aussi étonnants comme le Baron Jean-Vincent de Saint-Castin, devenu Chef Amérindien à la tête des Abénaquis!

Publicité

Les relations liées avec les Amérindiens et l’importance des «guerres indiennes» sont précisées, expliquées, développés.

La montée en puissance du conflit entre Franco-Canadiens et Anglo-Canadiens est analysée. Ces derniers, à l’étroit en Nouvelle Angleterre et soucieux de faire bénéficier le Nouveau Monde de la civilisation britannique, voulaient à tout prix conquérir la Nouvelle France, à commencer par l’Acadie et par Québec, cibles privilégiées.

C’est une succession de faits entrés dans l’histoire: l’anéantissement des Hurons, alliés des Français par les Iroquois, alliés des Anglais, le sacrifice de Long-Sault, le massacre de Lachine, les raids vengeurs de Frontenac et enfin le drame de la «Belle Rivière».

La façon inique dont les Anglais déportèrent en 1755 les Acadiens devenus Anglais par le «bon vouloir» d’un traité européen (1713) est rappelée de manière poignante.

Le vent des victoires avec l’arrivée de Montcalm tient le lecteur en haleine, les chutes des citadelles de Louisbourg et de Fort Duquesne, annonçant le siège de Québec par Wolfe serrent le cœur.

Publicité

Et nous voilà déjà aux Plaines d’Abraham, où comme le rappelle Gérard Saint-Martin, il y eut deux batailles: celle politiquement décisive, perdue par les Français le 13 septembre 1759 et celle gagnée pour l’honneur par Lévis le 28 avril 1760…

Car, et c’est une nouveauté, l’auteur met en lumière l’importance des guerres européennes dont les traités ne tenaient compte des colonies que comme un appoint, une victoire outre-mer ne signifiant pas qu’elle soit entérinée comme telle et de même pour une défaite…

Le 9 septembre 1760 Montréal et avec elle le Canada capitula. Par le traité de Paris (1763), le Canada français devint anglais.

Pourtant, de part et d’autre de l’Atlantique, nous nous souvenons et la Nouvelle France perdure en particulier dans la Langue de chez nous comme le chante si bien Yves Duteil. La France a décidé officiellement de participer aux cérémonies du 400e anniversaire de la fondation de Québec, capitale de la Nouvelle France, en 2008.

Québec 1759-1760! Les Plaines d’Abraham. L’adieu a la Nouvelle-France? Par Gérard Saint-Martin, Editions Economica.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur