L’engagement communautaire passe par le dialogue interculturel

Yves-Gérard Méhou-Loko a commencé très jeune

23 février 2019
Rajiv Bissessur, Yves-Gérard Méhou-Loko et Abel Maxwell lors de journée du Centre francophone de Toronto célébrant le Mois de l'Histoire des Noirs.
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Publié 25/02/2019 par Claire Besnard

«Le principal défi auquel doit se confronter le Canada est le dialogue interculturel», expliquait Yves-Gérard Méhou-Loko lors de son atelier sur l’engagement communautaire à l’événement du Mois de l’Histoire des Noirs organisé par le Centre francophone de Toronto ce samedi 23 février au centre Beanfield du Parc des Expositions.

Pour l’ex-animateur de Radio-Canada, aujourd’hui enquêteur au Commissariat aux services en français de l’Ontario, il faut que les communautés se parlent et se comprennent.

Regarder dans les yeux

«Je fais régulièrement passer des entretiens. Parfois, on est face à quelqu’un qui fuit notre regard. Qu’est ce que vous en penseriez?»

Un participant confirme: «Au Canada, c’est un signe d’irrespect, ça inspire la méfiance, le manque d’honnêteté. En Afrique noire, c’est totalement différent. On apprend à ne pas regarder les gens dans les yeux. C’est au contraire un moyen d’exprimer du respect.»

Malheureusement, les gens ne le savent pas toujours, et cela peut poser de grosses difficultés, notamment lors d’un entretien d’embauche.

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On prend donc aisément la mesure d’un tel défi, notamment ici à Toronto, la ville la plus multiculturelle au monde. L’engagement communautaire doit permettre de pallier ces incompréhensions.

Cartographie de l’engagement communautaire

L’engagement communautaire le plus fréquent au Canada est l’adhésion à un organisme sportif ou récréatif, rapporte Yves-Gérard Méhou-Loko. Vient ensuite l’engagement dans un syndicat, qui n’est pas toujours choisi et pas toujours altruiste.

Les plus engagés sont les 15-25 ans et les plus de 55 ans. Plus on vieillit, plus la nature de l’engagement change. Le niveau social détermine aussi quel type d’engagement on privilégie.

Les provinces sont aussi inégalement engagées. Par exemple, le Québec l’est moins, ce qui s’expliquerait par la Révolution tranquille des années 1960, qui a engendré un détachement total vis-à-vis du religieux. Or, les gens s’impliquent d’abord par le biais des lieux de culte.

Les immigrants récents sont 59% à s’engager contre 63% des immigrants de longue date. «Cela s’explique par la méconnaissance du territoire et parce qu’ils ont d’autres soucis en arrivant», indique Yves-Gérard Méhou-Loko.

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Journée traditionnelle de don

Le sujet était visiblement facile pour cet homme originaire du Bénin, né en France et ayant vécu au Togo, à Chypre et maintenant au Canada depuis plus de 30 ans. Son engagement communautaire a débuté dès son enfance, comme il l’expliquait:

«À trois ans, je vivais au Bénin. Chaque année, ma grand-mère participait à une traditionnelle journée pendant laquelle on faisait des dons à la communauté. Elle préparait des repas toute la journée. Moi, j’étais chargé de les apporter aux plus démunis.»

Cette première expérience d’engagement a fait naître chez lui une volonté certaine d’engagement dans sa communauté.

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