Leonard Cohen: l’artiste, l’homme, le Montréalais

À travers 20 œuvres pluridisciplinaires au MACM

exposition Leonard Cohen
De passages (Photo: Sébastien Roy)
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Publié 06/03/2018 par Charles-Antoine Rouyer

Une exposition sur Leonard Cohen à l’affiche du Musée d’art contemporain de Montréal jusqu’au 9 avril permet de se replonger dans l’œuvre du poète chanteur montréalais, et d’entrer dans l’intimité de l’homme.

L’exposition pluridisciplinaire intitulée Leonard Cohen – Une brèche en toute chose / A Crack in Everything combine arts visuels, réalité virtuelle, installations, performances et musique.

Deux installations multimédias forment le cœur de l’exposition et sont proposées d’entrée de jeu au visiteur, dans deux grandes pièces sombres qui diffusent des images sur écrans multiples, alors que la voix grave de l’artiste emplit l’espace.

exposition Leonard Cohen
De passage (Photo: Sébastien Roy)

Le chanteur

Cohen est décédé en 2016 après 60 ans de carrière artistique. Le chanteur Leonard Cohen est tout d’abord à l’honneur. De passage permet de revoir et réécouter de nombreuses chansons de Leonard Cohen, diffusées sur une dizaine d’écrans, côte à côte, et formant une longue ligne d’image à mi-hauteur, qui se prolonge ininterrompue tout autour, sur les quatre murs de la pièce.

Les visiteurs s’assoient nombreux à même le sol (quelques sièges sont certes disponibles). Adossés aux murs ou en plein milieu dans la pénombre, ils se laissent emporter au fil d’un concert ininterrompu de 56 minutes qui couvre une cinquantaine d’années de la carrière du chanteur. Nombreux sont les succès repris ici, de Suzanne à The Future, avec une qualité sonore et visuelle excellente.

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exposition Leonard Cohen
Les offrandes (Photo: Sébastien Roy)

L’homme

La seconde œuvre multimédia, Les offrandes (35 minutes), s’imposera sans doute comme l’œuvre la plus édifiante de l’exposition. De nombreux entretiens audios avec Leonard Cohen sont diffusés alors que défilent des photos de l’artiste sur cinq grands écrans juxtaposés.

L’homme Leonard Cohen se livre ici sans retenue, de sa voix chaude omniprésente dans la pièce sombre, où le public s’assoit à nouveau ici et là à même le sol, lorsque les petites banquettes sont toutes occupées.

Cet être hypersensible parle successivement des femmes et de leur importance cruciale dans la vie d’un homme; de l’amour, indissociable des souffrances et des difficultés qui viennent automatiquement avec selon lui; de la solitude; de ses enfants qui auront été un des cadeaux de sa vie.

Leornard Cohen explique aussi avec connu la dépression à ses moments, peut être pour avoir pris les choses trop au sérieux, dit-il. Un adepte de la méditation zen également, ce qui l’aidé à trouver un fil dans sa vie et ne pas se sentir perdu. Il parle ouvertement de ses angoisses et du rôle de la poésie pour en canaliser certaines. Enfin, il rappelle n’avoir été âgé que de 9 ans lorsqu’il a perdu son père.

Le poète montréalais

Dernière facette du personnage et non des moindres, le Montréalais, profondément attaché à la ville de son cœur, exprime sa tendresse pour le quartier portugais où il a longtemps vécu avec sa famille. Quelques images de sa maison, son intérieur et son extérieur, au bord d’un petit parc urbain, sont même projetées.

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En tout, l’exposition propose 20 œuvres inédites, de 40 artistes, provenant de 10 pays, dont deux autres installations retiendront l’attention.

exposition Leonard Cohen
La chambre de dépression (Photo: Guy L’Heureux)

Dépression et Alléluia

La chambre de dépression (à l’entrée de l’expo) vaudra la peine de faire la queue, car une seule personne à la fois peut se plonger dans ce voyage intérieur de 5 minutes, allongé sur le dos sur une. Petite banquette dans le noir. Multimédia et interactive, l’œuvre illustre délicatement la lente progression de cette maladie sous forme de petits symboles blancs qui s’accumulent lentement au plafond.

L’émouvante chanson Alléluia aura la part belle à la toute fin de l’exposition. La musique est fredonnée en boucle, dans une petite pièce octogonale en bois clair où pendent plusieurs micros depuis le plafond. Les paroles (traduites en français) sont affichées au mur non loin et permettent de les apprécier tranquillement.

Non loin, une installation interactive de réalité virtuelle sur cette même chanson n’accueille qu’une personne à la fois, obligeant à nouveau à faire la queue. Il est recommandé à ce titre de venir tôt le matin pour éviter l’affluence et compter cinq à six heures pour voir l’intégralité de l’exposition. (Ma visite de 2h30 ne m’aura permis de voir qu’une petite partie de toutes les œuvres.)

exposition Leonard Cohen
Leonard Cohen sur scène (Photo: Old Ideas LLC)

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