Les grands dossiers de la francophonie boréale

Enjeux francophones au Canada en 2019

Le groupe de randonnée des P’tits mollets, en février 2015. (Photo: avec l’autorisation de John Berryman.)
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Publié 02/02/2019 par Nelly Guidici

L’année 2019 promet d’être riche pour la francophonie dans les trois territoires du Grand Nord canadien: le Nunavut, les Territoires du Nord-Ouest (TNO) et le Yukon. Chacune de ces régions, qui affiche fièrement son identité et sa vitalité francophone, a pourtant des défis à relever. Voici un tour d’horizon des dossiers de la francophonie boréale pour 2019.

Nunavut

Le Nunavut compte près de 1000 personnes capables de communiquer en français sur son territoire. Plus de 600 personnes de langue maternelle française habitent la capitale, Iqaluit.

Implantée depuis 1981, l’Association des francophones du Nunavut y concentre son travail, car «c’est là que la majorité des francophones se trouvent», explique Karine Baron, directrice générale de l’association depuis juillet 2018.

Un Plan de développement global qui lie depuis 2017 l’association et ses organisations partenaires prévoit des pistes d’action jusqu’à 2025. Cependant, des départs au sein des directions de ces organismes ont engendré un roulement, et le nouveau personnel doit prendre connaissance des dossiers.

Des rencontres sont prévues en février pour étudier ce Plan de développement global, précise Karine Baron.

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Par ailleurs, Karine Baron souhaite nouer de nouveaux liens lors de la Conférence ministérielle sur la francophonie canadienne qui a pour but d’appuyer la vitalité des communautés francophones à travers le pays et qui se tiendra les 27 et 28 juin à Iqaluit. «C’est intéressant pour la communauté francophone et nous attendons les détails de la rencontre», pense-t-elle.

Karim Ouellet au Franco-Centre d’Iqaluit en novembre 2018. (Photo : avec l’autorisation d’Ivo Vigoureux)

Territoires du Nord-Ouest

Lors de sa dernière assemblée générale, la Fédération Franco-Ténoise s’est donné comme mandat de soumettre la candidature de la capitale, Yellowknife, pour l’accueil des jeux de la francophonie canadienne de 2023.

«On est en train de faire des évaluations sur la façon de remplir le dossier de candidature ainsi que les financements, mais c’est une mission que l’on s’est donnée», explique Xavier Lord-Giroux, agent de communications pour la Fédération.

Maxime Faubert, coordonnateur jeunesse de l’organisme, estime qu’il s’agit d’un évènement emblématique de la jeunesse francophone et que cette rencontre sportive témoignera de la présence francophone dans les territoires. «Nous aimerions recevoir les jeux pour plusieurs raisons: pour que les jeunes du territoire puissent vivre cette expérience au sein de leur collectivité, pour leur permettre de participer au processus et de sociabiliser avec les jeunes de tout le Canada.»

Par ailleurs, le Réseau Santé TNO, partenaire de la Fédération Franco-Ténoise, a signé en 2018 un document concernant l’offre active des services de santé en français dans les communautés francophones et acadiennes en situation minoritaire au Canada.

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«Nous travaillons avec le gouvernement des TNO sur une étude de besoins pour l’offre active de services dans le domaine de la santé ainsi que sur l’accès aux besoins en santé mentale en français», précise Xavier Lord-Giroux. «Les obligations liées au français ne sont pas toujours respectées dans les TNO et on aimerait qu’elles le soient.»

La délégation ténoise au Parlement franco-canadien du Nord et de l’Ouest 2018: Mathieu Daigle, Viviane Pauzé, Maxime Faubert et Kiera Boulanger-Rowe (absente: Reagan Jungkind). (Photo: avec l’autorisation de la Fédération Jeunesse Alberta)

Yukon

Le Yukon est le plus petit des trois territoires canadiens, mais il affiche fièrement son bilinguisme. En effet, il se classe à la troisième position nationale après le Québec et le Nouveau-Brunswick avec plus de 13% de sa population qui parle les deux langues officielles (dont plus de 5% ont le français comme langue maternelle).

Le nombre d’inscriptions à l’école Émilie-Tremblay n’a cessé d’augmenter depuis sa construction dans les années 1980. En effet, prévue originellement accueillir 200 élèves, elle dépasse aujourd’hui largement sa capacité d’accueil, avec, aujourd’hui, 300 élèves de la maternelle au secondaire.

Le lancement du chantier de construction de la nouvelle école secondaire prévue le printemps prochain est vu comme une étape importante.

«Ça faisait plusieurs années que la commission scolaire francophone travaillait sur ce dossier avec le ministère de l’Éducation. L’entente vient juste d’être signée, c’est officiel et c’est une énorme avancée», explique Isabelle Salesse, directrice générale de l’Association Franco-Yukonnaise (AFY).

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En octobre 2019, des élections fédérales auront lieu et, dans cette optique, la communauté franco-yukonnaise souhaite se positionner avant que les partis politiques n’amorcent officiellement leur campagne. Un forum électoral organisé par l’AFY doit permettre au public de se faire entendre.

«On invitera les candidats à répondre aux questions du public comme dans n’importe quel débat, mais le but est que le public puisse poser ses questions en français», conclut Isabelle Salesse.

Canailles au Franco-Centre d’Iqaluit en fermeture des Rendez-vous de la Francophonie 2018. (Photo: avec l’autorisation d’Ivo Vigoureux)

Auteur

  • Nelly Guidici

    Journaliste à Francopresse, le média d’information numérique au service des identités multiples de la francophonie canadienne, qui gère son propre réseau de journalistes et travaille de concert avec le réseau de l'Association de la presse francophone.

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