Les cardinaux ont commencé à discuter de la succession de Benoît XVI

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Publié 04/03/2013 par The Associated Press et La Presse Canadienne

à 08h40 HNE, le 4 mars 2013.

VATICAN – Des cardinaux provenant de partout dans le monde ont commencé à discuter, lundi au Vatican, de la succession de Benoît XVI.

Des dizaines de journalistes attendaient les cardinaux à leur arrivée, lundi matin.

Les cardinaux doivent notamment déterminer de la date du début du conclave pendant lequel sera choisi le prochain pape. La chapelle Sixtine, où il se rassembleront, devra être fermée aux visiteurs, pendant que l’hôtel du Vatican sera vidé et fouillé pour assurer que personne ne pourra épier les conversations des cardinaux.

La date du début du conclave pourrait toutefois ne pas être connue lundi, puisque le doyen du Collège des cardinaux, monseigneur Angelo Sodano, a indiqué qu’elle ne sera déterminée qu’une fois tous les cardinaux arrivés à Rome.

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La première journée de discussions a été ébranlée par un nouveau scandale, quand le cardinal écossais Keith O’Brien a admis certaines inconduites sexuelles dans le passé. Il avait démissionné de son poste d’archevêque de Saint Andrews et Édimbourg la semaine dernière et fait savoir qu’il ne participerait pas au conclave après que quatre hommes l’aient accusé d’une conduite inappropriée envers eux.

C’est la première fois qu’un cardinal rate un conclave en raison d’un scandale personnel.

Le Vatican est aussi ébranlé par les informations rapportées dans la presse italienne concernant un rapport d’enquête remis à l’ancien pape Benoît XVI par trois cardinaux peu de temps avant sa démission. Les médias font état d’une bureaucratie complètement dysfonctionnelle au Vatican, où les complots, les querelles, la corruption, le népotisme et le copinage seraient monnaie courante. Le Vatican réfute toutes ces allégations.

Les cardinaux se pencheront enfin sur l’impact de la décision de Benoît XVI de renoncer à son poste, ce qui a complètement changé la perception de la papauté aux yeux de certains. Les cardinaux devront réfléchir aux implications d’une telle décision pour le prochain pape.

Prédictions et prières pour Marc Ouellet

Par ailleurs, les fidèles de la paroisse d’origine du cardinal québécois considéré comme l’un des favoris pour devenir pape ont prié pour l’un des leurs et offert des prédictions à son sujet après la messe de dimanche.

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Marc Ouellet est un personnage populaire dans la région d’où il est originaire, l’Abitibi-Témiscamingue, et maintenant plusieurs s’y croisent les doigts — et prient — pour celui qui est souvent cité comme l’un des candidats ayant les meilleures chances d’accéder au trône de Saint-Pierre.

«C’est une petite paroisse de 400 habitants, ça serait un honneur ça, avoir un pape qui sort d’une petite paroisse comme ça», a résumé Léo-Paul Larouche, qui a grandi avec le cardinal dans le village abitibien de La Motte, à presque 600 kilomètres au nord-ouest de Montréal.

«Je crois qu’il a de bonnes chances de devenir pape. Nous suivons ça à tous les jours», a-t-il ajouté, enthousiaste.

Les parieurs et les observateurs du Vatican croient également que le cardinal Ouellet a de bonnes chances de succéder à Benoît XVI, qui a récemment pris sa retraite.

Le cardinal québécois est à la tête de la puissante Congrégation pour les évêques, qui approuve les nominations d’évêques partout dans le monde.

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Des cardinaux de partout au monde ont pris la direction de Rome pour des réunions en vue de l’élection du nouveau pape. Le conclave ne commencera pas avant l’arrivée de tous les cardinaux et une date définitive ne sera donc peut-être pas fixée lundi.

En Abitibi dimanche, le prêtre Gaston Letendre a demandé aux fidèles de prier pour les cardinaux responsables de désigner le prochain pape, sans référence à leur ancien co-paroissien.

«Donnez-leur paix et sérénité, discernement et courage pour désigner celui qui mènera la barque de Saint-Pierre», a imploré le prêtre au cours de la messe, la première à avoir lieu dans la paroisse de Marc Ouellet depuis la démission du pape.

La messe de dimanche n’a toutefois pas été célébrée en l’église Saint-Luc à La Motte, où le cardinal a été baptisé et ordonné prêtre en 1968. Elle a eu lieu à environ 20 kilomètres au nord dans la communauté voisine de St-Mathieu-d’Harricana.

À cause de l’important déclin dans l’assistance aux messes dominicales au cours des années, les deux paroisses partagent maintenant leurs célébrations et la messe a lieu en alternance dans les deux paroisses.

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Moins de 20 personnes s’y étaient réunies dimanche, une preuve évidente des défis auxquels fera face le prochain pape.

De moins en moins de fidèles vont à la messe au Québec depuis la Révolution tranquille, lorsque l’Église a perdu le contrôle qu’elle avait jadis sur l’éducation et la politique dans la province.

Selon le paroissien Raymond Desrosiers, la nomination du cardinal Ouellet comme pape relancerait l’Église catholique en Amérique du Nord.

«On prie beaucoup pour qu’il soit nommé, c’est pas nous qui décidons, c’est vraiment le conclave, mais c’est sûr que j’aimerais beaucoup ça», a-t-il lancé, décrivant le cardinal comme un homme sympathique et facile d’approche.

Jeannette Gagnon, qui a enseigné à Marc Ouellet au primaire, a confié qu’elle priait pour que son ancien élève devienne pape, tout comme il avait prié pour elle lorsqu’elle combattait un cancer, qu’elle a vaincu.

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«Aujourd’hui, pour moi, c’est une chose extraordinaire qui se passe. Même s’il n’est pas nommé pape, dans mon coeur ça fait longtemps qu’il l’est», s’est-elle exclamée.

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