Les céramiques Wedgwood au ROM: de la poterie pas comme les autres

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Publié 15/07/2008 par Khadija Chatar

Le fondateur de l’école de poteries qui porte son nom, Josiah Wedgwood (1730-1795), était avant tout un homme d’affaire audacieux qui a su commercialiser et promouvoir son art de son vivant.

Le Musée royal de l’Ontario (ROM) inaugurait récemment l’exposition Wedgwood: art et innovation qui permet au public d’admirer des pièces très recherchées. «Dans un contexte de révolution industrielle et afin de répondre à la demande croissante, Wedgwood, à cette époque déjà, n’avait d’autres choix que de suivre le courant socio-économique et de convertir son art en fabrique», nous explique M. Dan Rahimi, directeur général au développement des galeries du ROM, au restaurant C5 qui surplombe le Cristal Lee-Chin, la nouvelle aile du ROM.

Pour aller plus loin, Wedgwood ne lésinait pas à faire appel aux ambassadeurs anglais pour répandre son art et son nom auprès des cours européennes de l’époque. Et il y est parvenu à merveille lorsque Catherine II, impératrice de Russie, commande près de mille pièces de la célèbre porcelaine de la Reine, l’un des trois matériaux inventés par Wedgwood.

Une porcelaine qui n’en est pas tout à fait une, puisqu’il s’agit, tout simplement, de poterie plus raffinée. «On doit cette appellation à la reine Charlotte d’Angleterre. Celle-ci était tellement enchantée par un service réalisé par Wedgwood qu’elle l’a autorisé à nommer cette poterie de porcelaine de la reine», déclare M. Jacques Lavoie, porte-parole francophone de l’exposition, qui se trouve dans les galeries européennes Samuel du ROM Quelques pièces de ce service royal sont présentement exposées au musée.

Les deux autres poteries inventées par Josiah Wedgwood sont le basalte, qui est une espèce de pâte d’un noir de jais et le jaspe qui est généralement travaillé en relief sur un fond bleu avec des dessins blancs.

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«Wedgwood expérimentait avec succès afin d’améliorer ses produits et de mettre au point de nouvelles lignes de céramique anglaise, s’inspirant souvent de l’engouement populaire pour l’Antiquité, le néoclassicisme et les vases», ajoute Peter Kaellgren, conservateur en arts décoratifs.

Le vase de Portland en est un exemple type. Ce vase, qui date de plus de deux milles ans, est exposé, pour le moment, à la galerie aux côtés de sa réplique, plus élancée, réalisée par Wedgwood. «Ce vase, qui date du règne de l’empereur romain Auguste, avait été racheté par la duchesse douanière du Portland, en 1783. Le talent de Wedgwood étant déjà reconnu, elle l’autorise à réaliser une copie du vase, d’où le nom de vase de Portland», précise M. Jacques Lavoie.

L’exposition, Wedgwood: art et innovation, qui vient à peine de commencer se poursuit jusqu’au 5 juillet de l’année prochaine.

D’autres expositions tout aussi interpellantes sont à l’affiche. Entre autres, celle du petit-fils de M. Wedgwood, qui n’est autre que Charles Darwin – vous avez bien lu, le père de la théorie de l’évolution – une exposition intitulée La révolution de l’évolution, qui se tient jusqu’au 4 août dans le nouveau Hall d’exposition Garfield Weston,

Le Kaléidoscope de Shanghai est aussi à découvrir jusqu’au 2 novembre. Il s’agit d’œuvres insolites réalisées par des artistes de la ville de Shanghai. Un assemblage très particulier et présenté dans une vitrine lumineuse de la Galerie Roloff Beny.

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Toujours dans le même décor, un petit saut dans le passé, avec Shanghai en photos de 1860 à 1940 dans la Galerie Herman Herzog Levy, jusqu’au 26 octobre.

Pour terminer, les cyclistes seront heureux de trouver un ensemble de 12 nouveaux supports à vélos bordant Queen’s Park le long de l’aile de la famille Weston où ils n’auront que l’embarras du choix. Originales, ces supports aux coupures échancrées ont été réalisées par deux artistes locaux.

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