L’enquête sur la mort d’Ashley Smith est le meilleur hommage, selon le coroner

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Publié 15/01/2013 par Colin Perkel (La Presse Canadienne)

à 17h24 HNE, le 14 janvier 2013.

TORONTO – L’enquête sur le décès tragique d’Ashley Smith, morte étouffée en prison sous le regard d’agents qui assistaient à la scène sur la vidéo de surveillance mais qui ne sont pas intervenus, servira à rendre un dernier hommage à la jeune femme, a affirmé lundi à Toronto le coroner qui préside l’enquête publique.

À l’ouverture de cette enquête longuement attendue, le médecin légiste John Carlisle a déclaré au jury que la mort d’Ashley Smith constituait une tragédie qui devrait servir à prévenir de tels incidents fâcheux à l’avenir.

«Nous ne pouvons pas réécrire l’histoire. Ce qui est fait est fait», a-t-il déclaré au jury composé de cinq femmes. «Cette enquête constitue la meilleure façon de rendre un dernier hommage à Ashley Smith.»

La jeune femme de 19 ans, originaire de Moncton, au Nouveau-Brunswick, s’est suicidée en 2007 en s’étouffant dans sa cellule d’isolement de la prison Grand Valley à Kitchener, en Ontario, sous le regard des gardiens de prison.

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Les jurés visiteront l’établissement carcéral jeudi.

Selon un exposé conjoint des faits, les jurés ont appris qu’Ashley Smith était morte après avoir torsadé des tissus autour de son cou pendant que les agents des services correctionnels la regardaient et enregistraient la scène, parce qu’ils avaient reçu l’ordre de ne pas entrer dans la cellule tant que la détenue respirait.

«Les circonstances entourant la mort d’Ashley Smith sont bouleversantes», a déclaré le conseiller juridique du coroner, Jocelyn Speyer.

Les jurés verront la vidéo «la plus troublante» de sa mort, parce que c’est celle qui relate «le plus fidèlement les événements».

La cause officielle du décès est la «strangulation par ligature» et l’asphyxie positionnelle.

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Près de 8000 pages d’informations seront présentées au jury, et il faudra «bien de la résistance et bien de la persévérance» pour raconter et écouter l’histoire de Mme Smith, a déclaré le procureur Speyer.

L’enquête entamée lundi est la deuxième dans cette affaire. La première tentative avait déraillé en raison de contestations juridiques, et elle a avorté lorsque la coroner a pris sa retraite.

À sa sortie de la salle d’audiences, lundi, l’avocat de la famille Smith, Julian Falconer, a dit espérer que l’enquête lève le voile sur les raisons pour lesquelles une jeune femme souffrant de maladie mentale a été victime de ce qu’il a qualifié de circonstances de «torture absolue».

Il a ajouté que la famille attendait cette enquête depuis longtemps, et qu’elle s’était ardemment battue pour l’instauration d’un processus au cours duquel «la vérité allait pouvoir éclater».

«Nous voulons des réponses à ces questions, mais mon expérience me dit que ce type de processus se retourne souvent contre les familles, donc ce sera difficile», a affirmé Me Falconer.

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Les travaux de la commission d’enquête publique devraient durer environ un an, avec l’audition d’une centaine de témoins.

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