Les candidats libéraux divisés sur la guerre au Liban

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 15/08/2006 par l-express.ca

TORONTO (PC & L’Express) – Il aspire peut-être à devenir chef de l’opposition, mais le candidat à la direction du Parti libéral du Canada Bob Rae s’est retrouvé dans le même camp que le premier ministre Stephen Harper, la semaine dernière, quand il a tracé les grandes lignes de son programme en matière de politique étrangère.

L’ancien premier ministre de l’Ontario s’est dit d’accord avec M. Harper à l’effet que le Hezbollah était responsable de la crise actuelle au Proche-Orient. Le gouvernement israélien a le droit de se défendre et réagit «aux endroits où il croit que les bombes et les roquettes se trouvent», selon M. Rae.

Dans un discours prononcé à Toronto, où il a abordé plusieurs sujets – il a notamment parlé de la nécessité de doubler l’aide étrangère à 7 milliards $ et de réévaluer la présence canadienne en Afghanistan – M. Rae a aussi lancé une salve à l’intention du favori dans la course à la direction du PLC, Michael Ignatieff, en disant que ces événements devraient nous empêcher de dormir.

M. Ignatieff avait dit qu’il n’avait «pas perdu une minute de sommeil» après avoir appris la mort de dizaines de Libanais à Cana. Dans une entrevue au Toronto Star, il avait affirmé que le drame de Cana était «franchement inévitable» dans un contexte où des lanceurs de missiles sont installés à une centaine de mètres des populations civiles. Par la suite, il reconnut que son commentaire était «une erreur».

Les propos de M. Rae sur la situation au Proche-Orient ont fait l’objet de critiques, tant de la part de ses adversaires que d’organismes canado-arabes, qui affirment qu’il ne sert à rien d’accuser qui que ce soit.

Publicité

Suite à l’annonce d’un cessez-le-feu en fin de semaine, M. Ignatieff a expliqué que le Canada a raison de soutenir Israël dans le conflit, mais que le Canada doit activement contribuer à la reconstruction libanaise, après des semaines de violences. M. Ignatieff a fait ces commentaires devant environ 100 partisans réunis au centre communautaire libanais d’Halifax.

Stéphane Dion

L’ex-ministre Stéphane Dion, lui, a affirmé qu’Israël a besoin d’amis «lucides». «Quand on pense que des amis sont dans l’erreur, a déclaré le seul candidat canadien-français dans la course à la chefferie libérale, il faut savoir le leur dire. Par exemple, en 2003, la majorité des Canadiens, et leur gouvernement dirigé par le Parti libéral, n’ont pas approuvé l’invasion américaine de l’Irak et ont refusé d’y participer, contre l’avis de M. Harper à l’époque. Ce n’était parce que nous ignorions les crimes de Saddam Hussein, mais parce que nous pensions que de cette entreprise ne pouvait sortir que plus de violence pour les Irakiens et plus de difficultés politiques pour les États-Unis.»

L’évolution de la situation depuis trois ans permet de penser qu’en effet, les meilleurs amis des Américains ne sont pas ceux qui les ont encouragés à envahir l’Irak.

Stéphane Dion estime que «l’ampleur des destructions et le nombre des victimes civiles vont amener de nouveaux partisans au Hezbollah».

Gerard Kennedy

De son côté, depuis le début de la crise au Liban, le candidat Gerard Kennedy, ex-ministre de l’Éducation de l’Ontario, s’en prend surtout au Premier ministre Stephen Harper, qu’il a accusé d’être un «pion» du président américain George W. Bush.

Publicité

Rappelons que le candidat et ex-ministre Joe Volpe a appuyé inconditionnellement la riposte israélienne aux attaques du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien, ce qui a poussé à la démission son directeur de campagne Jim Karygiannis, le député de Scarborough. M. Karygiannis, qui avait notamment aidé à recruter plusieurs immigrants récents en appui à Joe Volpe, a même indiqué qu’il songeait maintenant à se présenter lui-même à la direction du Parti libéral.

Des Libéraux en vue, comme le sénateur Jerry Grafstein, ont dénoncé les critiques à l’endroit d’Israël du chef intérimaire Bill Graham (ex-ministre des Affaires extérieures et de la Défense), tandis que d’autres, comme le couple Heather Riesman (les librairies Indigo) et Gerry Schwartz (le conglomérat Onex), ont carrément annoncé leur défection au Parti conservateur.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur