Les meilleurs crus du caricaturiste Bado

Bado, Cette fois, Trump est allé trop loin! caricatures, Ottawa, Éditions David, 2018, 120 pages, 23,95$.
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Publié 28/11/2018 par Paul-François Sylvestre

Bado (Guy Badeaux de son vrai nom) est caricaturiste au quotidien Le Droit à Ottawa depuis 1981. Il a remporté divers prix d’excellence, dont celui du Concours de dessin éditorial de l’Association des correspondants des Nations unies à deux reprises.

Son nouvel album Cette fois, Trump est allé trop loin! réunit une centaine de dessins, principalement de 2015 à 2018.

Bado
Le caricaturiste Guy Badeaux et son autoportrait.

La politique provinciale et fédérale inspire plusieurs caricatures, bien entendu. Il est aussi question du Brexit, du mouvement #metoo, des demandeurs d’asile, du système Phénix et même de l’appropriation culturelle qui a forcé l’annulation de deux spectacles de Robert Lepage.

Gestion de l’offre

Lorsque Maxime Bernier a été écarté du cabinet fantôme du Parti conservateur à cause de sa position sur la gestion de l’offre, Bado montre Bernier assis è côté de Trump lors d’une réunion Canada-USA. Une autre caricature montre Trudeau qui se peinture dans un coin, avec les mots «Réforme du mode de scrutin».

Trump

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Les jeux de mots ont souvent leur place dans les dessins de Bado. C’est le cas pour dénoncer l’unilinguisme de certains agents de la GRC sue la colline du Parlement. L’agent dit «Sorry, I don’t speak French»; le cheval ajoute «Il ne parle même pas joual!»

Le meilleur jeu de mot se trouve dans une caricature où on mentionne que Macron soutient une candidature africaine à la Francophonie; Michaëlle Jean, somptueusement promenée, se dit «Et moi qui me suis dépensée sans compter!»

Michaelle Jean

Dessin prophétique

Il n’y a pas eu un seul mot en français dans le premier discours du trône du gouvernement Ford, en juillet, ce qui a poussé Bado à faire dire à Ford:  Un «rien» vaut mieux… que deux tu l’auras!» Et Ford tient dans sa main une liste avec deux sujets: Université de l’Ontario français et Ministère des Affaires francophones.

Ce dessin du 14 juillet s’est malheureusement avéré prophétique.

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Doug Ford

Depuis son annonce en 2015, le système de paie Phénix pour les fonctionnaires fédéraux s’est embourbé dans des problèmes de sous-paiements, de paiements excédentaires ou de non-paiements. Bado montre la pierre tombale de Phénix avec les années 2015, 2016 et 2017 qui sont rayées, et un creuseur de tombe qui dit: «On devrait changer son nom, il renaît toujours de ses cendres!»

Pour tout caricaturiste, les «faits alternatifs» de Donald Trump sont évidemment des occasions en or pour des coups de plume.

Des sujets plus légers ont aussi leur place. C’est le cas dans un dessin qui montre comment on reconnaît une francophone d’un anglophone dans une bibliothèque: le francophone lit du bas vers le haut les titres de livres sur les rayons alors que l’anglophone les lit du haut vers le bas. C’est le cas, c’est un trait de mise en page; regardez vos livres.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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