Les femmes à l’honneur à la Distillerie

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Publié 22/06/2015 par Manon Bodel

L’un utilise la couleur et les formes abstraites, l’autre préfère les sculptures en porcelaine au ton neutre. Si leur style et leurs supports sont différents, un thème les réunit. Dans la Galerie Thompson Landry, située dans le quartier de la Distillerie, deux artistes francophones mettent à l’honneur les femmes à travers une superbe et surprenante exposition intitulée Red.

Si le rouge est effectivement employé dans certaines oeuvres, le titre de l’exposition réfère moins à la couleur qu’aux sentiments qu’elle évoque en nous – en particulier celui de l’urgence. Et l’urgence, ici, renvoie aux conditions des femmes dans le monde.

En effet, Yoakim Bélanger et Bénédicte Parmentier attirent l’attention du public sur les inégalités entre les sexes et la place des femmes dans nos sociétés contemporaines.

Le sort qui leur est parfois réservé est souligné avec justesse dans les peintures sur acier oxydé de l’artiste québécois, qui s’inspire d’actualités politiques ayant bouleversé le monde – ce que l’on peut voir dans Bring Back Our Girls, en référence aux adolescentes enlevées par Boko Haram. Le tableau représente six visages féminins sur fond noir qui nous dévisagent.

«Je travaille sur l’idée de la répétition, de la séquence. Pour cette oeuvre, j’ai utilisé la même image. Je veux inviter les gens à faire face à ces événements et réagir», commente l’artiste.

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Les problèmes rencontrés par la population noire aux États-Unis, les émeutes, sont également évoqués par Yoakim Bélanger qui consacre à ces événements une série de peintures intitulées Red.

Le regard est cependant absent dans la grande majorité de ses oeuvres. Des visages, certes, mais sans expression, et qui parfois tendent vers l’abstraction.

«J’utilise des photos que je prends moi-même ou que je trouve sur internet. Je cherche à m’éloigner du portrait. Les yeux définissent l’individualité, je préfère utiliser le corps comme un moule. L’absence de regard permet au spectateur de s’approprier l’oeuvre davantage», explique-t-il.

Contrastant avec les vives teintes des peintures de Yoakim Bélanger, les bustes de femmes de Bénédicte Parmentier sont dépourvus de couleur.

«La porcelaine évoque pour moi la pureté», nous dit-elle. «J’essaie de sacraliser les femmes, de les rendre saintes. Je parle de leurs blessures, de leur héroïsme mais aussi de la naïveté, de la candeur à travers mes sculptures qui montrent l’évolution de l’enfance à l’âge adulte.»

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Ce sont donc les femmes dans leur diversité que les deux artistes sont parvenus à représenter dans cette double exposition.

Un bel hommage à la gent féminine, présenté au public jusqu’au 17 juillet.

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