Les libéraux peuvent-ils perdre leur statut de parti politique officiel?

Katheen Wynne
La première ministre sortante, Kathleen Wynne, lors d'un point de presse le 23 mai 2018. Crédit image: Jean-François Morissette
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Publié 25/05/2018 par Jean-François Morissette

Le temps commence à manquer pour la première ministre sortante de l’Ontario, Kathleen Wynne, afin de convaincre les électeurs. Selon un récent sondage de la firme Ipsos, si une élection avait lieu aujourd’hui, le Parti libéral de l’Ontario (PLO) perdrait son statut de parti politique officiel à Queen’s Park et ne récolterait que six sièges le soir du 7 juin.

Pour bénéficier de ce statut, un parti politique a besoin d’avoir au moins huit députés sur les bancs de Queen’s Park.

Pour sa part, le Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario obtiendrait 64 sièges, soit un de plus que nécessaire afin de former un gouvernement majoritaire. Le Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario terminerait la campagne électorale avec 54 sièges.

Transposé en intention de vote générale, le PLO récolterait 23 % des voix, alors que le NPD en aurait 37 %. Le Parti PC, dirigé par Doug Ford, aurait, quant à lui, 36 % de votes.

En marge d’une annonce sur le transport dans la région de Toronto, la première ministre sortante, Kathleen Wynne, a minimisé sa position difficile dans les sondages. «Les sondages sont les sondages et plusieurs électeurs nous disent qu’ils n’ont pas encore fait leur choix» affirme Kathleen Wynne.

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Mme Wynne a aussi assuré que les électeurs devraient «comprendre» qu’il y a des conséquences aux discours de la chef du NPD, Andrea Horwath, et celui du chef du Parti PC, Doug Ford.

«Nous sommes clairs et transparents sur ce que nous proposons (…). Les mêmes standards doivent s’appliquer pour le NPD et le Parti PC. Ils doivent expliquer leur plateforme aux électeurs», a-t-elle souligné.

Des candidats qui se distancent?

Pire encore pour la chef libérale, le Windsor Star rapporte que le candidat dans la circonscription de Windsor Ouest, Rino Bortolin, aurait refusé d’être accompagné par la première ministre sortant lors d’un événement de campagne.

«L’offre a été faite, mais nous l’avons refusée», peut-on lire dans le journal.

Celui qui est également conseiller municipal à Windsor a par la suite indiqué qu’il souhaitait miser «sur sa marque de commerce», plutôt que celle de Mme Wynne.

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Rino Bortolin a, part la suite, nuancé ses propos sur Twitter, indiquant que Mme Wynne était la bienvenue à Windsor. #ONfr a tenté de rejoindre M. Bortolin pour une clarification, mais sa demande est restée sans réponse.

Mme Wynne a minimisé les propos de M. Bortolin, soulignant qu’elle avait personnellement mis les pieds dans chaque circonscription dans la dernière année.

La première ministre sortante, Kathleen Wynne, lors d’un point de presse le 20 mai 2018. Crédit image: Twitter.

«Nous avons une bonne équipe de candidats qui croient en notre plan. Ils font ce qu’ils doivent faire pour être élus et nous faisons ce qu’il faut aussi», a-t-elle commenté.

Elle a assuré que les candidats restaient concentrés sur leurs campagnes.

Avant le début de la campagne, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a indiqué qu’il ne ferait pas campagne auprès de Mme Wynne durant ces élections.

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Une pente difficile à remonter

Stéphanie Chouinard, politologue au Collège militaire royal de Kingston, estime que la symbolique derrière cette projection est forte. «Si c’est pour se réaliser, ça sera un signe fort de rejet de la part des Ontariens» remarque la politologue.

Bien qu’elle note que ce type de projection est «toujours à prendre avec un grain de sel, ça pointe vers une tendance assez lourde».

Stéphanie Chouinard rappelle que la perte d’un statut officiel à Queen’s Park rendra la tâche de reconstruction, le 8 juin au matin, beaucoup plus ardue pour les libéraux, car le financement public ne sera pas le même. À la lumière de ces chiffres, la politologue sent un vent de panique chez les libéraux.

Stéphanie Chouinard, politologue au Collège militaire royal de Kingston Crédit image: Jean-François Morissette

«On voit que les grandes promesses faites lors du budget ne semblent pas payer et la seule option qui leur reste est d’attaquer les autres», explique-t-elle. À 15 jours du scrutin, Mme Chouinard croit que les options commencent à être limitées, à moins d’un renversement de situation «incroyable», la situation ne sera pas facile pour les libéraux d’ici le vote.

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